La place Darcy se situe au cœur de la capitale bourguignonne. C'est ici que débute la rue de la Liberté qui se finit à la Place de la Libération. Cette place est connue pour la Porte Guillaume ainsi que ces bars et restaurants.
La place étant située non loin de la gare SNCF de Dijon, elle est facilement accessible à pied. Elle est aussi assez proche de la place du théâtre, de la place de la République ainsi que de la cité de la gastronomie et du vin.
La place est desservie par de nombreux transports en commun : les deux tramways dijonnais (T1 et T2), les trois autobus Lianes (L3, L5, L9), ainsi que plusieurs lignes de bus (B10, B12, B13, B18, R30).
La place Darcy est un pôle multimodal, toute la métropole est accessible depuis le centre-ville. C'est également le cœur du réseau Divia.
Historique
Au Moyen Âge et sous l'Ancien Régime, les remparts de Dijon passent au bord de cette place, où s'ouvre une des portes de l'enceinte, la porte Guillaume, qui est munie d'un système de défense : elle est encadrée de deux tours et précédée d'un pont-levis et d'un ouvrage avancé. La route de Paris, celle de Chalon-sur-Saône et celle de Langres arrivent à Dijon près de cette porte. Au-delà s'étend une vaste plateforme ou terrain vague.
Sous la Restauration, en mars et avril 1824, des prédicateurs viennent à Dijon prêcher une mission, qui se termine par l'édification à l'emplacement de l'actuel jardin Darcy d'une croix de mission, qui est enlevée après la révolution de 1830 et se trouve aujourd'hui dans le bras nord du transept de la cathédrale Saint-Bénigne.
En 1838, l'hydraulicienHenry Darcy amène l'eau courante à Dijon et contribue grandement au développement de la ville et à la santé de ses habitants. On construit en 1839 d'après ses plans, à l'emplacement de l'actuel jardin Darcy, un réservoir monumental d’eau potable de 2 400 m3, relié par un aqueduc souterrain de 12 km à la source du Rosoir de la haute vallée du Suzon. Celui-ci permet d'alimenter en eau courante les 29 000 habitants de Dijon. Au-dessus du réservoir est édifié en 1841 par l'architecte Émile Sagot le "monument des fontaines". L'esplanade située entre la porte Guillaume et le réservoir est baptisée en 1850 place du Château d'eau, avant de prendre son nom actuel de place Darcy en 1858 à la disparition d'Henry Darcy.
Une fontaine à vasques en fonte, provenant de Paris, est installée en 1850 sur la place. En 1878, la commune de Dijon la revend à la ville de Châtillon-sur-Seine qui l'installe sur la place Marmont[1].
En 1880, le jardin Darcy est réalisé en style néorenaissance sur le réservoir d'eau et autour de celui-ci par l'architecte Félix Vionnois (1841-1902). En 1886 est édifiée à peu près au centre de la place, sur un socle en pierre, une statue en bronze de François Rude qui sera envoyée à la fonte sous l'occupation allemande en 1942.
Dans les années 1880 et 1890, les maisons et les petits bâtiments qui bordaient la place sont remplacés par des immeubles de type haussmannien, à façade en pierre de taille et toiture d'ardoise, qui donnent à la place sa physionomie actuelle. L’hôtel de la Cloche, le plus luxueux de Dijon, est élevé de 1881 à 1884. L'un des derniers édifices à être bâti est le cinéma Darcy Palace, ouvert en 1914.
En 1907, la ville de Dijon acquiert un exemplaire de la fontaine Jeunesse de Max Blondat et l'installe dans un petit square de la place Darcy, proche de la porte Guillaume.
Au début des années 1990, la partie centrale de la place est modifiée par le creusement d'un parking souterrain ouvert en 1992.
Au début des années 2010, la place est à nouveau transformée avec l'installation de stations du nouveau tramway et la piétonisation de la partie proche de la porte Guillaume.
Le , à la suite des attentats du 13 novembre 2015 en France, un hommage aux victimes a été rendu rue des Godrans par des Dijonnais qui ont installé un petit mémorial[5], mais également par le Grand hôtel la Cloche, qui s'est illuminé aux couleurs du drapeau français : bleu, blanc, rouge, en signe de solidarité [6]. Le lendemain, un rassemblement s'est tenu à 14 h autour de la porte Guillaume, pour dénoncer le terrorisme islamiste et défendre les valeurs de la République. Une minute de silence a été respectée à 15h[7]. La mobilisation a rassemblé 500 personnes[8].
Eugène Fyot, Dijon, son passé évoqué par ses rues, Dijon, Damidot, 1928, p. 12-29.
Yves Beauvalot, Le roman de la place Darcy, Dijon, Association pour le Renouveau du Vieux-Dijon, [1974], p. 9-34.
Yves Beauvalot, Le roman de la place Darcy (fin) et un hôtel particulier méconnu à Dijon : le petit hôtel Berbisey (1761-1767), Dijon, Association pour le Renouveau du Vieux-Dijon, [1975], p. 5-29.