Mary Heaton naît le , à New York, d'Ellen Marvin Heaton et Hiram Heaton[4]. Elle est élevée dans une famille aisée de Amherst dans une maison de 24 pièces avec des demi-frères et sœurs du précédent mariage de sa mère[5]. En 1852, cette dernière a épousé le capitaine Charles Bernard Marvin, un riche magnat du transport maritime et marchand d'alcool, de plus de 20 ans son aîné. Ellen Marvin est veuve à 37 ans et a cinq enfants. En 1873, elle épouse le père de Mary, propriétaire du Stockbridge Inn[6].
La famille Heaton voyage beaucoup, passant plus d'un an en Europe, où Mary va à l'école maternelle à Hanovre et en première année d'école primaire à Dresde, apprenant donc l'allemand[7]. Plus tard, la famille acquiert un appartement à Paris, où Mary apprend le français, suivi plus tard d'un hiver en Autriche.
Dans ses mémoires de 1935, elle fait remonter son intérêt pour les problèmes politiques et économiques à sa jeunesse, quand sa mère lui lit un livre de l'ethnographe George Kennan sur le système pénal brutal de la Sibérie[8]. Un intérêt pour la littérature russe classique suit cette lecture, tandis que son père lui enseigne lui-même l'histoire des États-Unis[9].
À Amherst, elle fréquente des universitaires et suit les discussions de son père avec ses éminents invités, y compris le président de l'université du Massachusetts à Amherst, Henry Hill Goodell, et le professeur d'anthropologie John Tyler[10].
Elle arrête ses études classiques alors qu'elle est encore jeune et obtient l'autorisation de se rendre plusieurs hivers à Paris pour y étudier l'art[7]. En 1896, Heaton commence à étudier à l'Art Students League à New York, créée 20 ans plus tôt en rébellion contre la nature conservatrice de l'enseignement à l'académie américaine des Beaux-Arts. Quand Mary Heaton y entre, l'école est en plein essor, avec plus de 1 100 élèves à temps plein ou partiel séparés par genre, étudiant l'art du croquis, la sculpture et la peinture[11].
Elle apprécie de participer à l'avant-garde artistique mais manque cruellement de talent[12].
Carrière
Mary Heaton est influencée par les idées du féminisme. De nombreuses femmes riches et éduquées, comme elle, sont à l'avant-garde du mouvement pour les droits des femmes à l'indépendance économique, à l'éducation, au droit de vote et à la contraception[13].
Son premier mari est Albert White « Bert » Vorse, un journaliste quivoyage beaucoup et qui travaille pendant un an dans une settlement house àBoston, dirigée par Edward Everett Hale[14]. Ils se marient le [15] après une brève relation et ont deux enfants: un garçon, Heaton[16], né en 1901 et une fille, Mary, née en 1907[17].
Le couple s'intéresse aux problèmes sociaux du moment, se penchant sur le journalisme d'investigation ou muckracking et se liant d'amitié avec le journaliste radical Lincoln Steffens[14]. Les Vorse font souvent du bateau avec Steffens et sa femme[18].
Bert est bientôt affecté à Paris comme correspondant du Public Ledger[18]. C'est en France que Mary, encouragée et instruite par son mari, commence à s'essayer à l'écriture. Elle publie d'abord des fictions romantiques à des magazines féminins. Ses histoires mettent souvent en scène une héroïne robuste et énergique qui gagne l'affection d'un homme convoité par une rivale à la féminité plus conventionnelle[19].
En 1912, elle épouse le journaliste Joe O'Brien, un socialiste de Virginie qu'elle rencontre lors de la grève du textile à Lawrence[22]. Le couple a eu un enfant, un garçon né en 1914[23]. Joe O'Brien meurt l'année suivante[24].
En plus de ses mémoires écrits en 1935, Vorse elle a participé à un projet d'histoire orale à l'Université Columbia en 1957, une interview qui a été transcrite et conservée par l'université[30].
Quatre ans avant sa mort, Vorse, âgée de 88 ans, participe au banquet du jubilé d'argent des United Auto Workers, accompagnée du dirigeant syndical Walter Reuther. Elle y reçoit premier prix de justice sociale de l'UAW[34].
↑Catherine A. Lundie, Restless Spirits : ghost stories by American women, 1872-1926.Amherst:University of Massachusetts Press, 1996. (p. 15,203)
↑Jeffrey Andrew Weinstock, Scare tactics : supernatural fiction by American women. New York : Fordham University Press, 2008. (ISBN0823229858) (p. 109)