Roger de Villiers, né le à Châtillon-sur-Seine, mort le , est un sculpteur français, particulièrement d'art sacré chrétien.
Biographie
Roger Morel de Villiers, usuellement appelé Roger de Villiers, naît en juin 1887 dans l'hôtel de Clermont-Tonnerre à Châtillon-sur-Seine. Issu de la famille des Morel anoblis par charges en 1755 et seigneurs de Villiers-le-Duc et de Vanvey en Bourgogne, Roger est le fils de Charles Octave Morel de Villiers, propriétaire, et de Marie Culmet[1],[2]. Les parents de Roger de Villiers étaient connus dans le Châtillonnais pour leur engagement en faveur des pauvres, notamment dans l'organisation de « La Goutte de lait » qui visait à réduire la mortalité enfantine. Son père, officier catholique, démissionna en 1905 à l'époque de la Loi de séparation des Églises et de l'État. Ancien capitaine, il se remit aux études et obtint un doctorat de médecine. Il œuvra en soignant gratuitement les pauvres.
Après la guerre, il reçoit au Salon des artistes français en 1920 une médaille de bronze, en 1922 une médaille d'argent, en 1927 une médaille d'or. Il est ensuite hors-concours, membre du jury[3].
Roger de Villiers se consacre ensuite essentiellement à la statuaire religieuse[9]. Il est jugé être plutôt un « modeleur » qu'un « tailleur » de matériau[10]. Ses œuvres présentent un « juste milieu » dans l'originalité, sont facilement acceptées et deviennent populaires[11].
Il est un des premiers artistes à participer aux Ateliers d'art sacré à leur création en 1919. Il prend ensuite la direction de la partie « sculpture » de ces Ateliers[12],[13].
Une des œuvres majeures de Roger de Villiers est la grande statue de la Sainte Vierge qu'il sculpte pour le pavillon du Vatican à l'Exposition de 1937. La statue fait 7,20 mètres de haut et culmine en haut du pavillon pontifical. Elle est appelée « Notre-Dame de France » et surnommée la « Vierge du campanile ». Œuvre de Roger de Villiers, elle est réalisée par le ferronnier d'art Raymond Subes[27],[28]. Villiers obtient le « Grand Prix » à cette exposition[3].
Chemin de croix intérieur de l'Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal
À partir de 1955 jusqu'à sa mort, Roger de Villiers réalise un grand chemin de croix, grandeur nature, installé autour de la nef de la basilique de l'Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal. Enthousiaste, il écrit : « C'est le plus admirable programme qu'un sculpteur puisse souhaiter ». Quatre premières stations sont envoyées par bateau et installées en 1957. Il termine six autres stations en 1957 et 1958, et donne les consignes à son fils pour terminer son œuvre. Il meurt en juin 1958. Le chemin de croix complet est installé en 1960 ; il est jugé « superbe, de belle venue chrétienne, moderne sans exagération », et il « suscite beaucoup d'enthousiasme de la part des visiteurs et des pèlerins »[36].
« Le chemin de croix de Roger de Villiers », dans Denise Robillard, Les Merveilles de L'Oratoire : L'Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal, 1904-2004, Editions Fides, 2005, p. 357, 359, 366-370, 382, 394, 455, 467.
« Roger de Villiers et l'art sacré », dans Bourg-la-Reine magazine, , p. 18.
Thierry Roche, Dictionnaire biographique des sculpteurs des années 1920-1930, Lyon, Beau fixe, , 447 p. (ISBN978-2-910616-12-0 et 2-910616-12-6).
↑Monuments de mémoire : les monuments aux morts de la première guerre mondiale, Mission permanente aux commémorations et à l'information historique, 1991, p. 86, 89.
↑La Revue de l'art ancien et moderne, volume 54, no 297, Georges Petis, 1928.
↑Joseph Pichard, L'Art sacré moderne, B. Arthaud, 1953, p. 48.
↑Catherine Verleysen, Maurice Denis et la Belgique, 1890-1930, Universitaire Pers Leuven, 2011, p. 135.
↑Hervé Cabezas, « Le culte de Jeanne d'Arc en Grande-Bretagne », dans Revue d'archéologie moderne et d'archéologie générale, Presses Paris Sorbonne, 1986, p. 168 et 183.
↑Ludovic Laloux, Passion, tourment ou espérance ? Histoire de l'apostolat des laïcs, en France, depuis Vatican II, Éditions François-Xavier de Guibert, 2003, p. 218.
↑Silvano Giordano, Girolamo Salvatico, Le Carmel en Terre Sainte: des origines à nos jours, Mediaspaul Éditions, 1995, p. 193-194.
↑« Le chemin de croix de Roger de Villiers », dans Denise Robillard, Les Merveilles de L'Oratoire : L'Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal, 1904-2004, Editions Fides, 2005, p. 357, 359, 366-370, 382, 394, 455, 467.
↑Mémoires de l'Académie des sciences, arts et belles lettres de Dijon, 1947, p. 65.