Une pièce commémorative de 2 euros est une pièce de 2 eurosfrappée par un État membre de la zone euro ou par un des micro-États autorisés à frapper des pièces de monnaie libellées en euro, destinée à commémorer un événement historique ou célébrer un événement actuel important. Ces pièces ont les mêmes caractéristiques techniques que les autres pièces de 2 euros et portent le revers commun de ces pièces mais un avers différent de la face nationale habituelle.
Elles ont cours légal dans toute la zone euro, et peuvent être utilisées comme n'importe quelle autre pièce de 2 euros. Cependant, selon leur rareté[N 1], elles sont prisées par les collectionneurs.
Fin , 428 types de pièces commémoratives de 2 euros avaient déjà été frappées[3] : 363 émises par les États de leur propre initiative, et 65 issues des quatre séries communes. Limité à une seule pièce de 2004 à 2011 (à l'exception des pièces commémoratives communes), puis à deux pièces à partir de 2012, le nombre de pièces différentes émises chaque année a fortement augmenté : de 6 pièces en 2004 à 36 pièces en 2018 et 2023.
En 2022, cinq séries de pièces ont été émises par l'ensemble des pays de l'Union européenne utilisant l'euro.
Règles et recommandations
Les pièces commémoratives de 2 € sont, comme les autres pièces en euro destinées à la circulation, soumises à la règlementation européenne. Le Journal officiel de l'Union européenne spécifie notamment les caractéristiques des pièces[4],[5].
Depuis 2004, les États membres de la zone euro sont autorisés par le Conseil européen à frapper des pièces commémoratives. Toutefois, ces émissions sont soumises à un certain nombre de recommandations[6].
Tout d'abord, la pièce de 2 € est la seule valeur qui peut être utilisée pour de telles émissions et, comme toutes les autres pièces en euro, les pièces commémoratives ont une face commune et une face nationale. Seule cette dernière est autorisée à changer.
Un règlement du Parlement européen et du Conseil[7], datant de 2012, limite le nombre de pièces commémoratives à deux par État membre et par an, sans compter une éventuelle émission commune par tous les pays de la zone euro. Outre ces deux pièces commémoratives, l'État membre est autorisé à émettre une pièce à l'occasion de la vacance temporaire ou de l'occupation provisoire de la fonction de chef d'État (ce qui est notamment utilisé par le Vatican lors de la vacance du Siège apostolique). Avant l'entrée en vigueur de ce règlement en , les pays utilisant l'euro ne pouvaient émettre qu'une seule pièce commémorative par an.
Le tirage total de pièces commémoratives mises en circulation par an ne doit pas dépasser le plafond le plus élevé des deux suivants :
0,1 % du volume total de pièces de 2 € mises en circulation dans toute la zone euro ;
5,0 % du volume d'émission national cumulé de pièces de 2 €.
Exceptionnellement, le plafond de 0,1 % peut être porté à 2,0 % pour commémorer un événement hautement symbolique et de portée réellement universelle, à condition que l'État membre concerné s'abstienne d'émettre des pièces commémoratives pendant les quatre années suivantes.
La recommandation applicable depuis 2006 pour les pièces en euro destinées à la circulation s'applique également[8]. Elle indique que l'État émettant une pièce doit être clairement identifiable, en faisant figurer soit son nom, soit une abréviation, sur la face nationale. Ni la valeur unitaire, ni le nom de la monnaie unique ne doivent être répétés sur la face nationale. En revanche, la gravure sur la tranche de la pièce de 2 € peut mentionner la valeur unitaire. Cette recommandation ne s'applique pas rétroactivement. Les nouveaux dessins des pièces destinées à la circulation, et donc y compris ceux des pièces commémoratives de 2 € émises à partir de 2006 sont concernés.
À partir de 2009, une nouvelle recommandation modifie la précédente[9]. L'État émettant une pièce doit toujours être clairement identifiable mais la face nationale peut désormais porter la mention du nom de la monnaie unique, à condition que celle-ci découle de l'utilisation d'un alphabet différent de l'alphabet latin. La gravure sur la tranche de la pièce de 2 € doit également être la même pour toutes les pièces de 2 €, commémoratives ou standard, émises par le même État membre. De plus, la face nationale des pièces en euros destinées à la circulation doit comporter les douze étoiles européennes entourant complètement le dessin national, y compris le millésime et l'indication du pays émetteur. Cette recommandation n'est pas rétroactive, c'est-à-dire qu'elle ne concerne pas les faces nationales des pièces dont le dessin a été approuvé avant l'adoption de cette recommandation.
