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Paul Vanden Boeynants, né le à Forest, est le fils unique d'Henri Vanden Boeynants et de Jeanne Lenssens, bouchers originaires de Malines[1]. Ses parents déménagent de Forest à Etterbeek. Il fréquente dès 1926 le Collège Saint-Michel d'Etterbeek, institution scolaire de la Compagnie de Jésus à Bruxelles, « symbole et instrument de promotion sociale »[2]. Il n'obtient cependant pas de bons résultats scolaires. Il poursuit ensuite ses études comme apprenti boucher, d'abord chez son père, puis à Anvers. Il joue au football à la Royale Union Saint-Gilloise, mais à la suite d'une blessure au genou[3] en 1938, il doit y renoncer[2].
Il fait son service militaire en 1938 et 1939 puis en 1940, il est fait prisonnier à la suite de la campagne des dix-huit jours. Il est envoyé au Stalag I-A où il est interprète. Il est libéré comme Flamand en [2]. Il aide son père et suit avec succès les cours de l'école de boucherie d'Anvers. Il épouse alors en 1942 Lucienne Deurinck, elle-même fille de boucher[4]. Ils ont trois enfants : Anne, née en 1944, Monique, née en 1946, et Christian, né en 1950[5],[6].
En 1944 il ouvre une école professionnelle de boucherie-charcuterie[6]. En 1947, il crée l'entente des patrons bouchers et charcutiers, rassemblant douze directeurs[6]. Il s'engage de façon virulente dans la défense de sa corporation et participe notamment à une grève de 1947 contre les réglementations du ministre du ravitaillement, le communiste Edgar Lalmand(nl)[7]. Ses capacités de meneur et d'orateur lui valent de monter les échelons dans sa profession. Encouragé à faire de la politique, il rejoint le PSC en 1948. Aidé par les bouchers, il se présente comme candidat aux élections. Il mène une campagne de droite populiste et antifiscale pour les élections de 1949 qui lui permet d'être élu[8].
De 1949 à 1979 il est député de l'arrondissement de Bruxelles du PSC-CVP. Il soutient Léopold III pendant la Question royale. Il se montre un parlementaire efficace et défendant les intérêts des commerçants[9].
En 1953 il devient conseiller communal et est également échevin de Bruxelles[3].
De 1961 à 1966, il est président du PSC-CVP. Il soutient en 1962 une réforme des institutions comportant un État fort mais l'autonomie des communautés. Il est impliqué en 1963 et 1964 dans la préparation de la réforme constitutionnelle du Gouvernement Lefèvre[3].
De 1966 à 1968, il est Premier ministre. Le pays connait alors de grandes difficultés économiques et financières, auxquelles le gouvernement répond par des pouvoirs spéciaux. Sur la scène internationale, ce gouvernement s'implique dans l'OTAN (dont les sièges politiques et militaires s'installent en Belgique, à Mons pour le SHAPE et Bruxelles pour le siège) et la CEE, tandis qu'il tente d'améliorer les relations avec le Bloc de l'Est. Il met aussi au frigo le dossier linguistique, qui ressurgit toutefois en 1967, avec la crise de Louvain, qui provoque la démission de son gouvernement en 1968.
En 1969, il est nommé ministre d'État. Le reproche d'affairisme ne tarde pas à le poursuivre.
De 1972 à 1979, il est ministre de la Défense nationale, entre autres au sein du gouvernement de Leo Tindemans. D' à , il retrouve le poste de Premier ministre à la tête d'un gouvernement de transition. En 1979, il devient vice-Premier ministre et ministre de la Défense nationale dans le gouvernement de Wilfried Martens, mais démissionne bientôt. À partir du et jusqu'en 1981, il préside le PSC. Dans le but de rééquilibrer ce parti, trop lié aux syndicats chrétiens d'après certains, il fonde le Centre des indépendants (CEPIC), qui après quelques années est accusé de s'être lié avec des éléments d'extrême droite. En 1995, Paul Vanden Boeynants se retire de la vie politique. Il est encore pendant quelque temps le directeur de l'hebdomadaire satirique Pan.
Paul Vanden Boeynants repose avec son épouse, décédée en 1994, dans le caveau familial au cimetière de Bruxelles.
Surnommé « VDB » par d'autres comme par lui-même, affublé de divers surnoms plus ou moins amicaux — tel que « le (vieux) Crocodile » —, Paul Vanden Boeynants est un homme controversé qui est autant un responsable politique apprécié que respecté et un homme dont le nom est mentionné dans des affaires troubles, en particulier dans le monde de la promotion immobilière à Bruxelles.
Le , Paul Vanden Boeynants est condamné à trois ans de prison avec sursis et 650 000 francs d'amende pour fraude fiscale, et faux et usage de faux. En appel, la peine est réduite à 500 000 francs[4]. En 1992, son casier judiciaire est effacé[11].
Enlèvement
Le , Paul Vanden Boeynants est enlevé par la bande de Patrick Haemers. L'enlèvement est revendiqué par les « Brigades socialistes révolutionnaires » par un appel anonyme au Soir le lendemain. Il est séquestré environ un mois au Touquet[12], puis le , il est libéré à Tournai, après le paiement d'une rançon de soixante-trois millions de francs belges[13].
La conférence de presse qui suit la libération de Vanden Boeynants marque les esprits, et est remixée par Paul Delnoy dans le style new beat. Le 45 tours est commercialisé sous le titre de Qui ?, et le nom Brussels Sound Revolution. Il est numéro un en Belgique, et se vend à 50 000 exemplaires en deux semaines. Vanden Boeynants touchera même des droits d'auteur[13],[14].
Le groupe belge, Brussels Sounds Revolution, un groupe de new beat, a connu un succès grâce à une chanson parlant de l'enlèvement de VDB en 1989 : « Qui...(m'a enlevé) ? »