Le dirigeable La République[1] était un dirigeable militaire français, construit en 1908 et qui s'est écrasé en 1909.
Caractéristique
La République a été fabriqué par la société Lebaudy Frères. Son enveloppe de 3 200 m3 était propulsée par un moteur à quatre cylindres de 70 chevaux. À l'origine conçu par l'ingénieur Julliot, il a été construit dans les ateliers des frères Paul et Pierre Lebaudy, à Moisson (Yvelines), sous la direction de M. Juchmès et mis en service en juillet 1908.
Raids aériens
Le , le dirigeable va faire sa plus longue sortie dans les airs à cette date : soit environ 180 kilomètres parcourus en 6 h 30 de Paris à Compiègne, aller et retour[2]. Le dirigeable est alors monté par le commandant Voyer, le capitaine Bois et l’adjudant-mécanicien Vincenot[3],[4]
Avec le dirigeable Ville-de-Nancy, il a participé au défilé du 14 juillet 1909 à Longchamp[5], sans doute un des premiers défilés aériens à l'occasion de la fête nationale. Fin juillet, il quitte son hangar de Moisson pour Chalais-Meudon où il devient propriété de l’armée. Les bons résultats de ce dirigeable décident le ministre de la Guerre à faire, pour la première fois, participer un dirigeable aux manœuvres militaires de l’automne qui se déroulent dans le Bourbonnais[6].
Accident mortel
Il décolle de Lapalisse le à 7 h 20, passe au-dessus de Moulins et s'écrase vers 8 h 30 à Trévol, près de l'entrée du château d'Avrilly, une pale de l'hélice s'étant brisée et ayant déchiré l'enveloppe[7],[8], alors qu'il devait prendre part au premier salon de l’Aéronautique en survolant le Grand Palais de Paris où se tenait la manifestation inaugurée ce même jour[9].
Cet accident entraîne la mort de l'équipage de l'appareil : le capitaine Marchal, le lieutenant Chauré et les adjudants Vincenot et Albert Réau (1879-1909). Ce dernier était originaire de Naintré. Des funérailles nationales sont célébrées le en la cathédrale Saint-Louis de Versailles. Un monument réalisé par Henri Bouchard commémore l'événement à Trévol. Une stèle à leur souvenir est présente dans le cimetière des Longs Réages à Meudon.
« Dès le lendemain de la perte de La République, le journalLe Temps, sollicité par ses lecteurs, ouvrait une souscription publique au profit de la flotte aérienne militaire. Les sommes recueillies dépassent à ce jour 300 000 francs. Enfin M. Spiess, inventeur d'un dirigeable rigide, dont le brevet a été déposé il y a une vingtaine d'années, a offert à l’État un ballon de 7 000 mètres cubes dont le modèle est actuellement exposé au Grand Palais. »
— « La Catastrophe de "LA RÉPUBLIQUE" », La Revue Aérienne, no 24, (lire en ligne).
↑Pour la question du nom du dirigeable à écrire La République ou la République, on peut citer M. Crépin-Leblond et C. Renaud, Éphémérides moulinoises, Moulins, 1926, p. 322, cité par Maurice Sarazin : « Le souci de l'exactitude historique nous fait signaler que le dirigeable portait à son flanc le nom : la République, et non le République ou République, ainsi qu'il est dit assez communément… »
↑Carte du trajet suivi pour le raid, publiée dans Le Petit ParisienGallica.fr
↑Le 5 septembre 1908 dans le ciel : Le dirigeable « République » fait son plus long raid Air-journal.fr 5 septembre 2013
G. Briquet, « 25 septembre 1909 : la catastrophe du dirigeable militaire Le République », Bulletin de la Société d'émulation du Bourbonnais, 1980-81, p. 209-221.
Maurice Sarazin, « Il y a cent ans, le 25 septembre 1909 : le fatal voyage du dirigeable "République", de Lapalisse à Trévol, première catastrophe aérienne en France », Cahiers bourbonnais, no 210, hiver 2009-2010, p. 65-68.
Collection de photos de dirigeables de la BnF (vérifier les conditions d'inclusion).