Marc et André est un duo de chanteurs, de comédiens de théâtre et d'animateurs de cabaret, formé de Marc Chevalier et André Schlesser.
Biographie
Le groupe de duettistes chansonniers Marc et André (Marc Chevalier et André Schlesser) naît vraiment en 1947.
Marc Chevalier, après la guerre, en 1945, fait la connaissance d'André Schlesser dans la pièce musicale « Les Gueux au Paradis », montée par Maurice Jacquemont[1]. Le courant passe tout de suite entre eux, et pendant la tournée qu'ils effectuent avec la troupe, ils s’amusent à chanter ensemble régulièrement.
En 1947, alors qu'il est revenu en vacances dans sa ville natale d'Avignon, il retrouve par hasard André Schlesser venu participer aux côtés de Jean Vilar au premier festival d’Avignon[1]. Trop contents de se retrouver, et passionnés déjà de chanson de cabaret, de récital, ils décident de monter à Paris pour y chanter ensemble. Ils prennent le nom de Marc et André et tentent leur chance aux auditions avec quelques chansons, essentiellement des reprises. Engagés dans les cabarets de Montmartre, ils commencent à se produire notamment chez Maître Pierre grâce à Jacques Douai qui les encourage et leur trouve des qualités certaines. Puis on les retrouve[1] ensuite chez Pom, au Lapin Agile... Et Rive Gauche, ils chantent aux Assassins, au Quod Libet, au Méphisto, au Café de L'Écluse.
En 1949, au cabaret« Le Lapin Agile, Ils rencontrent et font la connaissance de Brigitte Sabouraud et Léo Noël, venus faire eux aussi leur petit numéro de tour de chant. Sur les quais de la Seine en 1951, ce quatuor d'artistes fonde le Cabaret L'Écluse en lieu et place du Café de l'Écluse dans lequel se produisait Marc et André, ainsi que le jeune Léo Ferré. Peu à peu, l'Écluse deviendra jusqu'en 1974 le cabaret de référence de la rive gauche, formant des dizaines de chanteurs dont beaucoup furent de grands noms de la chanson française. Ils deviendront alors ensemble 4 références incontournables de la rive gauche de 1950 à 1970.
André Schlesser, que Marc Chevalier surnomme affectueusement et surtout par amitié Dadé, devient un compagnon de route artistique jusqu'en 1974 à la fermeture du Cabaret L'Écluse.
Marc et André se donneront régulièrement en spectacle au Cabaret L'Écluse assumant après le décès de Léo Noël et le départ de Brigitte Sabouraud la direction de l'établissement et la présentation des numéros dont le numéro 6, clou du spectacle en la personne de la vedette confirmée.
Le succès naissant, Marc et André commencent à se produire en Europe et aux États-Unis[1] : « Deux voix parfaitement accordées pour promener sur les routes de France et de Belgique (Barbara les invita à Bruxelles dans son Cheval Blanc), de Navarre et d'Amérique, les trésors de notre répertoire (une longue tournée sur les campus les y fit découvrir à toute une génération de jeunes yankees ». Propos de Bernard Merle dans « La lettre des amis de Barbara » N°28 Hiver 2006
On les retrouve ainsi à l'affiche du cabaret Au Cheval Blanc, invités par Barbara alors nouvelle responsable du lieu, et qui venait d'être recallée aux auditions du Cabaret L'Écluse : « Ce soir-là, elle n'a pas chanté, nous avons chanté seuls puisque nous avions certaines chansons en commun à ce moment-là[2] ».
Ils enregistrent plusieurs disques EP 45 / 4 Titres qui sortent aussi en format single, notamment avec la maison de disques Vega. En 1956, ils obtiennent pour la première fois de leur carrière le Grand Prix du Disque 1956 de l'Académie Charles Cros.
De 1954 à 1963, Marc et André seront les chanteurs attitrés du TNP de Jean Vilar, tout comme Maurice Jarre y est le compositeur attitré. Ils interviendront dans plusieurs pièces : L'Étourdi, Marie Tudor, Le Mariage de Figaro, Les Caprices de Marianne[1]… C'est ainsi que l'on peut les entendre sur plusieurs enregistrements sonores de théâtre de l'époque et sur la compilation double LP « Chansons de Théâtre » parue chez Ades en 1987, qui regroupe en 20 plages l'essentiel de leur répertoire dans ce domaine très particulier des chansons écrites pour le théâtre. Cette riche collaboration se termine par un sacre en 1963. La chanson « Les chemins de l'amour » extraite de cet album préfacé par Jean Vilar, a permis à Marc et André d'obtenir un second Grand Prix du Disque de l'Académie Charles Cros en 1963. Ce titre, paroles de Jean Anouilh, musique de Francis Poulenc, a été écrit pour la pièce « Leocadia », créée à Paris en 1940[3].
