Les navires de la classe Bourrasque avaient une longueur hors tout de 105,6 mètres, une largeur de 9,7 mètres et un tirant d'eau de 3,5 mètres. Les navires avaient un déplacement de 1320 tonnes à charge standard et 1825 tonnes à pleine charge. Ils étaient alimentés par deux turbines à vapeur à engrenages, chacune entraînant un arbre d'hélice, utilisant la vapeur fournie par trois chaudièresdu Temple. Les turbines ont été conçues pour produire 31000 chevaux (22800 kW), ce qui devait propulser les navires à 33 nœuds (61 km/h). Les navires transportaient suffisamment de mazout pour une autonomie de 3000 milles marins (5600 km) à 15 nœuds (28 km/h)[1].
Au cours de la première année de la Seconde Guerre mondiale, l'Ouragan a servi dans la 4e division de torpilleurs avec les torpilleurs Bourrasque et Orage, basés à Brest. Au moment de l’invasion allemande de la France, en mai 1940, il subissait des réparations de moteur à Brest, qui furent terminées à Devonport où la Royal Navy l'avait remorqué. Après la capitulation française, en juin 1940, les Britanniques le réquisitionnèrent le 3 juillet et il fut transféré à la marine polonaise le 17 juillet 1940. Jusqu’au 30 avril 1941, il navigua sous le pavillon polonais (en utilisant le numéro de fanion H16) mais sous le nom d’OF Ouragan (OF pour Okręt Francuski, « navire français ») au lieu du préfixe ORP habituel des navires polonais. Il était commandé par le capitaine de corvette T. Gorazdowski. La plupart des membres de l’équipage de l'Ouragan ont été transférés depuis l’ORP Grom (1936) qui avait été coulé le, 4 mai 1940, à la bataille de Narvik.
L'Ouragan a participé à des opérations autour des Îles britanniques, au cours desquelles il fut endommagé par une tempête (salle des machines et des chaudières inondées) et une série de problèmes techniques, nécessitant 194 jours de réparation, contre seulement 31 jours en mer. Le 30 avril 1941, après 287 jours de service polonais, l'Ouragan est rendu aux Forces françaises libres, qui le cèdent à leur tour à la Royal Navy en 1943. Il n’est jamais retourné en opérations actives, a été désarmé le 7 avril 1949 et mis au rebut.
(en) J. J. Colledge et T. A. Adams, « French Ships Seized by the Royal Navy During the Second World War - Part 2 », Marine News Supplement: Warships, vol. 76, no 5, , S261–S276 (ISSN0966-6958).
(en) John Jordan et Jean Moulin, French Destroyers: Torpilleurs d'Escadre & Contre-Torpilleurs 1922-1956, Barnsley, UK, Seaforth Publishing, (ISBN978-1-84832-198-4).