En Belgique, depuis 2018, il n’est plus possible de retirer des pièces commémoratives aux guichets d’une banque ou de la Banque nationale de Belgique. La production de nouvelles cartouches de pièces commémoratives de 2 euro a été arrêtée. Depuis quelque temps, celles-ci sont uniquement proposées en coincards pour les collectionneurs, au prix de 10 euros[11]. Certaines pièces antérieures, en particulier la pièce « Atomium » émise à 5 millions d'exemplaires en 2006, sont couramment en circulation.
Chronologie et répartition géographique
Fin , tous les pays autorisés à frapper des pièces en euro ont déjà émis au moins une pièce commémorative de 2 € de leur propre initiative. Le dernier pays à le faire, Chypre, émet sa première pièce commémorative à la fin de l'année 2017.
La Grèce a été le premier pays à émettre une pièce commémorative de 2 € pour célébrer les Jeux olympiques d'Athènes en 2004. La Finlande, le Luxembourg, Saint-Marin et le Vatican sont les seuls pays à avoir émis de leur propre initiative au moins une pièce chaque année depuis 2004. En prenant en compte les émissions communes, l'Italie a également émis au moins une pièce chaque année sans discontinuer depuis 2004. Andorre, la Lettonie et la Lituanie ont émis chaque année au moins une pièce de leur propre initiative depuis leur autorisation d'émission respectivement en 2014, 2014 et 2015.
Fin 2021, les pays ayant émis le plus de pièces sont la Finlande et le Luxembourg (30 pièces), l'Italie (29), la Belgique et le Portugal (27). Les pays les moins émetteurs sont Chypre (5 pièces), l'Irlande (6), l'Autriche (7), et les Pays-Bas (8). Si l'on ne compte que les émissions de leur propre initiative, les pays les plus émetteurs sont la Finlande, le Luxembourg et Saint-Marin (26 pièces) puis l'Italie et le Vatican (25), tandis que les pays ayant émis le moins sont Chypre et l'Irlande (2 pièces), l'Autriche (3) et les Pays-Bas (4).
Historique des émissions
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
L'année suivante, en 2005, huit pays émettent des pièces commémoratives de 2€, dont l'Autriche, la Belgique et l'Espagne qui en produisent pour la première fois. La Finlande, l'Italie, le Luxembourg, Saint-Marin et le Vatican émettent déjà leur deuxième pièce[14].
L'année 2007 est marquée par le 50e anniversaire du Traité de Rome et l'entrée de la Slovénie dans la zone euro. Les 13 pays de l'Union européenne utilisant l'euro frappent une pièce commémorant l'anniversaire du Traité de Rome. C'est la première série de pièces commémoratives de 2 euros. Pour la France, l'Irlande, les Pays-Bas et la Slovénie, c'est aussi leur première pièce commémorative. En plus de ces 13 pièces, sept États frappent leur propre pièce commémorative dont Monaco et le Portugal, qui émettent leur première pièce commémorative de leur propre initiative[16].
a. ↑ 50e anniversaire du traité de Rome b. ↑ 10e anniversaire de l'Union économique et monétaire c. ↑ 10e anniversaire des billets et pièces en euros d. ↑ 30e anniversaire de l'adoption du drapeau européen par l'Union Européenne e. ↑ 35e anniversaire du programme Erasmus f. ↑ nombre de pièces émises/nombre de pièces annoncées (sous réserves de changement)
ne faisait pas partie de la zone euro ou n'était pas encore autorisé à émettre de pièce en euro
n'a pas émis de pièce
a émis au moins une pièce
pièce(s) annoncée(s) mais pas encore toutes émises
Il se peut que ces informations soient de nature spéculative et que leur teneur change considérablement alors que les événements approchent. N’hésitez pas à l’améliorer en veillant à citer vos sources. Tout élément d’actualité non encyclopédique est destiné à Wikinews. → La dernière modification de cette page a été faite le 30 décembre 2024 à 07:42.
