Marc-Théodore Bourrit est peintre sur émail lorsqu'il découvre en 1761 les Alpes depuis le sommet des Voirons. C'est alors pour lui une véritable révélation.
En 1766, Marc-Théodore Bourrit visite la vallée de Chamonix. Ce premier séjour sera suivi par vingt-huit autres. En 1775, il découvre une nouvelle voie d'ascension au mont Buet (3 096 m), par la Pierre à Bérard (Vallorcine). Plus tard, il tente, à plusieurs reprises, l'ascension du mont Blanc (en compagnie de Michel Paccard ou de Saussure) sans jamais y parvenir. Le , au cours d'une de ses dernières tentatives, il effectue la troisième traversée du col du Géant, deux mois après celles effectuées tout d'abord par Charles-François Exchaquet puis par Jean-Michel Cachat et Jean-Michel Tournier.
Le mont Blanc
Marc-Théodore Bourrit, à l'instar d'Horace-Bénédict de Saussure, a été un instigateur de la conquête du mont Blanc. Cependant, ses écrits ont quelque peu déformé la réalité pour minimiser l'exploit de Michel Paccard et donner tout l'exploit à Jacques Balmat. En effet, Marc-Théodore Bourrit avait la volonté d'être le premier homme à monter en haut du mont Blanc. Puisque le docteur Paccard l'avait dépassé, et peut-être à cause de Jacques Balmat, voulant se faire passer pour un surhomme, ces écrits ont diminué l'impact de Paccard lors de cette ascension[3].
Marc-Théodore Bourrit ne gravit finalement jamais le mont Blanc.
Le peintre et graveur
Horace-Bénédict de Saussure le sollicite pour illustrer ses Voyages dans les Alpes. Les panoramas de montagne dessinés par Marc-Théodore Bourrit sont les premiers à rendre fidèlement l'aspect des massifs alpins. Tous les livres de Bourrit sont illustrés par lui-même, le premier datant de 1773.
L'écrivain
Marc-Théodore Bourrit est considéré comme le fondateur de la littérature alpine. Ses ouvrages sont clés dans l'histoire de la conquête du mont Blanc, même si ses descriptions ne sont pas toujours fidèles à la réalité[4]. Ses talents de peintre vont lui permettre d'illustrer ses ouvrages, qui connaîtront un certain succès, en partie pour ses descriptions « extravagantes » du milieu montagnard, suscitant de la part des lecteurs admiration et effroi. Il intègre dans certains de ses écrits des notices sur les insectes rédigées par Louis Jurine ou des catalogues de plantes alpines édités par Louis Albert Necker-de Saussure. Ses ouvrages sont traduits en italien par Lazzaro Spallanzani et en allemand par Johannes Gessner[2].
Publications
Description des glacières, glaciers et Amas de glace du duché de Savoye, Genève, J. P. Bonnant, , 136 p. (lire en ligne)
Description des Alpes Pennines et Rhetiennes, vol. I, Genève, J. P. Bonnant, , 290 p. (lire en ligne)
Description des Alpes Pennines et Rhetiennes, vol. II, Genève, J. P. Bonnant, , 310 p. (lire en ligne)
Nouvelle description des glacières et glaciers de Savoye, Genève, Paul Barde, , 308 p. (lire en ligne)
Itinéraire de Genève, Lausanne et Chamouni, Genève, J.-E. Didier, , 389 p. (lire en ligne)
Essai sur la musique d'Église et celle de Genève, Lausanne, J.P. Heubach, , 32 p. (lire en ligne)
Description des cols ou passages des Alpes, vol. I, Genève, G.-J. Manget, , 298 p. (lire en ligne)
Description des cols ou passages des Alpes, vol. II, Genève, G.-J. Manget, , 228 p. (lire en ligne)
Distinctions
Membre de la Société pour l'encouragement des arts de Genève
1797 - Membre de l'Institut des sciences, de l'agriculture et des arts de Boulogne-sur-Mer
Notes et références
↑Anne de Herdt, Jean-Pierre Saint Ours (1752-1809). Catalogue de l’œuvre peint et des sujets dessinés mythologiques, historiques, et religieux, Musée d’Art et d’Histoire de Genève, 2019, page 235 [lire en ligne]