La France a été l'un des premiers pays européens à avoir reconnu l'indépendance du Brésil en 1825[1]. Le Brésil et la France ont conclu en 2008 un partenariat stratégique[2]. Le Brésil et la France coopèrent dans de nombreux domaines de haute technologie (nucléaire, armement, santé, environnement) et la France soutient les ambitions de puissance du Brésil. Le Brésil est un pays francophile, en effet selon un sondage de BBC World Service en 2013, 50 % des Brésiliens voient l'influence française de façon positive et 19 % de façon négative.
Histoire
La France à la conquête du Nouveau Monde rencontre le Brésil (XVIe siècle)
Au XVIe siècle, le royaume de France cherche à étendre son influence aux Amériques en colonisant Rio (France antarctique) puis le Maranhão (France équinoxiale). Si ces tentatives furent des échecs, elles apportèrent dans le monde lusophone des éléments français, qui devinrent ensuite des jalons de l'identité brésilienne[3]. Les explorateurs français ont produit de nombreux récits sur les Indiens du Brésil, qui nourrirent la philosophie française (Montaigne et Diderot) et la culture brésilienne[3].
Les officiers de l'armée qui renversèrent l'empire du Brésil en 1889 étaient inspirés par le positivisme, doctrine philosophique qui trouve son origine en France, en la personne d'Auguste Comte. La devise actuelle du Brésil provient également de l'enseignement d'Auguste Comte.
Sous la dictature militaire au Brésil, entre 1964 et 1985, des Brésiliens se sont exilés en France[5], y amenant de nouvelles influences.
Depuis 1985
Durant les présidences d'Emmanuel Macron et de Jair Bolsonaro, les relations politiques entre les deux pays sont marquées par la défiance, le président brésilien reprochant notamment à Paris son « discours moralisateur » et refusant de recevoir en le ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian[6]. Le gouvernement français fait pression sur le Brésil pour que le pays respecte son engagement sur la déforestation dans le cadre de l’accord de Paris[7].
En , cette défiance réciproque débouche, selon le journal Le Monde, sur « le conflit le plus grave de toute l’histoire de leurs relations bilatérales ». Alors que la presse reporte des incendies géants en Amazonie, Emmanuel Macron accuse le président brésilien d’avoir « menti » sur ses engagements environnementaux. Ce dernier dénonce une « « mentalité colonialiste dépassée au XXIe siècle ». Emmanuel Macron est accusé par son homologue brésilien d'« instrumentaliser un problème interne du Brésil [...] pour ses intérêts politiques personnels »[8].
Relations économiques
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
Exportations françaises vers le Brésil
1,8 milliard $
2,3 milliards $
2,7 milliards $
2,8 milliards $
3,5 milliards $
4,7 milliards $
3,6 milliards $
Exportations brésiliennes vers la France
1,7 milliard $
2,2 milliards $
2,5 milliards $
2,7 milliards $
3,5 milliards $
4,1 milliards $
2,9 milliards $
Total échanges bilatéraux
3,5 milliards $
4,5 milliards $
5,2 milliards $
5,5 milliards $
7 milliards $
8,8 milliards $
6,5 milliards $
Les relations économiques sont intenses. En 2016, la France est le 4e investisseur au Brésil et le 7e fournisseur du Brésil.
En 2019, selon la diplomatie française, près de 1 000 entreprises françaises seraient présentes au Brésil, représentant un demi-million d'emplois. Les investissements directs seraient de l'ordre de 30 milliards d'euros[9].
Coopération diplomatique, militaire et transfrontalière
En 2003, la France a invité le Brésil à participer au sommet du G8 à Evian. L'année suivante, les deux puissances participent à la création de la mission de l'ONU en Haiti, lieu d'une coopération dans le domaine humanitaire.
La coopération militaire bilatérale a connu des développements importants ces dernières années. Le , le Brésil et la France signent plusieurs accords de coopération militaire dans des domaines tels que l'aviation et les technologies militaires de pointe[10],[11]. Le , le Brésil et la France établissent un partenariat stratégique formel[12]. À partir de cette date, la France reconnaît la légitimité de la candidature brésilienne à un siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l'ONU[13].
Les deux pays ont signé un pacte de défense majeur le [14]. À cette occasion le gouvernement brésilien achète 50 hélicoptères Eurocopter EC725 Caracal, un sous-marin nucléaire et quatre sous-marins de classe Scorpène pour un montant total estimé à 12 milliards de dollars. Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva et français Nicolas Sarkozy ont signé le contrat de vente à Rio de Janeiro[15],[16]. Tous ces contrats sont livrés avec un transfert de technologie important et offrent des perspectives de participation considérables pour l'industrie brésilienne. Les hélicoptères seront construits localement par la société brésilienne Helibras, en partenariat avec Eurocopter. Les quatre sous-marins de classe Scorpène seront également construits sur place, dans un nouveau chantier naval construit par Odebrecht et le groupe DCNS à Itaguaí dans l'État de Rio de Janeiro.
En , les deux pays ont annoncé une coentreprise entre Agrale et Renault Trucks pour produire des véhicules de transport militaires[17].
Coopération scientifique et culturelle
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Le Brésil est le partenaire d'Amérique latine le plus important de la France dans les domaines culturel et scientifique. L'Alliance française a 74 établissements répartis dans 52 villes brésiliennes. Le Brésil pourrait à terme devenir membre de l'Organisation internationale de la francophonie. Les deux pays partagent également la particularité d'être les plus grands pays de culture chrétienne catholique sur leurs continents respectifs.
↑ a et b« Les 500 ans du Brésil. France et Brésil entretiennent des relations particulières faites de fascination et d'influences réciproques. La tentation française. », Libération.fr, (lire en ligne, consulté le ).
↑Compagnon, Olivier et Droulers, Martine, « Introduction : le Brésil et la France au XXe siècle », Cahiers des Amériques latines, nos 48-49, (ISSN1141-7161, lire en ligne, consulté le ).