Le lycée Masséna est un établissement français d'enseignement secondaire et supérieur, situé au 2, avenue Félix-Faure à Nice, avec une annexe au 8, rue de l'Hôtel-des-Postes. Le proviseur est Philippe Tamisier. Outre le secondaire, le lycée accueille neuf filières de classes préparatoires aux grandes écoles.
C'est l’ancien lycée de garçons de Nice, ville qui était par ailleurs dotée d'un lycée de jeunes filles, l'actuel lycée Albert-Calmette.
Histoire
À l'origine se trouve le couvent des Augustins déchaux, face au Pont-Vieux[1]. Ces derniers s'installent à cet emplacement en 1643 et font construire leur couvent à partir de 1644 ; il est achevé à une date inconnue, entre 1663 et 1672[2].
Après l'occupation du comté de Nice par la France révolutionnaire en 1792, les bâtiments sont attribués à l’école centrale du département. Celle-ci est supprimée par l'arrêté du préfet des Alpes-Maritimes du 13 brumaire an XI (), suivant en cela la loi du 11 floréal de l'an X qui mettait fin aux écoles centrales et instaurait les lycées[3]. Un arrêté des consuls du 1er vendémiaire an XII () ordonne la création du lycée de Nice[4]. Les travaux, qui débutent en novembre 1805, avancent lentement, et sont même suspendus deux fois[4],[5]. Ils se terminent vers le milieu de l'année 1811[5]. Le lycée ouvre en février 1812 avec comme proviseur François de Orestis, par ailleurs maire de Nice[6],[7] ; c'est alors le seul lycée du département[3].
Après la restitution du comté de Nice à la maison de Savoie, le lycée ferme fin juin 1814[5]. Victor-Emmanuel Ier, roi de Piémont-Sardaigne, y installe par la suite la Compagnie de Jésus : le lycée devint un collège royal qui ouvre en 1820. Puis les Jésuites sont expulsés (1848) et le collège royal est remplacé par un Collegio Convitto Nazionale.
En 1860, à la suite de l'annexion du comté de Nice à la France, l'établissement redevient un lycée (impérial, puis national). De gros travaux ont lieu en 1875-1876, et de nouveau à partir de 1909 jusqu'en 1931, sous la conduite de l'architecte Henri Ebrard[8], pour le moderniser et l'adapter au nombre croissant d'élèves. Le président de la République Armand Fallières pose la première pierre de la nouvelle construction le , et le président de la République Gaston Doumergue l'inaugure le [9]. On doit également, après 1926, lui ouvrir une annexe, dans l'ancien hôtel du Parc impérial, pour accueillir la population installée à l'ouest de Nice.
En 1944, quelques jours après le débarquement des Alliés en Normandie, cinq élèves du lycée partent défendre l'arrière-pays niçois. Arrêtés par la Gestapo, ils sont fusillés le à Saint-Julien-du-Verdon. Depuis cette date, une commémoration officielle a lieu chaque année dans la cour du lycée, en présence des personnalités politiques locales.
L'établissement reste lycée de garçons jusqu'en 1963 ; la même année, le lycée Félix-Faure est renommé en lycée Masséna, en mémoire d'André Masséna qui prit part en son temps, à sa construction[9].
Il accueille environ 1 675 élèves répartis comme suit[12] : 835 élèves de la seconde à la terminale et 840 étudiants de classe préparatoire aux grandes écoles, dont 147 internes[13].
Le lycée est aussi renommé pour son architecture comportant de nombreuses mosaïques, des jeux de toits, une certaine influence italienne ainsi que la tour de l'horloge, symbole du lycée. Sur le cadran de cette dernière est inscrite la maxime Horas ne numerem nisi serenas (« Je souhaite ne compter que les heures heureuses »).
Classement du lycée
En 2015, le lycée se classe 16e sur 32 au niveau départemental quant à la qualité d'enseignement, et 1 199e au niveau national[14]. Le classement s'établit sur trois critères : le taux de réussite au bac, la proportion d'élèves de première qui obtient le baccalauréat en ayant fait les deux dernières années de leur scolarité dans l'établissement, et la valeur ajoutée (calculée à partir de l'origine sociale des élèves, de leur âge et de leurs résultats au diplôme national du brevet)[15].
