Ayant quitté la carrière des armes pour vivre à Paris dans le monde élégant, il s’y fit une prompte réputation par son esprit et ses bons mots. Il ne montra pas moins de goût pour les lettres et les sciences que pour les plaisirs. Il s'occupa activement de faire adopter par les acteurs des costumes conformes à la vérité historique, et il paya 20 000 livres aux comédiens du Théâtre-Français pour qu’ils consentissent à enlever de la scène les banquettes de spectateurs qui empêchaient l’illusion. Il fit ensuite des dépenses considérables pour des expériences scientifiques et fut obligé de vendre sa bibliothèque, une des plus riches de l’époque. L’Académie des sciences le reçut comme associé en 1771.
Vergennes, lors de la guerre d'indépendance américaine, utilisa les fréquents voyages que le jeune gentilhomme faisait à Londres ; il apparaissait comme un homme utile à la diplomatie française du fait de ses relations avec Shelburne et certains membres de l’opposition ainsi qu'avec le cercle d’Arthur Lee[2].
Sans postérité masculine légitime, il a pour successeur comme duc de Villars, duc de Lauraguais et pair de France son neveu Louis Marie Baptiste de Brancas.
Œuvres
On a de lui quelques Mémoires scientifiques, de nombreuses brochures politiques, et deux tragédies qui ne furent pas représentées : Clytemnestre (Paris, 1764, in-8), où l’on rencontre quelques vers heureux ; Jocaste. (Paris, 1781, in-8), où ce qu’il y a de plus clair, dit Grimm, c’est l’énigme du sphinx.
Clytemnestre, tragédie en 5 actes et en vers, Paris, 1761.
Mémoire sur l'inoculation, Paris, 1763.
Mémoire sur la compagnie des Indes, Paris, 1769
Tableau de la constitution françoise, ou Autorité des rois de France dans les différens ages de la monarchie, 1771.
Paul Fromageot, « Les Fantaisies littéraires, galantes, politiques et autres d’un grand seigneur. Le Comte de Lauraguais (1733 – 1824). » Revue des études historiques, LXXX (1914), 15- 46. (en ligne)
Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littératures, Paris, Hachette, 1876, p. 1205
Louis de Carbonnières, "Le comte de Lauraguais, anglomane isolé, face au jury révolutionnaire", Revue historique de droit français et étranger, vol. 91, No. 2 ().