Cette région s'étend de la rive orientale de l'Oder le long des affluents Noteć (Netze) et Warta (Warthe) jusqu'aux confins de la Grande-Pologne (l'ancienne province de Posnanie) à l'est. Elle est limitrophe, au nord, de la région de Poméranie et, au sud-est, de la Basse-Silésie.
Histoire
Depuis le VIIe siècle, des tribus slaves (« Polanes ») colonisaient les terrains, qui vers l'an 960 venaient sous le règne des souverains polonais de la dynastie Piast. Ils ont tenté à plusieurs reprises de soumettre les tribus des Poméraniens qui se sont établies au nord de la Noteć ; ce qui ne leur réussit que temporairement. À l'ouest, la marche du Nord du Saint-Empire romain fut créée en 965, mais était perdue déjà 20 ans plus tard.
Les ducs polonais ont stimulé le développement des domaines peu peuplés. Au cours de la colonisation germanique, de nombreux paysans et citoyens sont venus notamment de la Saxe. Vers l'an 1124, le duc Boleslas III Bouche-Torse, fonda l'évêché de Lebus (Lubusz), incorporé dans l’archidiocèse de Gniezno, pour sauvegarder les domaines de part et d'autre de l'Oder moyen face à l'empereur Henri V. Néanmoins, de la mort de Boleslas en 1138, la Pologne subit la période du démembrement territorial, une fragmentation progressive du pays en nombreux duchés. En l'absence d'état fort, le pays a subi également une forte pression de la marche de Brandebourg, nouvellement fondée en 1157 par Albert l’Ours, sur ses territoires occidentales.
Au XIIIe siècle, la région sur la rive oriental de l'Oder qui antérieurement faisait partie du duché de Grande-Pologne appartenait au duché de Silésie. Après la mort du duc Mieszko de Lubusz en 1242, son frère Boleslas II le Chauve, duc de Liegnitz, a finalement livré les domaines aux margraves ascaniens de Brandebourg. À partir de 1248 les margraves étendirent leur domination vers l'est. Au cours des décennies suivantes, Jean Ier et Othon III de Brandebourg ont fondé les villes de Francfort-sur-l'Oder au nord de Lebus, Landsberg (aujourd'hui : Gorzów Wielkopolski) en face de la forteresse polonaise de Santok, Soldin (Myślibórz), Arnswalde (Choszczno)et Berlinchen (Barlinek) pénètrant le terrain marécageux aux fleuves Noteć et Warta jusqu'à Dramburg (Drawsko) et Schivelbein (Świdwin) au nord-est. Vers l'an 1300, aussi les forts de Santok et de Drezdenko sur la Noteć était entre les mains des Ascaniens.
Les territoires brandebourgeois au-delà de l'Oder sont d'abord désignées par l'expression « terra trans Oderan », attestée en [1],[2], puis par l'expression « nova terra ultra Oderam », attestée en [1]. Le terme « Nova Marchia » fera sa première apparition en 1397. Après l'extinction de la dynastie ascanienne en 1320, le développement de la région a été longtemps négligé. En 1402, l'Ordre Teutonique acquit la Nouvelle-Marche pour un montant initialement de 63 200 forints (puis finalement de 143 000 forints) à l'aide d'un prêt sur gage. L'Ordre en fit sa propriété effective en 1429 et pacifia les territoires sous son autorité[3] ayant fait la paix de Brest en 1435.
En 1454, la Nouvelle-Marche fut réintégrée dans la marche de Brandebourg par l'électeur Frédéric II Aux Dents de Fer de la maison de Hohenzollern. Avec la marche électorale (en allemand : Kurmark), composée des régions de Vieille-Marche (Altmark), Moyenne-Marche (Mittelmark), Prignitz et Uckermark, la Nouvelle-Marche formait l'État de Brandebourg. Cette répartition remonte aux partages successoraux des Hohenzollern, après le décès d'électeur Joachim Ier Nestor en 1535 : son fils aîné Joachim II Hector reçut l'électorat de Brandebourg, son fils cadet Jean Ier reçut, quant à lui, la Nouvelle-Marche et établit sa résidence à Custrin. Sa principauté comprenait également le pays de Sternberg (Torzym) et l'ancien duché silésien de Crossen (Krosno Odrzańskie) avec les villes de Zülichau (Sulechów) et de Sommerfeld (Lubsko) au sud, ainsi que les seigneuries de Cottbus et de Peitz dans la Basse-Lusace. Après son décès sans héritiers en 1571, la Brandebourg-Custrin fut réunifiée à la marche de Brandebourg, gouvernée par l'électeur Jean II Georges.
