À la suite de l'écrasement du printemps de Prague et de la normalizace (retour à un État communiste répressif), il fonde le mouvement clandestin Hnutí Revoluční mládeže (HRM, « Mouvement de la jeunesse révolutionnaire »), petit groupe de seulement quelques dizaines de personnes. Arrêté en , le HRM est dispersé : certains membres dont Petr Uhl sont condamnés, dans un procès-spectacle, à quatre ans d'emprisonnement[2]. En 1977, il est parmi les premiers signataires du mouvement pour les droits civiques dit « Charte 77 » et fait partie des rédacteurs du bulletin d'information de la Charte. En , il fonde avec Václav Havel et d'autres dissidents, le « Comité pour la défense des personnes injustement persécutées » (VSN, Výbor na de stíhaných nespravedlivě). En , il est condamné à nouveau, cette fois à 5 ans d'emprisonnement. Il a également été un militant de l'équivalent tchécoslovaque de Solidarność, syndicat libre indépendant du régime, et a coordonné la coopération entre les dissidents polonais et tchécoslovaques de 1988 à 1989. Simultanément, il a été correspondent clandestin de l'Agence européenne de l'information pour l'Est.
Petr Uhl était dans les années 1970 l'un des modèles de la résistance contre l'hégémonie soviétique en Tchécoslovaquie, et l'appartement où il vivait, rue Anglická, était dans les années 1980 un important lieu d'échanges entre les dissidents regroupés autour de la « Charte 77 », leurs homologues d'autres pays de l'Europe de l'Est et des journalistes étrangers en visite à Prague (ce que la police secrète communiste, considérait comme des « activités anticommunistes » et de l'« espionnage », surveillant et suivant Petr Uhl et ses proches dans tous leurs déplacements, et filmant son immeuble en permanence).
Après la révolution de Velours de 1989 et la chute des régimes communistes en Europe qu'il qualifia de « fin de la grande escroquerie du XXe siècle dont la classe ouvrière fut victime », Petr Uhl fut nommé directeur de l'Agence de presse tchécoslovaque. Entre 1998 et 2001, le gouvernement tchèque, présidé par Václav Havel, le recruta comme conseiller dans le domaine des droits de l'homme. Entre 2002 et 2007, il a aussi rempli diverses missions d'expertise concernant les minorités, s'occupant spécialement de l'intégration des Roms. À ce titre il a, sans se départir de son point de vue marxiste, été membre de la commission pour les minorités du Parti social-démocrate tchèque, et a aussi milité chez les écologistes du Parti vert. Après 2007, Uhl reste actif en tant que journaliste.
↑Après un lien avec une artiste-peintre francophone roumaine, Ioana Olteș, autorisé puisqu'elle était ressortissante du bloc de l'Est, Petr Uhl eut une compagne ouest-allemande : la journaliste Sibylle Plogstedt de Berlin-Ouest, donc du « camp impérialiste », ce qui n'était pas autorisé : arrêtée à Prague, Sibylle Plogstedt fut condamnée et emprisonnée elle aussi. Depuis 1974, Petr Uhl est marié à l'historienne et philosophe Anna Šabatová, devenue plus tard médiatrice de la République tchèque (de 2014 à 2020).