C'était à l'origine la principale rue de l'ancien village de Chaillot, dont le prolongement vers l'est menait au village du Roule, qui existait déjà au XIe siècle sous le nom de « Challois » et de « Challoel », du mot franc chail qui signifie « déboisement ». Au XIVe siècle, ce fut « Chailluyau », « Chailleau » qui se transforma finalement en « Chaillot ».
Selon Jacques Hillairet, historien de Paris, l’étymologie est Calcium, d’où Calloilum, Chal, Chail, Chailliau et Chaillot[1].
Elle a conservé jusque vers 1865 son côté grande rue de village mais, depuis les percements haussmanniens, elle a profondément changé d'aspect.
Les habitants de Chaillot devaient tous les ans, le jour de l'Ascension, porter au curé de Saint-Germain-des-Prés huit bouquets, deux gros et six petits, un fromage gras et un denier parisis pour chaque vache qui paissait dans l'île Maquerelle, appelée plus tard « île des Cygnes ».
Au VIIe siècle, ce village s'appelait en latin Nimio et en français Nigeon. Il était alors situé plus près de Passy qu'il n'est aujourd'hui. Dans la suite, les habitants de ce lieu se séparèrent, les uns allèrent former le village d'Auteuil, les autres se rapprochèrent de Paris et vinrent défricher une partie du bois de Rouvray ou de Rouvret, aujourd'hui bois de Boulogne. Ce travail de déboisement, de chail comme on disait alors, fut l'origine du mot Chaillot.
En 1659, le hameau de Chaillot fut déclaré faubourg de Paris sous le nom de village de la Conférence.
No 5 : une plaque rend hommage à Myron T. Herrick, ambassadeur des États-Unis en France entre 1912 et 1914. La chancellerie de l'ambassade se trouvait à cet endroit entre 1913 et 1933. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, l'ambassade était située au no 95, dans des locaux si peu adaptés (au deuxième étage, entre une épicerie et une blanchisserie) qu'ils finirent par être sous-loués[3].
No 7 : une plaque rend hommage à la femme de lettres Hélène Vacaresco, qui vécut à cet endroit de 1937 jusqu'à sa mort, en 1947.
No 30 : emplacement approximatif de la maison seigneuriale du fief de Chaillot où résida Philippe de Commynes de 1474 à 1485[4].
Plaque au no 5.
Plaque au no 7.
No 1 bis : bureau de poste.
Anciens numéros englobés dans la rue Quentin-Bauchart
Depuis le renommage, en 1919, de la partie septentrionale de la rue de Chaillot en rue Quentin-Bauchart, le nouveau numérotage des maisons rend difficile l'identification des adresses anciennes. Les correspondances connues sont récapitulées ci-dessous. Les détails et références concernant les bâtiments et lieux de mémoire dans cette section de la rue sont reportés dans l'article dédié à la rue Quentin-Bauchart ;
Ancien no 34, voir no 4 rue Quentin-Bauchart ;
ancien no 38, voir no 8 rue Quentin-Bauchart, ancien hôtel de Kerjégu (détruit);
ancien no 40, voir no 10 rue Quentin-Bauchart, ancien hôtel de La Ferronays (détruit) ;
ancien no 101 : petit hôtel particulier (détruit en 1910), occupé par l'actrice Blanche d'Antigny (1840-1874), puis par la courtisane Cora Pearl (1835-1886). C'est dans cet hôtel que se déroula, en 1872, le « drame de la rue de Chaillot » (voir L'affaire Duval) qui faillit coûter la vie au jeune héritier des établissements de restauration dits « bouillons Duval » ;
ancien no 104 : hôtel de Choiseul-Gouffier, voir Rue Lincoln
↑Marie-Laure Crosnier Leconte et Jacques Lebar, 16e arrondissement, Parigramme, coll. « Le guide du promeneur », (ISBN978-2-84096-036-2).
↑Georges d'Heylli, « Lettres inédites de George Sand », La Revue des revues, vol. XXIV, , p. 42 (lire en ligne)
↑Hippolyte Maze, Madame Bascans, 1801-1878 (Allocution prononcée aux obsèques), Paris, Impr. de D. Jouaust, , 34 p. (lire en ligne)
↑Georges d'Heylli, « Variétés - Fragments de mémoires inédits : Un projet de mariage de Sainte-Beuve », Gazette anecdotique, littéraire, artistique et bibliographique, vol. 14, no 2, 31 janvier 1889 (7 mars 1866), p. 59-64 (lire en ligne)