Fils de Ferdinand Tirard (1841-1909), ingénieur de la marine et d'Augustine Buissot (1856-1905), Paul Tirard naît dans une famille d'industriels de Nogent-le-Rotrou où il passe son enfance.
Célibataire, Paul Tirard a deux sœurs : Adrienne Tirard, née en 1875, mariée en 1902 avec René Michelet (décédé en 1944), architecte, décédée à Cabourg (Calvados) le [2]. Laquelle a deux enfants : Yvonne (1904-1988), épouse en 1927 d’Étienne Masson (1902-1951), parents de quatre enfants, et Jacques (1909-1922) ; et Jenny Marie Tirard, née en 1883 à Nogent-le-Rotrou, elle épouse en Victor Peytral, substitut du Procureur de la République[3], puis ministre des travaux publics, fils de Paul Peytral, ministre des finances. Décédée sans postérité le à Hyères à l'âge de 24 ans[4].
Parcours professionnel
Auditeur au Conseil d'État en 1905, il mène une carrière de fonctionnaire, notamment au ministère de la Justice et au ministère des Colonies.
Durant la Première Guerre mondiale, il est mobilisé comme officier et est capitaine de chasseurs à pied.
En 1919, choisi par le Maréchal Foch, dont il a fait partie de l'état-major[6], il est nommé haut-commissaire, président de la Haute Commission interalliée des territoires rhénans et le reste jusqu'en 1930. Il se lie notamment avec Edmond Giscard d'Estaing, directeur des services financiers du haut-commissariat de France en Rhénanie, dont il est le témoin lors de son mariage en [7].
De 1933 à 1939, il est président d'Air France, ce qui l'incite à passer son brevet de pilote (catégorie tourisme). Il apprend à piloter un avion auprès de Michel Détroyat à l'école d'aviation de Villacoublay[8]. Il doit quitter la direction d'Air France en août 1939, un nouveau décret-loi interdisant aux présidents de compagnies de navigation maritimes ou aériennes subventionnées d'occuper des fonctions d'administrateur dans une autre entreprise. Le général Pujo lui succède à la tête de l'entreprise[9].
Il a également été maître des requêtes au Conseil d'État.
En , il est élu au premier tour de scrutin à l'Académie des sciences morales et politiques, section législation[10], dont il deviendra le président en 1943. C'est René Cassin qui lui succède en 1947[11] et donne lecture en 1951 d'une notice qu'il a consacrée à la vie et aux travaux de son prédécesseur[12].
Paul Tirard, La France sur le Rhin : Douze Années d'occupation rhénane, Paris, Plon, ;
Paul Tirard, L'Art français en Rhénanie pendant l'Occupation 1918–1930. Strasbourg, Dernières nouvelles, 1930.
Hommages
De son vivant, il existait une rue Paul Tirard à Meknès, débaptisée après l'accession à l'indépendance du Maroc[17]. Il existait également une rue Paul Tirard à Rabat[18].
Le lycée français de Mayence, ouvert en , portait son nom[19].
« Lorsque le maréchal Foch constitua la Commission interalliée des territoires rhénans, il fit appeler un des officiers de son état-major, le capitaine de chasseurs à pied Paul Tirard et il lui dit : -La paix va venir... tout au moins la période paix... mettez-vous en civil, je vous nomme représentant de la France à la Commission que j'institue au Luxembourg et qui devra veiller à l'observation du traité de Paix dans les territoires que nous allons occuper. »
↑La France libre, 27 novembre 1947, p.2 :"L'Académie des Sciences Morales et Politiques a élu hier M. René Cassin en remplacement de M. Paul Tirard, décédé."
↑La Revue de Paris, 1er mars 1937, p.598 : "Reçu dans le grand amphithéâtre Émile Boutmy, où se pressaient plus de 700 élèves, sir Austen prit place, avec lady Chamberlain, sur l'estrade auprès de M. Tirard, président du Conseil d'administration, assisté du maréchal Pétain et des membres du Conseil d'administration de l'École."
↑ ab et cGérard Vincent et Anne-Marie Dethomas, Sciences po: Histoire d'une réussite, Plon (réédition numérique FeniXX), (ISBN978-2-259-26077-0, lire en ligne)