Cette peinture représente le petit port de Santa Marinella près de Civitavecchia, que le pape Urbain VIII voulait transformer en un port majeur. L'autre tableau de la paire, conservé au Fitzwilliam Museum de Cambridge, est une vue de Castel Gandolfo, un palais sur les rives du Lac d'Albano. Paysage avec le port de Santa Marinella fut acquis par le Petit Palais en 1902 dans le cadre du legs Dutuit[2].
Description et analyse
Bien que Lorrain se soit rendu à Santa Marinella pour dessiner, le tableau n'est pas une vue précise, mais plutôt une représentation idéalisée du paysage. La peinture montre en fait moins de détails qu'il n'en existait dans la réalité à proximité de cet endroit, se concentrant plutôt sur la création d'un paysage fantastique baigné d'une lumière illuminant les profondeurs de la scène et se reflétant sur la mer. La peinture combine une grande beauté physique en surface et des coups de pinceau denses et détaillés, avec une richesse de pigments[2].
Comme dans beaucoup de ses autres tableaux, Lorrain utilise la lumière comme moyen de transmettre le passage du temps. Il peint souvent des œuvres évoquant différents moments spécifiques de la journée, comme le petit matin ou le crépuscule. En général, ses paysages pastoraux sont baignés par la claire lumière du matin, tandis que ses marines sont éclairées par les longs rayons du soleil couchant[3].
(en) Martin Sonnabend, Jon Whiteley et Christian Rümelin, Claude Lorrain : The Enchanted Landscape, Oxford, The Ashmolean Museum, (ISBN9781848220928, lire en ligne).
Michèle Plaisant, « Virgile, le Lorrain, Thomson : "Arcadia revisited". Saisies de l'espace descriptif et pictural », XVII-XVIII. Revue de la Société d'études anglo-américaines des XVIIe et XVIIIe siècles, vol. 18, , p. 54–55 (DOI10.3406/xvii.1984.1033, lire en ligne, consulté le ).
(en) Marcel Roethlisberger, « Additional Works by Goffredo Wals and Claude Lorrain », The Burlington Magazine, vol. 121, no 910, , p. 20–18 (JSTOR879472, lire en ligne, consulté le ).