Manoir de Franquenies
Le manoir de Franquenies[1],[2] est une ancienne ferme-château du XVIIe siècle située à Céroux-Mousty, section de la ville belge d'Ottignies-Louvain-la-Neuve, en Brabant wallon[Notes 1]. Il est également appelé ferme de Franquenies[3],[4] ou ferme de Spangen[5],[6], du nom de la famille seigneuriale qui possédait les terres d'Ottignies de 1602 à 1731[7]. LocalisationImplanté dans un site de prairies humides en bordure du Ry Angon, le manoir se situe au no 8 de la rue de Spangen[2], à Franquenies, hameau du village de Mousty[5],[8].
Statut patrimonialNon classés, le manoir de Franquenies et la chapelle Notre-Dame des Fièvres et de Consolation font cependant l'objet d'une « inscription » comme monuments et figurent à l'Inventaire du patrimoine immobilier culturel de la Wallonie sous les références 25121-INV-0011-02 et 25121-INV-0010-02[5],[9]. HistoriqueClé d'arc et ancres. Imposte. La ferme-château était le siège de la seigneurie de Franquenies, dont le premier seigneur connu est Philippe de Franquenies (ou Philippe de Frankingnies[10]), vers 1381[3]. C'était une des quatre juridictions qui cohabitaient sur le territoire de Céroux-Mousty[3]. Beaucoup plus tard, le château passa aux Spangen, qui furent les seigneurs d'Ottignies de 1602 à 1731[11],[12]. Ceux-ci descendaient de l'illustre famille néerlandaise des Spangen[3] qui possédait un château à Overschie, village jouxtant Rotterdam[13]. Établis à Anvers, les Spangen se divisèrent en deux branches, dont la cadette entra en possession de la seigneurie d'Ottignies, qu'elle allait revendre en 1731 à la famille Palma-Carillo[11],[13]. Les armes des Spangen constituent le quartier supérieur gauche du blason de la Ville d'Ottignies-Louvain-la-Neuve, où elles représentent Ottignies et Mousty[14],[12]. Le château brûla vers 1677[3] et fut rebâti dans son état actuel peu après 1680, comme l'attestent les ancres de façade incomplètes dont on conserve un 6 et un 8 en milieu de façade, formant le millésime incomplet (1)68(?)[2],[3],[15]. La seigneurie de Franquenies ayant la moyenne et basse justice, les caves du manoir auraient servi de prison[3]. ArchitectureLe manoirCeinturé par un haut mur en briques et grès schisteux[3],[5], le manoir est une bâtisse rectangulaire de deux niveaux édifiée en briques sur un soubassement de moellons de grès schisteux[2],[3]. Autrefois peinte à la chaux de couleur blanche, comme le montrent les photos anciennes, l'ancienne ferme-château et son mur d'enceinte sont aujourd'hui entièrement déchaulés[3]. La façade sud compte cinq travées[5]. La travée centrale est percée d'une porte cintrée à encadrement de pierre, surmontée d'une baie d'imposte rectangulaire[5]. Les quatre autres travées sont percées de baies à linteau bombé au rez-de-chaussée et de fenêtres à linteau droit à l'étage. Toutes les baies ont des piédroits harpés (montants chaînés)[5]. La partie supérieure de la façade porte des ancres de façade qui indiquaient l'année de construction : seules subsistent les ancres du milieu qui forment le millésime incomplet (1)68(?) et désignent la fin du XVIIe siècle[5],[10]. Le sommet de la façade est percé de nombreux trous de boulin (trous destinés à ancrer les échafaudages), juste sous la corniche[5]. Le bâtiment est recouvert d'une haute toiture d'ardoises à quatre versants, dotée de lucarnes à croupe[2] et surmontée de hautes cheminées[10]. Il est flanqué de dépendances (étables et grange) datant du XVIIe ou du XVIIIIe siècle selon les sources[Notes 2] mais réaménagés[3]. Le porche-colombierAu sud, le manoir présente vers la rue un beau porche-colombier en briques et calcaire gréseux surmonté d'une petite toiture en bâtière à croupes[5],[3],[2]. Flanquée de contreforts, l'entrée charretière qui perce ce porche est composée de piédroits moulurés et harpés, d'impostes et d'un arc en anse de panier[5], orné de quatre ancres de façade dont deux, au centre, affectent la forme d'une moustache. La grande porte de bois, à double battant, est percée d'une porte plus petite dont la poignée est un fer à cheval.
La chapelle Notre-Dame des Fièvres et de ConsolationLa chapelle. À droite du porche se dresse la petite chapelle Notre-Dame des Fièvres et de Consolation, de 1743[6]. Cette petite chapelle en briques[3] est encastrée dans le mur d'enceinte du manoir, édifié en moellons. Elle est percée en son centre d'une niche rectangulaire fermée par une grille[9], dotée d'un seuil et d'un linteau de pierre bleue de réemploi[16], sommé d'un arc de décharge en briques. La niche contenait jadis une statue en bois de poirier du XIe siècle, qui a été retirée par précaution[3]. La niche est surmontée d'un petit pignon en brique couronné d'une croix de pierre, et orné de trois cartouches[3],[9],[16] :
À gauche de la niche, un tronc en pierre blanche porte une inscription invitant le passant à y déposer son aumône :
Notes et référencesNotes
Références
Bibliographie
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