Son nom vient du tamoul : மாங்காய், māṅgāy, repris en portugais : manga[2].
On appelle « mangues sauvages » ( "mangots" aux Antilles), les variétés de petite taille, comme l'Atulfo mexicain ou le Bassignac martiniquais sachant qu'il existe des espèces de manguiers non cultivés fournissant des mangues comestibles, comme la mangue odorante (Mangifera odorata) ou la mangue fétide (Mangifera foetida).
Description
La mangue est un fruit charnu, pesant de 300 g à 2 kg.
C'est une drupe, sa chair adhère à un noyau large, plat et glissant. Elle peut être ronde, ovale ou réniforme, et présente une peau jaune, verte ou rouge, qu'il est recommandé d'enlever, car son goût est peu agréable, et elle contient des substances irritantes la rendant peu comestible.
Sa chair est jaune foncé, onctueuse, grasse et sucrée avec un faux goût de pêche et de fleur. Selon les variétés ou lorsque le fruit est trop mûr, la chair devient parfois filandreuse.
Histoire
Selon les textes, Bouddha reçut en don de la courtisane Ambapali un verger de manguiers pour y méditer et, selon de multiples interprétations, pour lui servir de source de revenus lui permettant ainsi de se consacrer à sa voie.
Le manguier aura ainsi tendance à se répandre avec le bouddhisme, atteignant au Ve siècle av. J.-C. la Malaisie puis l'Extrême-Orient. Le voyageur et pèlerin chinois Xuanzang l'aurait ramené en Chine de son voyage en Inde. Les Arabes l'introduisent, quant à eux, au Moyen-Orient et en Afrique.
En 1328, Jodanus Cutulus, évêque de Columbum, Quilon au Kérala en fait mention. Dans la première moitié du XVe siècle, le voyageur Nicolò de' Conti en fait la première description connue sous le nom d'amba, du sanskritamram.
Aujourd'hui, la mangue est cultivée dans tous les pays tropicaux et subtropicaux du globe, et on en connaît plusieurs centaines d'espèces différentes, dont quelques-unes seulement sont commercialisées.
Dans l’État indien du Pendjab, à Burail, pousse un manguier de 20 m de haut, 10 m de circonférence, doté de branches de 4 m de circonférence et plus de 25 m de long[4][source insuffisante], qui donne 17 000 kg de mangues par an[5][source insuffisante].
Un fruit africain, Irvingia gabonensis, dit "mangue sauvage" ou "mangue africaine", est proche de la mangue ; il est particulièrement apprécié pour ses noix oléagineuses.
Bonbon (La Réunion et Guyane), appelée aussi mangue dragée
Bowen, mangues australiennes
Brooks dite Retard (Burkina Faso)
Carabao(en) (Philippines), jouit d’une grande renommée internationale grâce à sa saveur exotique, ce qui lui octroie officiellement la variété de mangue la plus douce
Cogshall(en) (La Réunion), appelée aussi mangue américaine, early gold ou « mangue dévisse » qui coupée en deux se « dévisse » en libérant le noyau
Zill(en), arôme très intense et pulpe charnue et sucrée
Production et exportation
Le point jaune est une marque qui apparaît sur la peau de certaines variétés de mangue et qui indique que le fruit est arrivé à maturité. Pour l'export, les fruits sont cueillis verts, ce qui en diminue les qualités gustatives[7]. Toutefois, comme la banane ou le kiwi, la mangue est un fruit climactérique et peut donc mûrir après la cueillette[8], plus rapidement (comme la banane et d'autres fruits) en présence d'éthylène.
Pour faire face aux difficultés posées en Afrique par une brève période de production (difficultés à écouler les fruits), des essais d'amélioration de la conservation en frais des mangues (variétés Kent, Tommy Atkins, Early Gold…) ont été menés dans les années 2000 pour faciliter leur stockage et leur transport. Des enrobages par une cire naturelle (cire du palmier à cire Carnauba ou par de la gomme-laque (ou shellac, une cire produite par une cochenille asiatique)) ont été testés, de même que des enrobages par des protéines ou des polysaccharides (ex. : amidon de Colocasia esculenta)[9], montrant que certains de ces traitements peuvent finir par donner un goût fermenté/alcoolisé à la mangue en fin de période de conservation[10]. Des traitements antimicrobiens des tranches de mangues vendues sous sachets (ex. : huile de neem à hauteur de 1 % de l'enrobage, mais avec d'éventuels effets de toxicité et gustatifs[9]), et un emballage sous atmosphère modifiée ont aussi été testés[9].
