M57 est découverte par l'astronome françaisCharles Messier en 1779. Elle est la deuxième nébuleuse planétaire de son catalogue de Messier de 1774, découverte après sa nébuleuse de l'Haltère (M27)[8]. Messier était à la recherche de comètes, lorsqu'il a découvert la nébuleuse planétaire le [1]. Le rapport de Messier sur sa découverte indépendante de la comète C/1779 A1 (Bode) est parvenu à l'astronome français Antoine Darquier de Pellepoix deux semaines plus tard et il a alors en cherchant cette comète découvert indépendamment M57. Darquier écrivit plus tard qu'elle était « aussi grande que Jupiter et ressemblait à une planète qui s'estompe », ce qui a sans doute contribué ensuite à l'utilisation de la terminologie persistante de « nébuleuse planétaire »[9].
William Herschel a observé à plusieurs reprises M57 qu'il a d'abord décrite comme une nébuleuse possédant une tache régulière, concentrique et sombre au milieu, probablement entouré d'un anneau d'étoiles. Dans toutes ses autres observations, Herschel émet l'hypothèse que l'anneau est constitué d'étoiles[10]. Herschel trouvait que les nébuleuses planétaires alors connues ressemblaient à la planète Uranus qu'il avait découverte en . C'est lui qui imagina l'appellation nébuleuse planétaire[8].
John Herschel a observé M57 à de nombreuses reprises entre en et . Dans son catalogue, sous la désignation GC 4447, il l'a décrite comme « une magnifique nébuleuse de forme annulaire, brillante, assez grande et considérablement étendue»[10].
William Henry Smyth et William Parsons (lord Rosse) l'ont aussi observée en et en . En , alors qu'il avait observé M57 à sept reprises, Lord Rosse souligne que les sept nébuleuses planétaires alors connues ne peuvent être considérées comme des agrégations semblables à notre Soleil ou aux étoiles fixes. Il soutient qu'il ne s'agit pas d'un corps solide ou liquide émettant de la lumière, mais que c'est de la matière à l'état gazeux émettant de la lumière[10].
Dans un article de William Huggins et William Allen Miller publié en 1864 par la Royal Society[11], M57 est décrit comme une nébuleuse annulaire, brillante, assez grande et considérablement allongée. Son spectre est faible indiquant que la luminosité de M57 est plus faible que les autres nébuleuses examinées. Les auteurs soulignent qu'il est probable que la matière occupant la partie centrale de M57 soit de constitution similaire à celle de l'anneau en raison de ses caractéristiques spectrales.
Cette nébuleuse est présente dans le ciel de l'hémisphère nord et observable toute l'année, dans les meilleures conditions entre mai et septembre. Elle se situe dans la constellation de la Lyre, l'un des sommets du Triangle d'été, ce qui facilite sa recherche (surtout quand elle occupe le zénith, pendant les mois d'été).
M57 est relativement facile à localiser. On trouve d'abord l'astérisme du Triangle d'été constitué des trois étoiles les plus brillantes des constellations de l'Aigle (Altaïr), du Cygne (Deneb) et de la Lyre (Véga). M57 est situé entre les étoiles Beta et Gamma Lyrae à environ un tiers de la distance à partir de Beta
Sa magnitude n'est que de 8,8[3], elle est donc invisible à l'œil nu. Son diamètre apparent est assez faible, ce qui diminue sa visibilité. Pour l'observer (et distinguer l'anneau), il faut utiliser un petit télescope ou une lunette astronomique, car son apparence dans des jumelles est semblable à un objet presque stellaire[8]. Dans un petit instrument d'amateur avec un grossissement de 100, l'anneau commence à apparaître ainsi que le centre sombre. Une étoile de 12ème magnitude se trouve à une minute à l'Est du centre. Si la couleur peut être décelée, elle sera légèrement verte, ce qui est prévisible puisque presque toute sa lumière est émise dans seulement quelques raies spectrales vertes. Même avec de petits instruments il est possible de remarquer une légère ellipticité suivant un angle de position 60° pour le grand axe. De plus en plus de détails deviennent visibles si l'on utilise de plus grandes ouvertures et dans de bonnes conditions d'observation. Mais, même avec de grands instruments, l'étoile centrale ne sera visible que si les conditions sont exceptionnellement favorables, ou avec l'aide de filtres. Toujours avec de grands instruments, quelques petites étoiles peuvent être aperçues en premier plan ou en arrière-plan à l'intérieur de la partie en extension[8].
Caractéristiques
Distance, taille et vitesse
Deux distances basées sur les récents relevés du satellite Gaia sont indiquées sur la base de données astronomique Simbad : 787,650 ± 27,173 2 pc (∼2 570 al) et 786,968 ± 36,787 5 pc (∼2 570 al)[4]. Une valeur de 787 ± 37 pc peut représenter ces deux mesures.
Une publication de l'année 1995 rapporte une vitesse de −19,1 km/s[4].
Dans un article publié en 2007, on évalue les dimensions de son ellipsoïde à 0,10 pc x 0,13 pc x 0,20 pc'[5] (0,33 x 0,62 x 0,65 al). Ces valeurs sont passablement plus petites de celles que l'on trouve ailleurs.
