Enfin, il travaille pour Louis de Guyenne dont il réalise le Bréviaire actuellement conservé à Châteauroux, en collaboration avec le Maître de Boucicaut, un manuscrit du Térence des Ducs, ainsi qu'une première version d'un livre d'heures devenues par la suite les Heures de Bedford. Il n'achève son travail pour le dauphin qu'avec la mort de celui, en 1415, laissant un missel inachevé[1],[3].
L'occupation de la ville de Paris par les Anglais entre 1423 et 1429 marque l'apogée de son style, travaillant pour le chef anglais mais aussi d'autres commanditaires anonymes, laissant notamment un livre d'heures actuellement conservé à Vienne et un autre à Lisbonne[1].
Après le départ des Anglais, il reste à la tête d'un atelier florissant, qui joue un rôle décisif dans le second quart du XVe siècle dans la formation de plusieurs enlumineurs. Plusieurs maître anonyme s'inspirent directement de son style : le Maître de la Légende dorée de Munich, le Maître de Dunois, jusqu'au Maître de Jean Rolin après 1450[1].
Dès le début du XXe siècle, Paul Durrieu propose d'identifier le Maître à Haincelin de Haguenau, un peintre originaire de Flandres actif pour Philippe Ier de Bourgogne et Louis de Guyenne. Mais l'activité de celui-ci est trop peu connue pour attester cette identification. On a voulu y voir aussi l'enlumineur parisien Jean Haincelin, documenté de 1438 à 1449, mais là encore, sans grandes preuves[1].
Œuvres de Christine de Pisan, vers 1413, quatre miniatures dans un manuscrit en collaboration avec le Maître de la Cité des dames, British Library, Harley MS 4431
E. P. Spencer, « The Master of the Duke of Bedford : The Bedford Hours », in The Burlington Magazine, 107, 1965, p. 495-502.
E. P. Spencer, « The Master of the Duke of Bedford : The Salisbury Breviary », in The Burlington Magazine, 108, 1966, p. 607-612.
(en) Colum Hourihane (dir.), The Grove Encyclopedia of Medieval Art and Architecture, t. 1, Oxford (GB)/New York, Oxford university press, , 590 p. (ISBN978-0-19-539536-5, lire en ligne), p. 270-272