Dans les pays d'Afrique de l'Ouest qui ont parfois du mal à gérer l'exportation de mangues fraîches en raison de problèmes d'acheminement, la production de mangues séchées est développée. Cette opération permet de mieux exploiter la production en transformant le produit sur place, ce qui apporte des emplois locaux et donne ainsi une valeur ajoutée à la production[11].
Le tableau liste les dix premiers producteurs mondiaux de mangue (incluant les mangoustans et les goyaves)[12].
La production mondiale s'est élevée à environ 54,8 millions de tonnes en 2020. La mangue est ainsi le sixième fruit le plus produit au monde (après la banane, la pomme, le raisin, l'orange et la noix de coco). Une centaine de pays dans le monde sont producteurs de mangues mais les vingt premiers en produisent la quasi-totalité. La production mondiale de mangue s’est considérablement accrue à partir des années 1980, principalement grâce à l’apparition de nombreux nouveaux pays producteurs comme la Chine, l'Indonésie ou le Mexique. Même les pays comme l’Inde, où la mangue pousse depuis des milliers d’années, ont récemment augmenté leur production mais la production indienne est principalement consommée sur place.[réf. nécessaire]
La mangue est utilisée dans des plats d'origine tropicale ou encore en jus de fruit pour des cocktails exotiques.
Pour l'alimentation
La mangue est consommée dans le monde entier mais elle n'est réellement délicieuse que cueillie à point et donc consommée près de là où elle pousse. La mangue est mûre lorsqu'elle cède sous une légère pression des doigts et qu'un parfum capiteux s'en dégage, ou, de manière quasi-certaine, quand des traces de sucre sont visibles à la base de la queue. Une mangue verte n'est pas souvent mûre, mais il y a des exceptions. Le goût de la mangue dépend de la variété et de la maturité ; on peut y trouver des goûts de pêche, de fleurs, de citron, d'abricot, de banane, de menthe… ou même d'essence de térébenthine.
On peut la manger nature ou l'incorporer aux salades de fruits, aux céréales et aux sorbets. On peut la transformer en coulis ou en faire de la confiture. Elle est habituellement utilisée, sous forme sèche et moulue, pour donner un peu d'aigreur dans de nombreux plats de légumes de la cuisine du nord de l'Inde où elle est appelée amchur (parfois écrit amchoor), am étant le mot hindi pour « mangue ». Elle est délicieuse avec la volaille, le canard et le porc. Dans les Mascareignes, la mangue verte peut être utilisée pour faire un rougail épicé qui accompagne les plats de viande.
Les chutneys à la mangue verte sont des condiments doux composés de mangue et d'épices variées. Ils accompagnent les plats au curry, la viande froide ou les fromages. Il existe plusieurs recettes de chutneys à la mangue, selon leur origine, jamaïcaine ou indienne.
La matière grasse issue du noyau de la mangue, le beurre de mangue, est incorporée à certains aliments tels le chocolat[14].
La consommation du noyau peut causer des crampes sévères.[réf. nécessaire] Elle contient des antioxydants, comme la vitamine C et le lupéol, qui diminue la croissance des cellules cancéreuses, notamment dans le cancer de la prostate.
Alimentation animale
Les déchets de mangue (peaux et noyaux) ont récemment (études publiées en 2013 et mai 2018) été testés avec succès comme substitut au maïs en alimentation porcine[15],[16]. Les porcs ainsi nourris ont produit une viande moins grasse. Les auteurs de l'étude précisent que des « études complémentaires sur la digestibilité des provendes et de meilleures formules seront nécessaires pour affiner les recommandations d’utilisation aux éleveurs »[16].
↑Timbilfou K & al. (2013) Procédés de production d’aliments non conventionnels pour porcs à base de déchets de mangues et détermination de leurs valeurs alimentaires au Burkina Faso. Journal of Applied Biosciences, 67, 5261-5270.