Bien avant l'arrivée des Européens, l'île Sainte-Hélène fut fréquentée par les Iroquois qui vivaient dans les environs entre 1200 et 1600 après J.-C, selon des travaux d'archéologie menés entre 2003 et 2004[1].
En 1870, les troupes britanniques quittent les installations militaires et confient l'île au ministère fédéral de la milice George-Étienne Cartier. En 1874, le gouvernement canadien donne la permission à la ville de Montréal de convertir l'île en parc dont l'accès est partiel tout en conservant la partie militaire. Les citoyens et citoyennes s'y rendent via un bateau à vapeur.
Lors de la Première Guerre mondiale, le parc est fermé au public et l'arsenal du fort de l'île Sainte-Hélène sert comme entrepôt de munitions.
Avec l'inauguration du pont Jacques-Cartier dans les années 1930, le parc est accessible à l'année et devient un lieu populaire. L'architecte Frederick Gage Todd propose un nouvel aménagement aux lieux, celui-ci implique la fusion de l'île Ronde, de l'île aux Fraises (qu'il renomme île Verte) et de l'île Sainte-Hélène. Malheureusement, le projet n'est pas retenu, mais, inspira les futurs plans du site pour l'exposition universelle de 1967.
Jusqu'aux années 1950, le parc se dote d'équipements municipaux comme le pavillon des baigneurs, le pavillon des sportifs et le réservoir d'eau nommé la tour de Lévis.
Expo 67
En 1962, Montréal est choisie par le bureau international des expositions pour accueillir l'exposition universelle de 1967 ou surnommée de façon courante Expo 67. La ville propose comme lieu d'origine le quartier Pointe-Saint-Charles qui a soulevé des critiques. C'est l'année suivante qu'on confirme que l'événement se tiendra sur le site du parc qui est agrandi avec les 28 millions de tonnes de terre excavée lors du creusage du métro de Montréal permettant de créer l'île Notre-Dame et agrandir l'île Sainte-Hélène. Le 28 avril 1967, Expo 67 est inauguré avec plus de 60 pays participants et un total de 55 millions de visiteurs, cette exposition universelle est déclarée comme l'une des plus réussies du BIE.
Terre des Hommes
Après l'Expo 67, le site est rouvert au public en 1968 sous le nom de Terre des Hommes, un lieu de foire transformant certains pavillons internationaux en pavillons thématiques.
Dans les années 1970, le site connait des hauts et des bas, deux pavillons sont ravagés par les flammes dont celui de l'Ontario en 1975[2] et des États-Unis en 1976[3]. Vers la fin de la décennie, l'île Notre-Dame accueille lors des jeux olympiques d'été de 1976 les disciplines d'aviron et de canoë-kayak, également 2 ans plus tard, l'inauguration du circuit de l'Île Notre-Dame (rebaptisé le circuit Gilles-Villeneuve en 1982).
En 1980, l'île Notre-Dame et le vélodrome sont choisis pour accueillir les floralies internationales[4]. C'est finalement en 1981 que le site de Terre des Hommes est fermé au public en raison d'un manque d'achalandage au fil des ans[5].
De nos jours
Vers la fin des années 1980, l'administration de la ville met sur pied un plan de mise en valeur et de développement du site intitulé Plan directeur de mise en valeur et de développement du parc des Îles à la suite d'études et de consultations publiques. Le Parc des Îles est ouvert en 1992 lors du 350e anniversaire de la fondation de Montréal.
Durant les plans de réaménagement, Montréal et Environnement Canada s'engagent à construire la Biosphère, un musée consacré à la biodiversité du fleuve Saint-Laurent[6] qui est inauguré en 1995. Certains bâtiments datant de l'exposition universelle ont été reconvertis, notamment :
le pavillon du Canada est occupé par les bureaux de la société du Parc Jean-Drapeau et d'une autre partie, la salle de réception La Toundra[7] ;
le pavillon des États-Unis est devenu la Biosphère ;
les pavillons de la France et du Québec sont occupés par le Casino de Montréal ;
le pavillon de la Jamaïque servait comme lieu de restauration[8], il est aujourd'hui utilisé comme une salle de réception[9] ;
le pavillon de la Tunisie sert de bâtiment administratif pour la société du parc.
En 1999, le parc est rebaptisé parc Jean-Drapeau en hommage à l'ancien maire de Montréal, Jean Drapeau, qui fut à l'origine de l'Expo 67.
En 2019, est inauguré l'Espace 67, comprenant une Allée centrale, entre la Biosphère et la sculpture Trois disques de Calder[10]. Le nouvel amphithéâtre à ciel ouvert est tapissé de pierre concassée et doté de 9 tours de son[11].
Le lundi 8 avril 2024 l'Espace 67 accueille plus de 100.000 visiteurs venus observer l'éclipse solaire totale qui traverse en une longue bande une partie de l'Amérique du Nord, du Mexique à Terre-Neuve.
Le parc est doté de nombreux sentiers pédestres et cyclables. Il est également accessible en voiture via ses principales voies les chemins du Tour de l'isle et Macdonald.