Le passage, dont la largeur est d'environ 809 km (du cap Horn à l'île Livingston), constitue la plus courte distance entre l'Antarctique et les autres terres du monde. La distance la plus courte est celle qui joint le cap Horn et l'île Snow (à 135 km au nord-nord-est de la partie continentale de l'Antarctique). L'Organisation hydrographique internationale a officialisé la frontière interocéanique en la définissant comme le méridien passant par le cap Horn (67° 17′ O).
Le passage de Drake ne comporte qu'une seule terre, les petites îles Diego Ramirez, situées à 105 km à l'ouest-sud-ouest du cap Horn. Il n'y a pas de terres aux latitudes du passage de Drake dans les autres parties du monde, ce qui permet au courant qui fait le tour de l'Antarctique, le courant circumpolaire antarctique, de circuler librement (son débit est environ 600 fois celui de l'Amazone). Le courant circumpolaire antarctique transporte en moyenne 130 Sv lorsqu'il traverse le passage de Drake.
Histoire
Le navigateurespagnolFrancisco de Hoces découvre le passage de Drake en 1525, alors qu'il navigue vers le sud depuis l'entrée du détroit de Magellan[1]. Le passage est depuis appelé mar de Hoces (« mer de Hoces ») dans les cartes et sources espagnoles[a].
L'Eendracht du capitaine hollandaisWillem Schouten est le premier bateau connu pour avoir contourné le cap Horn et traversé le passage de Drake, en 1616[2].
Le , un équipage de six explorateurs est le premier a réussir la traversée du passage à la rame[3],[b].
Cette ouverture a eu pour effet majeur le développement du courant circumpolaire antarctique, l'une des principales causes des changements dans la circulation océanique mondiale et le climat, dont l'expansion rapide des calottes glaciaires en Antarctique[7]. Au plan biologique, elle a eu pour effet d'isoler la faune et la flore de l'Antarctique, et a contrario de mettre en concurrence les espèces vivant près des côtes pacifiques et atlantiques de l'Amérique du Sud (et de la péninsule Antarctique).
Le profil bathymétrique du passage de Drake (ci-contre) indique des fonds de 4–5 km de profondeur, interrompus par deux dorsales. Ces profondeurs s'expliquent par l'expansion des fonds océaniques, à l'origine de l'ouverture puis de l'élargissement du passage.
↑Dans les autres pays hispanophones, il est essentiellement appelé pasaje de Drake (« passage de Drake »), paso de Drake (« pas de Drake ») ou mar de Drake (« mer de Drake »).
↑Cet accomplissement est le sujet d'un documentaire de 2020, The Impossible Row[4].
Références
↑(es) Javier Oyarzun, Expediciones españolas al Estrecho de Magallanes y Tierra de Fuego, Madrid, Ediciones Cultura Hispánica, (ISBN978-84-7232-130-4).
↑(en) Howie D. Scher et Ellen E. Martin, « Timing and Climatic Consequences of the Opening of Drake Passage », Science, vol. 312, no 5772, , p. 428–430 (DOI10.1126/science.1120044).
↑(en) Suzanna H.A. van de Lagemaat, Merel L.A. Swart, Bram Vaes, Martha E. Kosters, Lydian M. Boschmanet al., « Subduction initiation in the Scotia Sea region and opening of the Drake Passage: When and why? », Earth-Science Reviews(en), vol. 215, , p. 103551 (DOI10.1016/j.earscirev.2021.103551).