Afin de marquer le début de la présidence, le drapeau européen a été installé sous l'arc de Triomphe du 31 décembre au 1er janvier. Le retrait temporaire du drapeau français a été très critiqué par l'extrême droite, la droite[2], mais également par la gauche[3]. De nombreux monuments ont également été illuminé aux couleurs européennes[4]. Le premier temps fort institutionnel est marqué par la visite du collège de la Commission européenne les 6 et 7 janvier[5].
À la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le programme de l'Union européenne est bouleversé et celle-ci se place comme premier opposant politique au conflit et affirme son hostilité à l'égard de l'invasion russe[10].
L'Union prend alors une importance cruciale dans cette guerre, soucieux d'infliger des sanctions massives à la Russie pour la pousser à stopper son invasion. La question de l'indépendance et de la souveraineté, notamment énergétique, revient au cœur des débats (la Russie exporte la moitié de son gaz et de son pétrole vers l'Union[11]). Le 30 mai 2022, les Vingt-Sept se prononcent à l'unanimité pour un embargo sur le pétrole russe à hauteur de 90 %[10].
L'UE est également confrontée à la pression de l'Ukraine et de la Moldavie pour intégrer l'Union de façon accélérée. Conscient des gros efforts requis pour respecter les critères d'adhésion, Emmanuel Macron annonce que puisque « l'intégration prendra des années, sûrement plusieurs décennies », la création d'une « communauté politique européenne prend tout son sens »[12]. L'Ukraine et la Moldavie obtiennent toutefois le statut de candidat à l'Union lors du Conseil européen du 23 et 24 juin 2022, ce projet de Communauté politique européenne n'étant pas un substitut à l'élargissement[13],[14].
L'UE permet une meilleure concordance et convergence de l'aide militaire, financière, humanitaire et politique envers l'Ukraine[10].
Organisation et budget
Un secrétariat général de la présidence française du Conseil de l'Union européenne est mis en place par le décret du 8 décembre 2020[15]. Le secrétariat général est placé sous l'autorité du Premier ministre. Son secrétaire général est Xavier Lapeyre de Cabanes[16]. Le comité interministériel sur l’Europe[17], la représentation permanente de la France et le secrétariat général des affaires européennes sont également impliqués[18].
Le coût de la présidence française du Conseil de l'Union européenne est estimé à 148 millions d'euros[19]. Près de 400 événements sont prévus, dont 200 réunions de hauts fonctionnaires, une vingtaine de réunions des ministres de l'Union européenne, 80 réunions de niveau ministériel et des colloques, conférences, etc.[20]. La présidence du Conseil de l'Union européenne est généralement financée en partie par des entreprises. Clément Beaune a indiqué au Sénat l'exclusion du mécénat privé, sauf pour louer ou se faire prêter 220 véhicules électriques et hybrides et pour la compensation carbone intégrale des émissions générées par la présidence française[21].
La présidence a choisi comme slogan « Relance, puissance, appartenance »
L'identité visuelle de la présidence française reprend le drapeau tricolore et les étoiles européennes qui s'unissent autour des initiales de l'Union européenne U et E. Selon le secrétaire d'Etat Clément Beaune, la flèche au centre de la seconde lettre symbolise un « message d'ambition, d'espoir [et] d'avenir » pour faire « face aux tentations du repli et parfois du renoncement »[22].
Un timbre de 1,65 € est également commercialisé[23]. Il a été dévoilé le 10 janvier par Bruno Le Maire et Clément Beaune lors de l'inauguration du nouveau bâtiment de la Poste du Louvre.
Évènements
Sommet de Versailles
La présidence française du Conseil de l’UE a été marquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Plusieurs sommets et réunions ministérielles, formelles et informelles, se sont tenus pour construire la réponse européenne. Les dirigeants de l’UE se sont notamment réunis en France lors du sommet de Versailles, les 10 et 11 mars, et ont adopté la déclaration de Versailles[24] qui porte sur l’agression russe contre l’Ukraine, ainsi que sur le renforcement des capacités de défense, la réduction de la dépendance énergétique et la construction d’une base économique plus solide[25].