Certains pays ont déjà annoncé leurs thèmes jusqu'en 2025 :
Avant la validation du projet de frapper une 2 euros commémorative, un sous-comité pièces métalliques réunit au préalable les directeurs du Trésor des pays de la zone euro pour soumettre chaque projet à l'accord des États de zone Euro et de la Commission européenne.
En 2015, la Monnaie royale de Belgique souhaitait célébrer le bicentenaire de la bataille de Waterloo qui s'était déroulée en juin 1815 ; les autorités françaises ont présenté un avis défavorable en mars 2015[19] à l'encontre du projet de pièce présenté[20] obligeant l'institut à détruire les 180 000 pièces déjà produites. La Belgique émettra toutefois ce thème sous la forme de pièce de collection d'une valeur de 2€½.
Juste auparavant, c'était la Monnaie de Paris qui s'est vu refuser le projet de célébrer le 500e anniversaire de la bataille de Marignan, que la France comptait émettre également en juin 2015[21] ; l'Italie s'est opposé à ce projet.
D'autres projets ont pu faire l'objet d'une intention sans forcément être rejetés par la commission européenne[22]. On trouve par exemple le projet par la Belgique d’émettre une pièce pour le 100e anniversaire du Tour des Flandres en mars-avril 2013[23] mais le projet fut abandonné[24].
Notes
↑Beaucoup sont tirées à plusieurs millions d'exemplaires et circulent à égalité avec les pièces « ordinaires », mais d'autres, tirées à 100 000 exemplaires ou moins, soit une seule pièce pour 3 000 ou 4 000 habitants de la zone euro, n'existent en pratique qu'en tant que pièces de collection.
↑De manière générale, seuls les pays de l'Union européenne utilisant l'euro doivent frapper les pièces commémoratives communes. Les micro-États ne faisant pas partie de l'Union européenne n'émettent pas ces pièces.
↑JO C 247/03 du 15/10/2003 : recommandations sur la modification des faces nationales et l'émission de pièces commémoratives de 2 €.
↑JO L 201/135 du 27/07/2012 : Règlement (UE) no 651/2012 du Parlement européen et du conseil du 4 juillet 2012 concernant l'émission de pièces en euros.
↑JO L 186/01 du 18/07/2005 : recommandations pour les faces nationales des nouvelles émissions de pièces en euro destinées à la circulation concernant notamment l'identification de l'État membre émetteur et l'absence du nom de la monnaie et de la valeur unitaire.
↑JO L 9/09 du 14/01/2009 : recommandations pour les faces nationales et l'émission des pièces en euros destinées à la circulation concernant notamment la nécessité pour les douze étoiles européennes d'entourer complètement le dessin national.
↑Olivier Fournier, « €3, quoi de neuf ? », dans Olivier Fournier, Michel Prieur, €3 : €monnaies et €billets 1999-2006, Paris, Les Chevau-Légers, (ISBN2-903629-80-3), p. 22-23.
↑« Les pièces commémoratives de 2 euro », Monnaie Info, no 37, , p. 10-11.
↑« Les pièces européennes de 2 euro, émises en 2005 », Monnaie Info, no 40, , p. 7.
Remarque à propos des renvois au Journal officiel de l'Union européenne : « seule fait foi la version imprimée de la législation européenne telle que publiée dans les éditions papier du Journal officiel de l'Union européenne ».
Règlement 975/98 du Conseil sur les valeurs unitaires et les spécifications techniques des pièces libellées en euros destinées à la circulation, 31998R0975, adoptée le 3 mai 1998, JO du 11 mai 1998, p. 6-8, entrée en vigueur le 1er janvier 1999, abrogée le 21 juillet 2014 par 32014R0729 [consulter en ligne, notice bibliographique]
Communication de la Commission : Caractéristique des pièces libellés en euros, (lire en ligne)
Ouvrages
Jean-François Palmade, Luxembourg programme 2015 : AD€ - Les Amis de l'Euro, (lire en ligne)
La version du 23 janvier 2008 de cet article a été reconnue comme « article de qualité », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.