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Le projet d'Anatolie du Sud-Est (en turc, Güneydoğu Anadolu Projesi ou GAP) est un projet d'aménagement du sud-est anatolien mené par le gouvernement turc depuis 1975, pour un coût de 32 milliards $. Il consiste essentiellement à irriguer 1,7 million d'hectares de terres arides à partir de 22 barrages principaux construits sur les bassins versants du Tigre et de l'Euphrate. En parallèle, 19 usines hydroélectriques permettront de fournir 7476 MW.
Ce projet devrait réduire de 22 km3 par an le débit des fleuvesTigre et Euphrate. Le partage des eaux de ces deux fleuves est une source de conflit entre la Turquie, la Syrie et l'Irak.
Le GAP devrait doubler les surfaces agricoles irriguées de la Turquie. L'augmentation de l'activité agricole du GAP est montrée par les cartes ci-dessus. La production de coton est déjà passée de 150 000 à 400 000 tonnes, faisant de la région le premier producteur du pays.
Le GAP créera 1,7 million d'hectares de terres irriguées dans la plaine d'Harran.
Les rapports indiquent que l'irrigation issue du barrage Atatürk a triplé les rendements des récoltes de coton, de blé, d'orge, de lentilles, et d'autres céréales. Un certain nombre d'initiatives soutenues par le ministère de l'agriculture encouragent des fermiers à expérimenter de nouvelles variétés de fruits et légumes qui ne poussaient pas dans la région antérieurement.
Le revenu moyen aurait ainsi triplé dans les huit dernières années.
Pêche
Le GAP se construit dans une région où l'eau est rare. Le grand nombre de lacs créés a permis de développer une activité de pêche.
Les 19 usines hydroélectriques devraient fournir 22 % de la consommation turque estimée en 2010. Le tableau ci-dessous présente la part du GAP dans la production hydroélectrique de la Turquie ainsi que dans la production d'énergie électrique globale.
Part du GAP dans la production d'énergie électrique en Turquie
Projet de barrage sur le Tigre devant contenir 10 400 hm³ et produire 1 200 MW. Ce projet est particulièrement contesté par les Kurdes pour différents motifs :
la destruction du patrimoine historique (en particulier la ville de Hasankeyf).
le déplacement de plus de 70 000 personnes.
le contrôle du débit du Tigre peut permettre d'assoiffer l'Irak et en particulier les Kurdes du Nord de l'Irak.
En 2002, des sociétés britanniques se sont retirées du projet sous la pression des associations, mais le projet semble repartir avec la participation de la société germanique Siemens.
Buts stratégiques
Historiquement, l'Anatolie du Sud-est est un point de passage de la route des Indes avant le contournement de l'Afrique par les Portugais. Très riche culturellement, la région a décliné depuis. L'un des buts officiels du projet est de revaloriser la vie économique, sociale et culturelle de la région[1].
Peuplée de Kurdes, cette région est également une zone de conflit intérieur où le Parti des travailleurs kurdes (PKK) est très présent. Cette population est généralement plus pauvre de 47 % que la population turque. L'amélioration des conditions économiques devrait réduire les velléités séparatistes et améliorer également le contrôle de la région par les modifications des structures de communications. Les populations au contact des régions kurdes d'Irak seront d'ailleurs déplacées par la construction du barrage d'Ilısu. Le projet prévoit la création de 3,5 millions d'emplois.
La construction des barrages permet également de contrôler très finement l'eau s'écoulant en aval vers la Syrie et l'Irak. Les relations avec ces deux pays se sont d'ailleurs considérablement dégradées depuis le lancement du projet.