Roy Ayers (Roy E. Ayers Jr.), né le à Los Angeles, Californie, est un arrangeur, compositeur, interprète, musicien multi-instrumentiste et producteur américain.
Influencé à ses débuts par Milt Jackson et Cal Tjader, son jeu est caractérisé par une virtuosité et un sens de la mélodie certains et un modernisme tempéré. En 1963, il forme un quartet avec Hampton Hawes, et est engagé par Gerald Wilson et Jack Wilson. Son premier album, West Coast Vibes, sort chez United Artists Records.
En 1966, Reggie Workman (le bassiste du quartet de John Coltrane) persuade Roy de se joindre a une jam session avec Herbie Mann au Lighthouse Club de Hermosa Beach, qui déboucha sur une période de quatre années aux côtés du grand flutiste, dont une participation à son chef-d’œuvre Memphis Underground[3]. Herbie Mann produisit ses trois premiers albums solos sur Atlantic Records, très jazz, qui lorgnent parfois comme chez Mann du côté du Brésilien Antonio Carlos Jobim.
En 1970, Roy quitte Herbie Mann et s’installe à New-York où il forme son propre groupe, le Roy Ayers Ubiquity[4], en s’entourant de musiciens de premier plan, tels que Sonny Fortune, Billy Cobham, Harry Whitaker(de), Omar Hakim et Alphonse Mouzon. Après quelques tâtonnements du côté du jazz-rock de Herbie Hancock, et du jazz-soul de Herbie Mann, le groupe trouve rapidement sa voie en déclinant un jazz très funky, qui sur l’espace de douze albums, de 1970 à 1977, va marquer définitivement le son d’une époque. Il signe quelques-uns des titres les plus repris de tous les temps comme Everybody Loves the Sunshine(en) (1976), ainsi que d'autres projets dont RAMP(en) (initiales de Roy Ayers Music Project), dont le morceau Running Away reste l'un des grands succès de l'année 1977.
Roy Ayers ne reste pas étranger au mouvement « blaxploitation » (films produits et réalisés entièrement par et pour des Noirs hors des studios hollywoodiens). Si les bandes originales composées par Isaac Hayes pour Shaft ou par Curtis Mayfield pour Superfly sont relativement plus connues, celle de Roy Ayers pour Coffy (Jack Hill, 1973), un des films phares de la comédienne Pam Grier, est l'une des plus accomplie du genre, oscillant en funk, soul et R&B.
En 1980, il signe un disque avec le fondateur de l'afrobeat, Fela Kuti, Music of many colors[5]. La pochette en blanc sur fond noir montre leurs visages s'inscrivant dans le dessin des frontières du Nigeria. Morceau résolument dansant, bien plus disco que la version de 2000 Blacks enregistrée par Fela seul, représente en définitive une production sensiblement tardive de soul africaniste, un courant qui connait son heure de gloire chez les musiciens afro-américains entre 1968 et 1975.
Dans les années 2000, Roy Ayers sort un album intitulé Mahogany Vibe (2004). Plusieurs compilations ont été éditées, dont en 2005 Virgin Ubiquity composée exclusivement d'inédits datant de 1976 à 1981. En 2008, il fait une apparition remarquée dans le jeu Grand Theft Auto IV en tant qu'animateur de la station de radio Fusion FM.