Maurice Novarina est ancien élève de l'École spéciale des travaux publics (ESTP) et de l’École nationale supérieure des beaux-arts (ENSBA). Il obtient son diplôme d'architecte DPLG en 1933. Jeune architecte, il travaille avec Louis Moynat, architecte à Thonon-les-Bains et auprès de son père, entrepreneur en bâtiment.
À la fin de la guerre, le ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme (MRU) nomme des architectes en chef dans les départements français et Maurice Novarina est un des acteurs – il est vrai plus modeste que d’autres – de cette aventure de la reconstruction en France. Ainsi à partir de 1948, il travaille à Pont-Audemer dans l’Eure, sur des projets de reconstruction d’équipements publics tels que des écoles, cinéma, salles communales, églises. En novembre 1946, il effectue le rachat (matériel et clients) de l'atelier d'Henri Jacobi.
Nommé architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux, dans les années 1960, alors que les équipements culturels et sportifs se développent, Maurice Novarina conçoit des bâtiments publics tels que la maison de la culture de Thonon-les-Bains, le théâtre de Pont-Audemer, les plages et centre nautiques d'Évian-les-Bains, Thonon-les-Bains et Divonne-les-Bains, le palais des sports de Megève. La ville olympique de Grenoble lui confie la réalisation des ensembles urbains du village olympique et du quartier Malherbe, ainsi que son hôtel de ville. En 1973, il remporte le concours du palais de Justice d'Annecy et, en 1981, il inaugure le centre culturel Bonlieu dans cette même ville. Il faut ajouter à ces réalisations des immeubles résidentiels, des maisons particulières, des hôtels, des hôpitaux, des bâtiments scolaires et universitaires, et une commande à l’étranger : le centre de télévision à Riyad, en Arabie saoudite.
Ses réalisations sont localisées dans la partie Est de la France (Haute-Savoie, Savoie, Doubs, Jura, Isère principalement) et en région parisienne, son agence s’étant développée d’abord à Thonon-les-Bains puis à partir des années 1960 à Paris. Tout au long de sa carrière, l’architecte a concilié ses travaux à l’échelle locale et nationale.
Son rythme de travail, intense tout au long de sa carrière, explique des chiffres impressionnants : plus de 40 000 logements réalisés, 26 églises, 22 écoles, et 80 équipements toujours en fonction. Plusieurs bâtiments sont classés ou inscrits monuments historiques, ou encore labellisés Patrimoine du XXe siècle (dont 15 en Rhône-Alpes)[5] :
des équipements sportifs : Palais des sports de Megève ; centre nautique de Divonne-les-Bains (1963), centre nautique d'Évian-les-Bains (1966, Label « Patrimoine du XXe siècle »)
des quartiers : cité de la Sardagne à Cluses (1949, Label « Patrimoine du XXe siècle ») ; immeuble de la zone d'urbanisation à Annecy (1962, Label « Patrimoine du XXe siècle ») ; quartier de la Rénovation (Thonon-les-Bains, 1965-1985) ; quartier du Village Olympique (Grenoble, 1965-67, Label « Patrimoine du XXe siècle ») ; les Époisses à Planoise ; cité de Vouilloux à Sallanches (1970, Label « Patrimoine du XXe siècle ») ;
des maisons particulières : maison dite Maison à Pélo Ben[8], 720 avenue du Léman à Neuvecelle (1960, Label « Patrimoine du XXe siècle »).
le Prix des neiges qui récompense les Savoyards ayant œuvré pour le renom de la Savoie et de la Haute-Savoie.
Réception de son œuvre
Exposition « Maurice Novarina, un architecte dans son siècle », rétrospective créée par le CAUE de la Haute-Savoie et présentée à Thonon-les-Bains ( - ) et Annecy () puis à Lyon de mars à pour célébrer le centenaire de sa naissance.
Depuis 2010, les archives privées de Maurice Novarina sont regroupées aux Archives départementales de Haute-Savoie à Annecy. Elles comprennent le fonds d'archives d'architecte, donné par ses fils, Valère et Patrice Novarina, et le fonds que l'architecte avait donné de son vivant au Ministère de la Culture et de la Communication.
Aymeric Zublena, Notice sur la vie et les travaux de Maurice Novarina, Institut de France, 2009
Maurice Novarina, Peintures et dessins (1928-2002), Paris, Éditions du Centenaire, 2007.
Yves Bouvier et Christophe Cousin, Audincourt, le sacre de la couleur, Fernand Léger, Jean Bazaine, Maurice Novarina, Jean Le Moal au Sacré-Cœur, CRDP Franche-Comté, Néo éditions, 2007.
André Laurencin, Novarina architecte, plaquette d’exposition, Chalon-sur-Saône, 1991.
Bernard Oudin, Dictionnaire des architectes, « Novarina », Seghers, 1983.