Roza Te naît en Corée du Nord en 1961. Elle a cinq frères et sœurs[2]. Lorsqu'elle est âgée de cinq ans, toute la famille émigre en URSS à l'exception de sa mère : Sud-Coréenne, elle n'aura le droit de venir rejoindre sa famille qu'après de nombreuses années. Cette séparation est très difficile à vivre pour la jeune Roza[2].
Remarquée comme bonne joueuse d'échecs, Roza Te est envoyée à l'âge de 11 ans à Moscou afin de suivre une formation réservée aux espoirs de ce jeu. Elle ne revoit alors sa famille qu'une fois tous les six mois. Ces séparations d'avec sa famille lui auraient donné une certaine fermeté de caractère ainsi qu'une attitude réservée envers les étrangers qu'elle gardera toute sa vie[2]. Elle fait des études de littérature russe tout en continuant les échecs et obtient un diplôme de bibliothécaire ainsi qu'un titre de « maître des sports » aux échecs[2].
Elle meurt en août 2008 d'une crise cardiaque, de retour du Championnat de France d'échecs où elle a terminé à la sixième place du National féminin, compétition qui semble l'avoir beaucoup fatiguée[3]. En sa mémoire, la Fédération française des échecs donne en 2009 son nom au championnat de France féminin de parties rapides qui s'appelle désormais le Trophée Roza Lallemand[4].
Tournois individuels
Roza Lallemand devient en 2000 le premier grand maître international féminin (après Chantal Chaudé de Silans qui avait obtenu le titre de manière honorifique en reconnaissance de ses performances effectuées quand le titre n'existait pas encore)[2].
Roza Lallemand participe trois fois aux Olympiades dans l'équipe de France féminine : en 2000[5] (l'équipe dont elle fait partie finit 39e), en 2002[5] (24e) et en 2006 (18e)[5].
Roza Lallemand a une prédilection pour le coup 1.e4[10].
Elle est considérée comme une joueuse volontaire, avec un jeu « aigu[11] » et un bon sens de l'initiative[12]. Gilles Mirallès la définit à son décès comme « capable de mener des attaques soudaines » et écrit qu'elle est « crainte pour ses sacrifices brillants[13]. » Il la considère comme représentante d'un esprit « romantique » des échecs, devenu trop rare à l'époque moderne[13].
1.e4 c5 2.Cf3 Cc6 3.Fb5 d6 4.d4 cxd4 5.Dxd4 Fd7 6.Fxc6 Fxc6 7.Cc3 Cf6 8.Fg5 e6 9.O-O-O Fe7 10.The1 O-O 11.Dd2 Da5 12.Rb1 Da6 13.Cd4 Tfc8 14.f3 Fe8 15.h4 Il est clair que les deux camps souhaitent passer à l'attaque[12].
15... b5 16.g4 b4 17.Cce2 Le déplacement qu'effectue le cavalier (Cc3-Ce2-Cg3-Ch5) entre dans le plan des blancs qu'il soit ou non chassé par l'avance du pion b des noirs[12].
17... Db7 18.Cg3 a5 19.Tg1 a4 20.Ch5 Cxh5 21.gxh5 b3 22.cxb3 axb3 23.a3 Rh8 Par ce coup les noirs tentent de se défendre contre l'arrivée du fou en h6 mais[12]...
24.Fh6! Les précautions des noirs contre ce coup n'auront pas suffi[12].
a
b
c
d
e
f
g
h
8
8
7
7
6
6
5
5
4
4
3
3
2
2
1
1
a
b
c
d
e
f
g
h
Position après 28.Cf5
24... Ff6? Ne voulant pas affaiblir leur roi, les noirs refusent de jouer g6 qui aurait sans doute été meilleur[12].