L'Organisation révolutionnaire du 17-Novembre, ou 17N, (grec moderne : Επαναστατική Οργάνωση 17 Νοέμβρη, Epanastatikí Orgánosi dekaefta Noémvri) était une organisation clandestine révolutionnaire d'extrême gauche grecque d'obédience marxiste.
Histoire
Créée en 1975, cette organisation est probablement issue de l’Epanastatikos Laïkos Agonas (petit mouvement marxiste créé en 1971, dirigé contre la junte militaire alors en place, et qui se définit comme révolutionnaire, anti-capitaliste et anti-impérialiste). Le nom de 17-Novembre vient de la répression meurtrière le d'un mouvement étudiant contre la junte militaire. Aucun membre de l'organisation n'a jamais été arrêté jusqu'en 2002, date de son démantèlement.
La junte militaire, ou régime des colonels, fut largement perçue par l'opinion publique grecque comme soutenue par les États-Unis dans leur lutte anti-communiste. L'organisation du 17-Novembre, en plus de lutter contre la junte, est ainsi fortement anti-américaine.
Elle cible des officiers américains, des collaborateurs de la junte, des responsables politiques, et des hommes d’affaires[1].
Athanasios Axarlian, étudiant tué accidentellement dans un attentat visant Ioánnis Paleokrassás ()
Michael Vranopoulos, ancien gouverneur de la Banque de Grèce ()
Ömer Haluk Sipahioğlu, consul à l'ambassade de Turquie à Athènes ()
Constantinos Peratikos, armateur, propriétaire des chantiers navals de Scaramangas ()
Stephen Saunders, attaché militaire britannique ()
Démantèlement
L'organisation 17-Novembre parvient à échapper aux autorités jusqu'en 2002. Le , un attentat raté entraîne l'arrestation de son auteur blessé par l'explosion prématurée de sa bombe, Sawas Xiros, bientôt suivie de celles des autres membres, dont le leader de l'organisation, Alexandros Giotopoulos et son chef des opérations, Dimitris Koufodinas. Le , quinze membres de l'organisation sont condamnés à des peines de prison, généralement à vie[8]. Quatre autres suspects ont été acquittés.
Le , Christodoulos Xiros, membre de l'organisation depuis 1983 et « condamné six fois à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sureté de vingt-cinq ans, ne s'est pas présenté au poste de police de Chalcidique », est dès lors considéré en fuite. Son avocat voit, lui, sa « disparition » comme un « devoir », eu égard à ses opinions politiques[9].
Christodoulos a de nouveau été arrêté le par la police grecque et soupçonné de vouloir monter une opération contre une prison pour libérer des prisonniers politiques[10].
En janvier 2021, Dimitris Koufodinas entame une grève de la faim pour demander son transfert vers la prison de Korydallos[11]. À la suite du vote de la loi 4760/2020 par le parti conservateur Nouvelle démocratie, qui durcit les conditions de détention pour les prisonniers condamnés pour terrorisme[12], il avait été incarcéré à la prison de haute sécurité de Domokos[13]. Ses soutiens, qui organisent plusieurs manifestations[14], présentent la loi comme une mesure de rétorsion visant spécifiquement Koufodinas : Pavlos Bakoyannis, beau-frère du Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, avait été assassiné en 1989 par l'organisation 17-novembre[15]. Ils accusent également plusieurs médias grecs de couvrir de manière biaisée l'événement[16] et Facebook de supprimer les messages de soutien apportés à Koufodinas[17]. Ce dernier, très affaibli[18], met un terme à sa grève de la faim après 66 jours, sans avoir obtenu gain de cause[19],[20],[21]. En décembre 2021, sa peine de prison jusqu'en 2027 est confirmée[22].
Notes
↑« Grèce : le sort de l’ex-tête pensante de l’organisation d’extrême gauche 17-Novembre suscite l’émoi », Le Monde.fr, (lire en ligne)