La fuite au cours de l'hiver 1944-1945 d'une partie la population allemande vers les régions de l'est et du centre de l'Allemagne est suivie par l'expulsion jusqu'en 1946 du reste des habitants germaniques remplacés par des Polonais déplacés de la partie occidentale de l'Ukraine annexée à l'Union soviétique[6].
le cercle de Schivelbein (Schivelbeinische Kreis) ;
les cercles dits « incorporés » (en allemand : Inkorporierte Kreise), parfois appelés, en français, la « Marche incorporée »[7] :
en Marche-Électorale (Kurmark), le pays (Land Sternberg) ou cercle de Sternberg (Sternbergische Kreis), partie de l'ancien pays de Lebus (Land Lebus ou Lebuser Land),
en Basse-Silésie, le pays (Land Crossen) ou cercle de Crossen (Crossensche Kreis), correspondant à l'ancien duché de Crossen (Herzogtum Crossen) :
en Basse-Lusace, le pays (Land Cottbus) ou cercle de Cottbus (Kreis Cottbus), correspondant à l'anciennes seigneuries de Cottbus (Herrschaft Cottbus) et de Peitz.
[Heinrich 1968] (de) Gerd Heinrich, « Verwaltungsgliederung und Grenzziehung 1815-1966 (Erläuterungen zur Karte) », dans Hans Herzfeld (éd.) et al., op. cit., Berlin, , annexe, p. 1017-1034 (lire en ligne).
[Vogenbeck et al. 2008] (de) Bernd Vogenbeck, Juliane Tomann et Magda Abraham-Diefenbach, Terra Transoderana : zwischen Neumark und Ziemia Lubuska, Berlin, Breda(de), coll. « Institut für angewandte Geschichte / Almanach : Europäische Grenregionen neu entdecken » (no 1), , 1re éd., 1 vol., 256, 14,8 × 21 cm (ISBN978-3-937233-50-5, EAN9783937233505, OCLC227017853, présentation en ligne, lire en ligne).
Georg Wilhelm von Raumer (Hrsg.): Die Neumark Brandenburg im Jahre 1337 oder Markgraf Ludwig’s des Aelteren Neumärkisches Landbuch aus dieser Zeit. Nicolaische Buchhandlung, Berlin 1837 (Digitalisat).
Eduard Ludwig Wedekind: Sternbergische Kreis-Chronik. Geschichte der Städte, Flecken, Dörfer, Kolonien, Schlösser etc. dieses Landestheiles von der frühesten Vergangenheit bis auf die Gegenwart. Zielenzig 1855 (Digitalisat).
Johann Ludwig Quandt: Das Land an der Netze nebst der Neumark, wie sie von Pommern besessen und verloren wurden. In: Baltische Studien, Band 15, Stettin 1857, S. 165–204.
Alexander Duncker (Hrsg.): Die ländlichen Wohnsitze, Schlösser und Residenzen der ritterschaftlichen Grundbesitzer in der preußischen Monarchie nebst den königlichen Familien-, Haus-, Fideicommiss- und Schatullgütern in naturgetreuen, künstlerisch ausgeführten, farbigen Darstellungen nebst begleitendem Text. Berlin 1857–1883, Band 1–16.
Adolph Friedrich Riedel: Codex diplomaticus Brandenburgensis. Sammlung der Urkunden, Chroniken und sonstigen Geschichtsquellen für die Geschichte der Mark Brandenburg und ihrer Regenten. Band 18, Berlin 1859 (Digitalisat).
Johannes Voigt: Die Erwerbung der Neumark, Ziel und Erfolg der Brandenburgischen Politik unter den Kurfürsten Friedrich I. und Friedrich II 1402–1457. Nach archivalischen Quellen. Berlin 1863 (Digitalisat).
Karl Kletke: Regestae Historiae Neomarchicae. Die Urkunden zur Geschichte der Neumark und des Landes Sternberg.
Erich Blunck(de) (Hrsg.): Die Kunstdenkmäler des Kreises Königsberg (Neumark). Geographisch geologische Übersicht / Die Stadt Königsberg / Die nördlichen Orte / Die Stadt Cüstrin / Die südlichen Orte (Die Kunstdenkmäler der Provinz Brandenburg, 7 T. 1). Vossische Buchhandlung, Berlin 1927–1929.
Gerd Heinrich (Hrsg.): Handbuch der historischen Stätten. Berlin und Brandenburg. Mit Neumark und Grenzmark Posen-Westpreußen (= Handbuch der historischen Stätten Deutschlands. 10. Band). 3., überarbeitete und ergänzte Auflage, Alfred Kröner Verlag, Stuttgart 1995, (ISBN3-520-31103-8) (mit Artikeln von Johannes Schultze zu neumärkischen Orten).
Jan von Flocken(de), Volker Frank Giese, Markus Jager, Christa Kouschill, Jörg Lüderitz, Edgar Meyer-Karutz: Die Neumark. Brandenburg jenseits der Oder (= Die Mark Brandenburg. Zeitschrift für die Mark und das Land Brandenburg. Heft 105). Die Mark Brandenburg – Verlag für Regional- und Zeitgeschichte, Berlin 2017, (ISBN978-3-910134-79-9).
Liens externes
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