Il se forme au métier de pâtissier mais, doté d'un gros gabarit (1,92 m, 112 kg[1]), il fait ses classes au club de Saint-Savin, avant de rejoindre celui de Bourgoin-Jallieu.
Troisième ligne centre (ou aile) ou deuxième ligne, il compte 46 sélections en équipe de France de 1988 à 1995, dont il a été cinq fois le capitaine[3]. Il a participé aux tournées en Argentine en 1988 et 1992, en Nouvelle-Zélande en 1989, aux États-Unis en 1991, et en Afrique du Sud en 1993.
Il dispute aussi 2 autres demi-finales avec Bourgoin en 1995 et 1999 (dernier match avec les ciels et grenats), 2 autres quarts de finales en 1994 et 1996 et est également finaliste du Challenge européen en 1999.
Convivial, fêté pour ses exploits, il est celui qui « fait plus que la troisième mi-temps », et seul son père réussit à le calmer lorsqu'il dérape dans les boîtes de nuit de la région. Son addiction à l'alcool n'était un secret pour personne à Bourgoin-Jallieu[7].
En 1998, Guy Leduc lui consacre un livre intitulé Marc Cécillon, l'homme tranquille du rugby français. Il fait partie, selon un article du quotidien britannique The Times publié en 2006, des dix joueurs français de rugby « les plus effrayants »[8],[Note 1].
Meurtre et procès
Après sa retraite en 1999 (il est alors encore demi-finaliste du championnat au printemps), il devient entraîneur-joueur du club de l'US Beaurepaire en Nationale 2. Par la suite, il devient « ambassadeur » du CSBJ à la demande du président berjallien Pierre Martinet, mais l'inactivité le ronge. Il semble que peu à peu, l'ancien champion sombre dans la dépression, l'alcoolisme et les médicaments[9].
Le , il tue sa femme Chantal, secrétaire médicale[10] — avec qui il était marié depuis 24 ans et a deux filles, Céline et Angélique, de quatre coups de feu au cours d'une soirée réunissant une soixantaine de personnes à Saint-Savin dans l'Isère. Son épouse veut demander le divorce, ne supportant plus l'alcoolisme, la violence exacerbée et le harcèlement jaloux de son époux, par ailleurs fréquemment infidèle. Ne supportant pas la volonté de départ de son épouse, Marc Cécillon lui demande lors de cette soirée de revenir avec lui, ce qu'elle refuse. Il frappe alors une amie qui s'interpose et est chassé par leur hôte. Il part chercher son pistolet, une arme 357 Magnum, en voiture à son domicile, ce qui pour la justice constitue la préméditation, avant de revenir et de tuer son épouse. Les convives ont ensuite le plus grand mal à le maîtriser[11]. Son alcoolémie mesurée ensuite est de 2,65 grammes.
Le procès de Marc Cécillon devant la Cour d'assises de l'Isère commence le . La défense porte surtout sur les difficultés de reconversion d'un ancien champion, laissé à lui-même après avoir connu la gloire, et sur ses difficultés à exprimer ses sentiments. Le , bien que le procureur n'ait requis que quinze ans, le jury le condamne à vingt ans de réclusion criminelle pour l'assassinat de son épouse[12]. La semaine suivante, Marc Cécillon fait appel de sa condamnation.
Le procès en appel se déroule du 1er décembre au à Nîmes. Marc Cécillon est assisté à ce procès par MeÉric Dupond-Moretti[9]. Les juges de la Cour d'appel ne retiennent pas la préméditation, et réduisent la peine de Marc Cécillon à quatorze ans de réclusion criminelle[13].
Le , il sort de prison, bénéficiant d'une libération conditionnelle pour bonne conduite[9] après sept ans de prison effective. Il est depuis devenu paysagiste et vit à Collioure, au bord de la Méditerranée[14].
Le livre L'Affaire Cécillon : Chantal, récit d'un féminicide (Presses de la Cité), publié en 2023 par le journaliste Ludovic Ninet, retrace le drame, ses origines et son déroulé et analyse la façon dont il a été traité par les médias et la justice. Ce récit est basé sur les témoignages de Céline Cécillon, fille cadette de Chantal et Marc Cécillon, et de Marinette, la mère de Chantal[15].
Vie privée
En , Marc Cécillon, qui a refait sa vie avec une nouvelle compagne dans les Pyrénées-Orientales, assigne en justice ses deux filles, estimant qu'elles ont mal géré, pendant son incarcération, les comptes de la famille, dont l'héritage de l'épouse. En tant que meurtrier de son épouse, il ne peut hériter de la part de celle-ci, mais en tant qu'époux marié sous le régime de la communauté réduite aux acquêts, il était propriétaire à 50 %, en indivision, des biens acquis pendant le mariage, notamment plusieurs appartements et voitures[16]. L'avocat de ses filles qualifie cette démarche de « moralement abjecte » et Céline Cécillon dénonce un acharnement de la part de Marc après qu'il a tué leur mère, bénéficié de leur soutien lors du procès et qu'elles ont assuré la gestion des biens en son absence[16]. Une audience au tribunal de Bourgoin-Jallieu le a conduit à un accord à l'amiable, un notaire étant chargé de la répartition de la succession entre Marc Cécillon et ses filles[17].
En , le rugbyman international Alexandre Dumoulin confirme par l'intermédiaire de son agent la rumeur selon laquelle Marc Cécillon serait son père. Ils ne se sont jamais rencontrés, Alexandre Dumoulin ayant été élevé par sa mère et son beau-père Xavier Montméat, lui aussi rugbyman berjallien[18].
Le , il est condamné par le tribunal correctionnel de Perpignan pour conduite en état d'ivresse, sans permis et à une vitesse excessive, violences par personne en état d'ivresse manifeste et vol. Outre 350 € d'amende, le tribunal prononce une peine de douze mois de prison dont six mois avec sursis et mise à l'épreuve pendant deux ans. Marc Cécillon doit se soumettre à une obligation de soins, à une obligation de travailler et de réparer le préjudice[19].
Statistiques
Tournoi des Cinq Nations
Détails du parcours de Marc Cécillon dans le Tournoi des Cinq Nations.