Âge de la nébuleuse
La durée de vie d'une nébuleuse planétaire est très brève, seulement une dizaine de milliers d'années[12]. L'estimation de l'âge d'une nébuleuse est passablement difficile à faire et il est surtout calculé par une méthode approximative basée sur sa taille et son taux d'expansion. L'évaluation de l'âge de M57 varie énormément d'une source à l'autre. De 6000 à 8000 ans[8], de 2500 à ± 5600 ans selon une publication parue en [6] et finalement 7000 ans selon une publication du même auteur principal parue en [5].
Selon Corradi est ses collègues, l'âge du halo de la nébuleuse serait 31 000 ans et celui de la nébuleuse interne de 5 000 ans[13].
Étoile centrale
L'étoile centrale est une naine blanche de la taille d'une planète comme la Terre[8]. Sa température de surface est de 120 000 K et sa luminosité est environ 200 fois plus grande (Log10 ≈ 2,3) que celle du Soleil. Sa masse se situe entre 0,61 et 0,62 [5]. Selon Corradi et ses collègues, sa température est de l'ordre de 132 000 K (Log10) = 5,12) et sa luminosité est de 201 (Log10) = 2,70)[13].
Selon une autre source plus récente , l'étoile au centre de cette nébuleuse exhibe un spectre de type spectral hgO(H). Sa magnitude visuelle est égale à 15,78 et sa masse est estimée à 1,537 . Sa température de surface atteint les 112 kK () et sa luminosité est égale à 200 ()[14]. Le rayon de la nébuleuse est estimé à 0,147 pc[14] et son âge est de 23 860 ans[14].
Luminosité
Comme la plupart des nébuleuses planétaires, M57 est beaucoup plus brillante visuellement avec une magnitude de 8,8 que photographiquement avec une valeur de 9,7. Cela est dû au fait que la plus grande partie de leur lumière est émise dans très peu de raies spectrales[8].
Toutes les parties intérieures de cette nébuleuse ont une teinte bleu-vert causée par les raies d'émission d'oxygène doublement ionisé à 495,7 et 500,7 nm. Les raies spectrales dites interdites se produisent seulement dans des conditions de très basse densité, quelques atomes seulement par centimètre cube. Dans la région externe de l'anneau, une partie de la teinte rougeâtre provient de l'émission à 656,3 nm de l'hydrogène, une des raies de la série de Balmer. Les raies interdites de l'azote contribuent à la teinte rougeâtre à des longueurs d'onde de 654,8 et 658,3 nm[15].
Notes et références
Notes
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Ring Nebula » (voir la liste des auteurs).
↑dimension = (2567 ± 114 al) x ((3/60)°) x (3,1416/180) = 2,24 ± 0,11 al.
↑La magnitude absolue M est donnée par l'équation suivante M = m-5 x log10(D/10), où m est la magnitude apparente (8,8) et D la distance en parsec (787 ± 35 pc)
↑ abc et dC. R. O'Dell, F. Sabbadin et W. J. Henney, « The Three-Dimensional Ionization Structure and Evolution of NGC 6720, The Ring Nebula », The Astronomical Journal, vol. 134, no 4, , p. 1679-1692 (DOI10.1086/521823, Bibcode2007AJ....134.1679O, lire en ligne [PDF])
↑ a et bC. R. O'Dell, B. Balick, A. R. Hajian, W. J. Henney et A. Burkert, « Knots in Planetary Nebulae », Revista Mexicana de Astronomía y Astrofísica, (Serie de Conferencias), vol. 15, , p. 29-33 (Bibcode2003RMxAC..15...29O)
↑William Huggins et W. A. Miller, « On the Spectra of Some of the Nebulae. By William Huggins, F.R.A.S. A Supplement to the Paper "On the Spectra of Some of the Fixed Stars William Huggins F.R.A.S., and W. A. Miller, M.D., LL.D., Treas. and V.P.P.S." », Philosophical Transactions of the Royal Society of London, vol. 154, , p. 437-444 (Bibcode1864RSPT..154..437H, lire en ligne [PDF])
↑Eva Villaver et Letizia Stanghellini, « The Survival of Planetary Nebulae in the Intracluster Medium », The Astrophysical Journal, vol. 632, no 2, , p. 854-858 (DOI10.1086/433183, Bibcode2005ApJ...632..854V, lire en ligne [PDF])
↑ a et bR. L. M. Corradi, D. Schönberner, M. Steffen et M. Perinotto, « Ionized haloes in planetary nebulae: new discoveries, literature compilation and basic statistical properties », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 340, no 2, , p. 417-446 (DOI10.1046/j.1365-8711.2003.06294.x, lire en ligne [html])
↑ ab et cI. González-Santamaría, M. Manteiga, A. Manchado, A. Ulla, C. Dafonte et P. López Varela, « Planetary nebulae in Gaia EDR3: Central star identification, properties, and binarity », Astronomy & Astrophysics, vol. 656, no A51, , p. 21 pages (DOI10.1051/0004-6361/202141916, Bibcode2021A&A...656A..51G, lire en ligne [PDF])
↑(en) Karttunen, Hannu, Fundamental astronomy, Berlin, New York, Springer, , 468 p. (ISBN3540001794)