Odile Mir est née à Toulouse le 28 septembre 1926[1].
Enfant, elle s'intéresse particulièrement à la littérature et aux pratiques artistiques et réalise des sculptures à partir de morceaux de bois enduits de terre[2].
Entre 1948 et 1955 elle séjourne au Maroc où elle obtient le diplôme de l’école des Beaux-Arts de Casablanca en 1954 en section sculpture[1].
Elle revient en France en 1955 et s’installe dans le Tarn dans une ancienne métairie qu’elle réaménage. Elle apprend la soudure à l’arc auprès d’un forgeron à Saint-Sulpice[2].
Elle réalise alors des sculptures de grand format en terre et en plâtre.
À partir de 1958 elle participe régulièrement à des expositions individuelles ou collectives comme les Salons de la jeune sculpture et Formes humaines (Paris)[3].
Dès 1965 elle réalise des objets pour diverses boutiques et en 1969 crée des luminaires et sièges pour les enseignes Le Printemps et Prisunic[1].
En 1976 elle s’installe à Paris et travaille dans un atelier d’encadrement rue Saint-Dominique, chez un fourreur et chez un créateur de vêtements pour enfants. Elle consacre son temps libre à son œuvre au sein de son atelier rue du Faubourg Saint-Denis.
À la suite de la récupération de son logement par des promoteurs immobiliers en 1989, elle quitte Paris et revient à Toulouse où elle vit et travaille dans sa maison-atelier de la rue Franc dans le quartier Concorde[1].
Œuvres
Odile Mir a abordé divers domaines artistiques : la sculpture, la peinture, l'illustration de livres et les arts décoratifs[4].
Ses sculptures sont faites d’armatures en maille de fil de fer recuit et soudé entourées de bandelettes en cuir colorées, recouvertes de plâtre et de papier. Elles représentent des formes humaines ou animales inspirées par la mythologie grecque ou bibliques ou les grands mythes de l’humanité[5].
À travers les mythes elle parle d’elle-même, exprime sa réflexion sur la condition humaine et en particulier sur la condition féminine[6].
« Les oeuvres d'art disent des choses de soi que l'on ne connaît pas soi-même. »
— Odile Mir
Sa carrière peut être divisée en deux grandes périodes : des années 60 à 1976 elle représente des femmes sous domination patriarcale, à partir de 1976, date de son installation à Paris, ces figures féminines sont libérées et plus sereines.
Ainsi Odile Mir détourne les mythes et fait d’Hélène de Troie et d’Ariane des femmes fortes et libres.
Les animaux sont également très présents dans son œuvre : chiens, brebis, mais aussi êtres hybrides comme le Minotaure symbole de la part humaine et animale de l’homme source inépuisable d’inspiration qui la fascine[1].
Grande lectrice, elle débute, lors de son séjour parisien, son travail d'illustration de livres qui occupe une place importante dans son oeuvre. Elle illustre le Bagne de Brest, texte extrait de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, des extraits des Géorgiques de Virgile, la lettre aux femmes de Guernesey de Victor Hugo, un texte de Primo Levi, un livre sur Paul Celan ou des poèmes de René Char[1].
Elle est également créatrice de luminaires et de mobilier. Sa première production est une lampe Le Phare conçue en 1966. Elle produit ensuite à partir de 1968 plusieurs prototypes pour l'entreprise de luminaires Delmas à Montauban. Dans les années 70, les magasins Prisunic lui commandent des sièges (fauteuil David et chaise-longue Filo), des tables (Carrosse) et des luminaires (lampadaire Duo). Elle présente le fauteuil David à la Biennale de Saint-Étienne de 1998 et crée le fauteuil Klismos en 2016[6].
En 2021, sa petite-fille, Léonie Alma Mason, architecte d‘intérieur réédite son mobilier créé dans les années 70 (fauteuils en cuir et luminaire)[7].
« J’ai peu vendu, mais je sais que j’ai fait une œuvre ! (…) J’espère que ceux qui en disposent maintenant sauront la faire vivre, la mettre en relation avec la mode. »
— Odile Mir
Cadrans solaires
Elle conçoit deux cadrans solaires entre 1993-1995, l’un à Tavel et l’autre à Monaco[8].
La Nef du Soleil sur l’aire d’autoroute de Tavel-nord (Drôme) : il s’agit d’une commande de la Société des Autoroutes du Sud de la France réalisée en 1993 en collaboration avec le gnomonisteDenis Savoie et l'ingénieur Robert Queudot. Le cadran est composé de quatre grandes voiles en béton faisant 17 mètres de hauteur à l'intérieur desquelles se trouve un espace muséographique retrançant l'histoire de sa construction.
Le Bloc gnomonique de Fontvieille, Principauté de Monaco, 1994-1995 : il a été érigé à l'occasion du jubilée de Rainier de Monaco. Il a la forme d'un bloc en marbre composé de onze cadrans solaires et a été conçu en collaboration avec Denis Savoie.