Les prestations sur la scène du Théâtre de Chaillot, puis au Festival d’Avignon, les conduisent alors à parcourir le monde avec un récital composé de « chansons d’hier et d’aujourd’hui ». Devenus de véritables ambassadeurs de la chanson francophone, ils sillonnent l’Allemagne, l’Angleterre, l'Algérie, le Maroc, Madagascar et les États-Unis en autres, répondant à l’invitation de nombreuses universités et organismes d’état, et ce pendant près de quinze ans[4].
Début 1965, avec les éditions Lucien Adès / Le Petit Ménestrel, ils enregistrent 16 titres de chansons pour enfants avec un ensemble instrumental sous la direction de Jean Baitzouroff qui seront réunis en 2 albums de la série Oh! les jolies Rondes et Chansons (7 livres disques au total). 3 autres albums de cet ensemble ont été enregistrés par Denise Benoit avec le même orchestre. Les livrets d'accompagnement et les pochettes sont illustrés par Maurice Tapiero.
Ils cessent de chanter ensemble à la fermeture du Cabaret L'Écluse, fin 1974[1]. Marc Chevalier crée en 1975 un centre de formation aux métiers d’art et de la communication (CREAR), et André Schlesser continue son chemin d’interprète[4] jusqu'en 1985, année de sa disparition.
Dans les années 1990, avec l'avènement du format compact discs, plusieurs compilations de leurs enregistrements sont éditées et font l'objet de rééditions régulières, témoignage du profond intérêt qu'ont su susciter ces 2 artistes à leur époque.
Récompenses professionnelles
« Grand Prix du Disque 1956 de l'Académie Charles Cros ».
« Grand Prix du Disque 1963 de l'Académie Charles Cros[1] » : pour la chanson Les chemins de l'amour extraite de l'album Chansons de théâtre et extrait de la pièce Léocadia de Jean Anouilh / Francis Poulenc, compositeur, interprétée par Marc Et André.
Marc et André sont célèbres pour avoir interprété avec succès de nombreuses chansons populaires dès la fin des années 1940 : « A l'enseigne de la fille sans cœur », « L'Ile Saint-Louis », « Monsieur William », « À Paris dans chaque faubourg », « Il n'y a pas d'amour heureux », titres[5] emblématiques de cette époque qui sont régulièrement diffusés encore de nos jours sur les ondes radio.
Discographie
Albums
1958 : Les Premières chansons de Marc et André (Disques Pacific LPD-A 1.288 Std.)
Disque LP 33. Compilation des premiers EP micro-sillons 78 parus avant 1955. La maison de disques Pacific a tardé à passer au format d'enregistrement LP 33, ce qui en précipitera sa disparition dès le début des années soixante. De nombreux artistes publiés par cette dernière se retrouveront alors absents des bacs avec des titres qui ont pourtant fait leur succès et que les gens veulent. Ceci explique la râreté actuelle des disques Pacific sur le marché des collections d'œuvres phonographiques et discographiques.
1962 : Marc et André au TNP : Chansons de théâtre (Disques Ades TS 30 LA 503)
Disque Lp 33 avec des photos d'Agnès Varda. Pour le contenu : voir réédition de 1987.
1965 : N°3 - Oh ! Les Jolies Rondes et Chansons[6] (Edition Lucien Adès / Le Petit Ménestrel - ALB 103)
Livre Disque LP 33 : chants traditionnels. Ensemble instrumental sous la direction de Jean Baitzouroff. Illustration de Maurice Tapiero. Ce livre disque a fait l'objet de rééditions chez le même éditeur, notamment autour de 1972.
L’Alouette (A1)
Petit papa (A2)
Joli tambour (A3)
À la volette (A4)
L’École des poissons (B1)
En passant par la Lorraine (B2)
J’ai du bon tabac (B3)
Le Petit Chasseur (B4)
1965 : N°4 - Oh ! Les Jolies Rondes et Chansons[7] (Edition Lucien Adès / Le Petit Ménestrel - ALB 104)
Livre Disque LP 33 : chants traditionnels. Ensemble instrumental sous la direction de Jean Baitzouroff. Illustration de Maurice Tapiero. Ce livre disque a fait l'objet de rééditions chez le même éditeur[8].