Dernier Conseil européen sous présidence française
Globalement, le président Emmanuel Macron souligne l'immense accélération du projet européen dans sa globalité, dû notamment à la guerre en Ukraine, mais espère conserver cette solidarité européenne, cette rapidité d'action et cette efficacité hors période de crises. Selon lui, « les décisions massives pour faire face au conflit » n'ont fait que « renforcer, créditer et valider la conviction qui était au cœur de nos travaux : celle d'un besoin d'une plus grande souveraineté européenne ». Cela fait par ailleurs écho aux deux grands axes mis en avant par Emmanuel Macron lors de la conférence sur l'avenir de l'Europe : l'indépendance et l'efficacité[12]. « Cette crise, cette guerre en Europe, a accéléré au fond notre agenda collectif » car « cet agenda, je crois pouvoir le dire, était aussi très cohérent avec ce changement géopolitique », conclut-il.
Bilan dans les médias
Tirant le bilan des six mois de la présidence française, Le Monde met en avant que la guerre en Ukraine a forcé l’UE à accélérer ses dossiers pendant la présidence française, qui a été de ce fait marqué par une série d’avancées, sur le pacte migratoire, la défense ou le climat[27]. Selon Les Échos, la présidence française de l'UE est unanimement saluée dans les sphères européennes ; malgré le conflit ukrainien, la France est parvenue à dérouler l'entièreté de l'agenda prévu fin 2021 et aurait atteint 97 % de ses objectifs[28]. TF1 va dans le même sens, en citant notamment l'opinion de Thierry Chopin, professeur de sciences politique à l'université catholique de Lille et conseiller spécial à l'Institut Jacques Delors, pour qui « il y a eu beaucoup de résultats sur une très grande partie des priorités législatives qui avaient été fixées »[29].
Reportage
Un reportage lors du long de la présidence européenne est réalisé par le journaliste Guy Lagache nommé « Un président, l’Europe et la guerre »[30]. Normalement devant simplement filmer les coulisses d'Emmanuel Macron lors d'une simple présidence il se retrouve à filmer des négociations de paix du président français à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie[31],[32].
Notes et références
↑(en) « Home », sur Czech Presidency of the Council of the European Union (consulté le );
↑« Le drapeau européen sous l’Arc de triomphe, une « initiative symbolique et temporaire », a été retiré », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
↑Comité créé en 2005. Il comprend le ministre des affaires étrangères, le ministre chargé de l'économie et des finances, le ministre chargé des affaires européennes et les autres membres du Gouvernement intéressés par son ordre du jour.
↑ a et bMaxime Fettweis, « Nouvelle pièce de 2 €, emblème, devise : ces symboles de la présidence française du Conseil de l’UE », Ouest-France, (lire en ligne).
↑Virginie Malingre, « La guerre en Ukraine a forcé l’UE à accélérer ses dossiers pendant la présidence française », Le Monde, (lire en ligne).
↑Karl De Meyer et Catherine Chatignoux, « La présidence française de l'UE unanimement saluée dans les sphères européennes », Les Échos, (lire en ligne).
↑Aurélie Loek, « Présidence française de l'Union européenne : un bilan jugé positif malgré la guerre en Ukraine », TF1 Info, (lire en ligne).
↑« « Un président, l’Europe et la guerre », sur France 2 : dans les coulisses du pôle « diplo » de l’Elysée », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
Laetitia Saint-Paul, Rapport sur la présidence française du Conseil de l'Union européenne (1er janvier - 30 juin 2022 ) : pour une Europe stratège au service des citoyens, Assemblée nationale (lire en ligne).
Reportage
[vidéo] Guy Lagache, Un président, l’Europe et la guerre, France télévision (en ligne)