Le lycée Masséna est l'un des sept établissements publics proposant des CPGE dans l'académie de Nice, avec le lycée Dumont d'Urville de Toulon, le centre international de Valbonne, le lycée des Eucalyptus à Nice (certaines filières scientifiques seulement), le lycée Rouvière de Toulon (certaines filières scientifiques seulement), le lycée Jules Ferry à Cannes (certaines filières scientifiques seulement), le lycée Carnot à Cannes (filière littéraire seulement) et le lycée Beau-site à Nice (filière commerciale seulement). Il compte 19 classes préparatoires avec plus de 850 élèves.
Le lycée abrite des CPGE littéraires (1 classe de Khâgnes A/L et 1 classe de Khâgnes LSH), économiques et commerciales (2 classes d'ECS), et scientifiques (2 classes de MP, 2 classes de PC, 1 classe de PSI, 1 classe de BCPST).
Classements des CPGE
Le classement national des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) se fait en fonction du taux d'admission des élèves dans les grandes écoles.
En 2015, L'Étudiant donnait le classement suivant pour les concours de 2014 :
Source : Classement 2015 des prépas - L'Étudiant (Concours de 2014). * le taux d'admission dépend des grandes écoles retenues par l'étude. Par exemple, en filière ECE et ECS, ce sont HEC, ESSEC, et l'ESCP ; en khâgne, ce sont l'ENSAE, l'ENC, les 3 ENS, et 5 écoles de commerce.
Personnalités
Proviseurs
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↑Joseph Rance-Bourrey, « À propos du lycée de Nice », Nice-Historique, no 698, , p. 33-39 (lire en ligne, consulté le ).
↑Luc Thevenon, « La troisième phase d'installation des Ordres Mendiants à Nice : le XVIIe siècle », Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, t. 95, no 163, , p. 321-333 (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bVictor Emanuel, « Le lycée de Nice sous le Premier Empire », Nice-Historique, no 357, , p. 9-15 (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bF.N. Nicollet, « Organisation du lycée de Nice (mai 1811 - mars 1812) », Nice-Historique, no 652, , p. 16-20 (lire en ligne, consulté le ).
↑ ab et cVictor Emanuel, « La liquidation du premier lycée de Nice (1814-1818) », Nice-Historique, no 353, , p. 194-199 (lire en ligne, consulté le ).
↑Joseph Rance-Bourrey, « Vieux papiers : Discours prononcé à la première distribution des prix du Lycée de Nice par le proviseur Deorestis (1812) », Nice-Historique, no 705, , p. 440 (lire en ligne, consulté le ).
↑P.J. Cumo, « Le personnel administratif du département des Alpes-Maritimes et de l'arrondissement de Grasse pendant le premier Empire. », dans Les limitations autoritaires de la capacité héraldique : Leur application dans l'actuel département des Alpes-Maritimes et l’ancien Comté de Nice, thèse d'histoire du troisième cycle soutenue à la faculté des Lettres de Nice, (lire en ligne).
↑ a et bMarguerite Isnard et Roger Isnard, Nouvel almanach du comté de Nice : memoria e tradicioun, Nice, Serre Éditeur, , 328 p. (ISBN9782864104612, lire en ligne), p. 107.
↑« Rue Jules-Romains », dans Marguerite Isnard, Roger Isnard, Per carriera : Dictionnaire historique et anecdotique des rues de Nice, Nice, Serre, 2003 [lire en ligne]
↑Anne Clancier, Guillaume Apollinaire : Les incertitudes de l'identité, coll. « Psychanalyse et civilisations », L'Harmattan, 2006, (ISBN9782296003293), p. 20 [lire en ligne (page consultée le 20 avril 2010)]
↑Premier président de l'Amicale des anciens élèves du lycée
↑Annie Tschirhart, Quand l'État discipline l'école : Une histoire des formes disciplinaires : Entre rupture et filiation, Éditions L'Harmattan, coll. « Histoire et mémoire de la formation », , 346 p. (ISBN978-2-296-38604-4, lire en ligne), p. 151
↑Philippe-Jean Catinchi, « Jean Delumeau, historien des religions, est mort », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
↑(en) Dior Konaté, « Diaw, Aminata (1959-) », dans Emmanuel Kwaku Akyeampong et Henry Louis Gates, Dictionary of African Biography, vol. 1 : Abach-Brand, New York, OUP USA, (ISBN978-0-19-538207-5, lire en ligne), p. 194-196