Quand j'étais petit ∫ chœur final extrait de La Nuit des rois de Shakespeare, adapt. de Jean Anouilh / Henri Sauguet, compositeur
Préface de Jean Vilar. Format LP et CD. 1920-1960 : les grandes pièces du répertoire des compositeurs Arrieu, Auric, Bischoff... chantés par le duo Marc et André, et accompagné par l'orchestre de Georges Delerue. (Numéro commercial : Adès 132192). Description matérielle : 1 disque compact (49 min 49 s) : mono + 1 dépl. ; 12 cm. Note(s) : Paris : prod. Adès, P 1962. La chanson Les chemins de l'amour extraite de l'album Chansons de théâtre et extrait de la pièce Léocadia de Jean Anouilh / Francis Poulenc, compositeur, a été Grand Prix du Disque de l'Académie Charles Cros.
Réédition de l'album Adès de 1962.
Super 45 tours (EP)
1955 : Leurs chansons à l'Écluse (I) : Barbarie Barbara (Disques Vega V 45 P 1567)
Barbarie Barbara (A1)
Utrillo (A2)
Paris des amours (B1)
Rondeau (B2)
1955 : Leurs chansons à l'Écluse (II) : Monsieur l'baron est veuf (Disques Vega V 45 P 1568)
Monsieur l' baron est veuf (A1)
La Vengeance du pendu (A2)
Adieu Nathalie (B1)
La Ballade du chiffonnier (B2)
1955 : Leurs chansons à l'Écluse (III) : Le Lapin et les Chameaux (Disques Vega - V 45 P 1569)
Le Lapin et les Chameaux (A1)
La Marie-Joseph (A2)
La Chanson du pharmacien (B1)
Jean de Honfleur (B2)
1956 : Leurs chansons de l’Écluse (IV) : Il fait beau (Disques Vega V 45 P 1697)
Il fait beau (A1)
Sur la place (A2)
Paris en bourlinguant (B1)
Le Bateau espagnol (B2)
Mention « Grand Prix du Disque 1956 Académie Charles Cros » sur dos de la pochette.
1958 : Le Souper chez Borgia (Disques Vega V 45 P 1840)
Quand les hommes vivront d’amour (A1)
Y avait un général (A2)
Le Souper chez Borgia (B1)
À Paris dans chaque faubourg (B2)
1958 : Les Caprices de Marianne (avec Roger Mollien au chant) (Disques Vega V 45 T.N.P. 1)
Prélude (A1)
Le Matin (A2)
Marianne (A1)
Chanson de Cœlio (A4)
Guitares de Claudio (B1)
Hermia (B2)
Chanson de l’étoile (B3)
Sérénade (B4)
D’après la pièce d’Alfred de Musset. Compositions de Maurice Jarre,orchestre sous la direction de Maurice Jarre
1958 : L' Île Saint-Louis (Disques Pacific EP 90027)
L'Île Saint-Louis (A1)
Le Voilier (A2)
(B1)
(B2)
1961 : Trois Petites Notes de musique (Disques Vega V 45 P 2111)
Trois Petites Notes de musique (reprise de la chanson de la B.O du film "Une aussi longue absence" interprétée par Cora Vaucaire, Palme d'or du festival de Cannes 1961) (A1)
Les Entretiens de l'Écluse : Une série d'interviews inédites réalisées par Isabelle Dhordain (France Inter) et Serge Hureau, au bar à vins l'Écluse Grands Augustins, les 22 et avec notamment Marc Chevalier (13 séquences [audio]).
Donation de Monsieur Marc Chevalier, fonds entré en 2008 au département des Arts du spectacle. Le fonds se compose des archives du cabaret (administration, programmation, presse, photographies) et de documents concernant la carrière du duo Marc et André, dont des partitions et des disques.
↑Enregistrements sonore du spectacle : « Les caprices de Marianne » - comédie / mise en scène de Jean Vilar ; texte d'Alfred de Musset ; musique de Maurice Jarre ; décor et costumes de Léon Gischia ; régie générale de René Besson et Marcel Magnat ; lumières de Pierre Saveron ; son de Maurice Coussonneau ; spectacle du Théâtre national populaire ; avec Geneviève Page (Marianne), Georges Wilson (Claudio), Gérard Philipe (Octave). Spectacle présenté dans le cadre du 12e Festival d'Avignon du 15 juillet au 3 août 1958. Marc Chevalier y tient un rôle de chanteur avec André Schlesser