Parti conservateur du Québec (1850-1935)

Parti conservateur du Québec
Présentation
Chef Maurice Duplessis
Fondation 1850
Fusion de Parti bleu
Disparition
Fusionné dans Union nationale
Religion Catholicisme
Positionnement Droite
Idéologie Conservatisme
Ultramontanisme
Couleurs Bleu

Le Parti conservateur du Québec était un parti politique au Québec, Canada. Il a existé entre 1850 et 1935.

Histoire

Ce parti existe d'abord sous le nom de parti bleu, formé en 1850 par les supporteurs de Louis-Hippolyte La Fontaine. Le parti bleu s'oppose aux politiques anticléricales et au radicalisme de son rival, le parti rouge de Louis-Joseph Papineau.

Le parti bleu soutient le rôle du clergé dans la société québécoise. Quelques membres du parti bleu, menés par George-Étienne Cartier du Bas-Canada, se joignent aux supporters de John A. Macdonald du Haut-Canada pour former un gouvernement de coalition de 1857 à 1862. C'est cette coalition qui devient le Parti conservateur (alors appelé Libéral-Conservateur), qui sera l'instigateur de la confédération canadienne en 1867.

Pierre-Joseph-Olivier Chauveau est le premier chef du parti ainsi que le 1er premier ministre du Québec.

Après la Confédération, le Québec est une province canadienne et l'ancien parti bleu devient la section québécoise du parti conservateur de Macdonald. Ce parti forme le gouvernement de la province et Pierre-Joseph-Olivier Chauveau devient le premier premier ministre du Québec. Cartier est le lieutenant québécois de Macdonald à la Chambre des communes à Ottawa. Les conservateurs dominent la politique du Québec aux niveaux fédéral et provincial pendant les trente années à venir. Ils formeront le gouvernement du Québec pendant vingt-cinq ans sur trente, fournissant huit des dix premiers ministres durant cette période.

Cependant, le parti devient de plus en plus divisé entre une faction modérée et la faction ultramontaine des fondamentalistes catholiques. De plus, les liens du parti provincial avec le parti conservateur fédéral nuisent au parti provincial parce que le parti fédéral est perçu comme hostile aux Canadiens-français et au Québec. L'exécution de Louis Riel en 1885 met les Québécois en colère et nuit aux conservateurs de Macdonald lors des élections.

Après la mort de Macdonald en 1891, la coalition qui forme le parti conservateur fédéral s'effondre, en particulier sur la question des écoles du Manitoba. La résolution de cette polémique élimine la possibilité d'une présence significative des Canadiens-français dans l'ouest canadien.

Les conservateurs fédéraux perdent l'élection fédérale de 1896, en grande partie à cause de l'effondrement de leurs appuis au Québec. Le gouvernement conservateur provincial de Edmund James Flynn perd l'élection provinciale de 1897. À la suite des défaites de 1896 et de 1897, les conservateurs sont minoritaires au Québec tant à l'Assemblée législative qu'à la Chambre des communes. Le parti conservateur du Québec n'a jamais formé un autre gouvernement provincial. Le Parti libéral du Québec exerce le pouvoir sans interruption pendant les trente-huit années suivantes.

La popularité des conservateurs chute encore avec la crise de la conscription de 1917 quand le gouvernement conservateur fédéral de Robert Borden impose la conscription au Québec malgré l'opposition de la majorité de Québécois. Cet événement entraîne des émeutes dans la province.

En 1933, Maurice Duplessis devient le chef des conservateurs du Québec. L'année suivante, le parti libéral au pouvoir se divise quand un groupe de libéraux nationalistes mécontents du gouvernement de Louis-Alexandre Taschereau quitte le parti pour former l'Action libérale nationale (ALN). Duplessis approche le parti dissident et, deux semaines avant l'élection de 1935, les conservateurs et l'ALN forment une alliance sous le nom d'« Union nationale » dans le but d'éviter de diviser les votes opposés aux libéraux. Plus tard, l'alliance est formalisée et les deux groupes fondent un parti unique sous le nom d'Union nationale. Ce parti remporte l'élection de 1936 et domine la politique québécoise jusqu'à la mort de Duplessis en 1959.

Lors de l'élection générale de 1939, un vestige de l'ancien Parti conservateur présente trois candidats. Ils ne récoltent que 0,2 % des voix, et le parti se dissout peu après.

Personnalités marquantes du parti

Chefs du Parti conservateur du Québec

Élections générales

Élection Chef Votes % Sièges +/– Positionnement Gouvernement
1867 Pierre-Joseph-Olivier Chauveau 40 474 53,46
51  /  64
1er Chauveau
1871 Pierre-Joseph-Olivier Chauveau 31 168 51,69
46  /  65
en diminution 5 1er Chauveau puis Ouimet puis Boucherville
1875 Charles-Eugène Boucher de Boucherville 44 328 50,99
43  /  65
en diminution 3 1er Boucherville
1878 Joseph-Adolphe Chapleau 68 035 49,49
32  /  65
en diminution 11 1er Opposition puis Chapleau
1881 Joseph-Adolphe Chapleau 49 152 50,38
49  /  65
en augmentation 17 1er Chapleau puis Mousseau puis Ross
1886 John Jones Ross 68 141 46,19
26  /  65
en diminution 23 2e Opposition
1890 Louis-Olivier Taillon 71 695 45,39
23  /  73
en diminution 3 2e Opposition
1892 Charles-Eugène Boucher de Boucherville 91 579 52,41
51  /  73
en augmentation 28 1er Boucherville puis Taillon puis Flynn
1897 Edmund James Flynn 98 941 43,82
23  /  74
en diminution 28 2e Opposition
1900 Edmund James Flynn 43 277 41,85
7  /  74
en diminution 16 2e Opposition
1904 Edmund James Flynn 30 331 26,73
7  /  74
en stagnation 2e Opposition
1908 Pierre-Évariste Leblanc 97 738 39,92
14  /  74
en augmentation 7 2e Opposition
1912 Joseph-Mathias Tellier 125 277 43,01
16  /  81
en augmentation 2 2e Opposition
1916 Philémon Cousineau 73 147 35,09
6  /  81
en diminution 10 2e Opposition
1919 Arthur Sauvé 21 990 16,96
5  /  81
en diminution 1 2e Opposition
1923 Arthur Sauvé 114 285 39,32
20  /  85
en augmentation 15 2e Opposition
1927 Arthur Sauvé 109 105 34,31
9  /  85
en diminution 11 2e Opposition
1931 Camillien Houde 213 223 43,54
11  /  90
en augmentation 2 2e Opposition
1935 Maurice Duplessis 98 435 18,35
16  /  90
en augmentation 5 3e Opposition

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Références