Mobile Fighter G Gundam, ou Mobile Fighting Legend G Gundam(機動武闘伝Gガンダム, Kidō Butōden Jī Gandamu?) au Japon, est un anime japonais réalisé par Yasuhiro Imagawa en 1994, à l’occasion du 15e anniversaire de la franchise. C’est la première série Gundam à se dérouler dans un univers alternatif à l’Universal Century (le calendrier original) et à ne pas avoir été créée par Yoshiyuki Tomino. Les 49 épisodes sont diffusés sur TV Asahi du au ; la série n’a cependant jamais été exportée en français.
Mobile Fighter G Gundam présente une approche relativement différente des précédentes œuvres Gundam, incluant nombre d’éléments shōnen et abandonnant un peu le réalisme caractéristique des premières productions de Tomino.
Synopsis
L’histoire se passe en l’an 60 du Futur Century. L’humanité a à cette époque largement colonisé l’espace, les ressources de la Terre ayant été fortement entamés. Chaque nation possède ainsi une colonie, et l’ordre mondial est réglé par un tournoi qui a lieu tous les quatre ans. Le déroulement est simple : les représentants de chaque nation s’affrontent dans des combats de mobile suit (appelés dans la série mobile fighter) ; le vainqueur donne le droit à son pays de gouverner toutes les colonies jusqu’au prochain tournoi.
L’histoire se déroule précisément lors du 13e tournoi, où nous suivons les traces du combattant de Neo-Japon, Domon Kasshu, et de son équipière et amie Rain Mikamura. Cependant, Domon s’est vu secrètement confier une seconde mission : se renseigner sur le Devil Gundam, une machine énigmatique volée à Neo-Japon plusieurs années auparavant. Surtout, le voleur n’est autre que le grand frère de Domon. On se rend ainsi compte qu’en toile de fond du tournoi officiel se noue une intrigue géopolitique entre d’une part la société secrète Shuffle Alliance, chargée de veiller sur l’humanité dans l’ombre, et un groupuscule mystérieux réuni autour du Devil Gundam.
Personnages principaux
Ci-dessous sont listés les personnages principaux[1].
Domon Kasshu (ドモン・カッシュ, Domonu Kasshu?) : personnage principal de la série, Domon est un combattant redoutable et déterminé, bien que peu loquace. Il est fortement attaché à Rain, son amie d’enfance, ainsi qu’à son maître d’arts martiaux légendaire nommé Master Asia. Pilote des Shining Gundam et God Gundam, il affrontera des ennemis de plus en plus fort pour se rapprocher de son frère.
Rain Mikamura (レイン・ミカムラ, Rein Mikamura?) : amie d’enfance, partenaire et mécanicienne de Domon, elle agit comme un ressort émotionnel pour lui. D’ailleurs, elle en tombe plus ou moins secrètement amoureuse.
Kyōji Kasshu (キョウジ・カッシュ?) : grand frère de Domon, Kyōji a construit quelques années plus tôt avec son père le Devil Gundam, censé régénérer la Terre. Cependant, l’expérience a mal tourné et il se retrouve submergé par l’I.A. de la machine. Durant l’histoire, il parvient à imprégner sa volonté dans une sorte d’androïde nommé Schwarz Bruder.
Master Asia (マスター・アジア, Masutā Ajia?) : Master Asia est un maître d’arts martiaux, probablement le plus puissant combattant du monde au début de la série (il a d’ailleurs remporté le 12e tournoi). Cependant, ses ambitions sont obscures et ses actes plutôt imprévisibles, y compris pour Domon, son élève.
Commentaire
Un Gundam « shōnen »
Mobile Fighter G Gundam est aujourd’hui considérée comme une série à part de la franchise, tant elle diffère des autres. En effet, l’histoire se rapproche plus du genre shōnen (insistant sur les arts martiaux et le dépassement de soi) avec une résurgence de l’école des « super robots »[2],[note 1]. De plus, le ton est plus léger et verse facilement dans la caricature, les stéréotypes (y compris au niveau des dessins) ou l’action pure[3]. Le scénario se retrouve ainsi bien loin des premières productions de Tomino, dominées par le réalisme et la guerre, si bien que G Gundam n’a rencontré qu’un succès très mitigé[4]. Le scénario apporte néanmoins quelques touches de maturité à travers l’amour émouvant de Rain ou le thème de la machine consumant l’homme[5].
G Gundam se pose aussi comme une nouvelle tentative de remise à zéro après l’Universal Century, à la suite de l’échec relatif de Mobile Suit Gundam F91 : l’histoire se passe dans un autre univers et c’est la première série non réalisée par Tomino[6] (il y avait néanmoins eu des précédents sous forme d’OAV). Cependant, ce type de séries parallèles sera parfois critiqué pour la prépondérance des impératifs économiques au détriment de la qualité scénaristique[3].
Influences
Les influences d’Imagawa (le réalisateur) sont différentes de Tomino, avec en premier lieu le cinéma d’action hongkongais, notamment les écoles modernes de wuxia et de kung-fu des années 1970[7] – on retrouve cela dans Giant Robo: The Day the Earth Stood Still, autre travail d’Imagawa. Dans une série d’interviews, ce dernier explique que le tohofuhai (l’art martial pratiqué par le héros) est très performant parce que ce n’est pas un style figé et bien défini, mais un art en évolution regroupant les meilleurs éléments de divers autres styles[8]. En ce sens, l’approche est similaire au jeet kune do créé par Bruce Lee. Le principe du tournoi de robots à la manière de gladiateurs évoque aussi Robot Jox de Stuart Gordon sorti cinq ans plus tôt en 1989[3].
Enfin, plusieurs mobile suits des précédentes séries de la franchise (de Mobile Suit Gundam à Victory Gundam) apparaissent dans la bataille finale de G Gundam ; le Gundam Wing XXXG-01W y fait en outre une apparition, alors que la série éponyme n’était même pas encore sortie. D’autres séries y sont aussi représentées : Zambot 3, Daitarn 3 et Aura Battler Dunbine (toutes des séries réalisations de Tomino)[9]. Aucune de ces machines ne joue un rôle significatif, elles constituent juste un clin d’œil envers les fans de la première heure (G Gundam devant marquer le 15e anniversaire de la franchise[10]).
Réception
G Gundam sort le (trois prologues à visée publicitaire avaient cependant été diffusés dès le ). Comme dit plus haut, la série ne trouva pas vraiment son public, faute à un décalage trop important avec le ton habituel de la franchise ; selon le magazine Weekly the Television, elle ne réunit en moyenne que 4.1 % des parts d’audience lors de sa première diffusion[11].
Enfin, à la fin du troisième album extrait de la bande originale se trouve un court sketch audio dans lequel les principaux protagonistes assistent à un film basé sur leur histoire[20].
Annexes
Notes
↑Le genre super robot, très en vogue au Japon dans les années 60 avec entre autres Mazinger Z ou Goldorak, met en scène des robots surréalistes dans des histoires épiques.