Loro Piana est une entreprise italienne spécialisée dans la fabrication de tissus et de vêtements de luxe en cachemire ou en laine.
Première entreprise artisanale mondiale dans son domaine, elle a été rachetée en décembre 2013 (80 % du capital social) par la multinationale française de luxe LVMH - Moët Hennessy Louis Vuitton. Elle comprend deux divisions, la filature de laine (qui produit des tissus haut de gamme à partir de fibres nobles telles que le cachemire, le bébé cachemire, la vigogne, les laines extra-fines) et la division Luxury Goods, qui produit et distribue des vêtements et accessoires fabriqués avec ses tissus.
Histoire
Originaire de Trivero, la famille Loro Piana a commencé son activité de marchand de laine au tout début du XIXe siècle, et vers la seconde moitié du siècle, elle s'est installée à Valsesia où elle a fondé la filature de laine Fratelli Lora e Compagnia, suivie par la moulin de laine par Zignone & C. au début du XXe siècle[1]. La société actuelle Loro Piana est créée en 1924 par l'ingénieur Pietro Loro Piana à Quarona. Dans les années 1940, c'est son neveu Franco Loro Piana qui tient la direction de l'entreprise[2] ; il tend vers le haut de gamme[3] et commence à vendre aux maisons de couture parisiennes, entre autres un tissu fin et léger en « Laine de Tasmanie » [1]. Par la suite, deux types de laine sont produites dans les années 1960, la « Tasmanie », ainsi que la « Tasmanie hiver » en pure laine vierge mérinos. Dès lors, l'entreprise développe la variété de tissus commercialisés et exporte au Japon ou aux États-Unis[1]. Depuis les années 1970, Loro Piana est dirigé à part égale et en alternance par les enfants de Franco, Sergio Franco et Pier Luigi[4]. Durant cette époque, la marque produit une luxueuse laine ultra-fine peu rentable, mais qui se révèlera pertinente pour l'entreprise bien des années plus tard[3]. Plus uniquement fournisseur des plus grandes marques, la décennie suivante, l'entreprise commercialise sa propre collection de vêtements dans une intégration verticale, de la matière première jusqu'au produit fini[5],[6],[7] ayant commencé par des écharpes[3].
Depuis 1985, la société a entamé une collaboration avec la Fédération italienne des sports équestres[8]. De plus, Loro Piana habille également Team New Zealand à l'America's Cup World Series depuis 2002. Depuis la fin des années 1990, la marque a étendu sa production de vêtements aux accessoires textiles, chaussures, cadeaux et accessoires pour la maison. Les usines sont situées en Italie, en particulier à Valsesia, dans la province de Vercelli. Les produits sont distribués à travers un réseau d’environ 160 magasins en propre[3], progressivement ouverts depuis le milieu des années 1990, situés dans les rues commerçantes les plus exclusives du monde comme l'avenue Montaigne[9] et via le commerce électronique depuis 2012.
Le , LVMH achète 80 % de Loro Piana pour deux milliards d'euros, le reste de l'actionnariat restant entre les mains de la famille Loro Piana[7]. Les options de vente et d'achat sur la participation de 20 % de la famille expirent en 2016[10]. Au début de l'année suivante, la famille cède 5 % supplémentaires au groupe de luxe français[11]. Concernant le synergies, Bernard Arnault précise que « d'autres marques du groupe LVMH » peuvent profiter du rachat du fournisseur italien « pour leur propre approvisionnement »[12]. L'entreprise compte alors en 2013, 2 600 employés[2], puis 3 500 sept ans plus tard[6]. Le de l'année du rachat, Sergio Loro Piana meurt[2]. Loro Piana reste considéré comme le meilleur fournisseur, dans le monde entier, de laine extra-fine, de cachemire, de laine de vigogne ou de fibre de fleur de lotus[5],[9],[13]. La marque développe également des fibres techniques, dont des laines ultra-fines[14],[3]. Au-delà de la fourniture de ces tissus, le prêt-à-porter représente plus de la moitié du chiffre d'affaires[2],[7].
Controverses
En 2024, l'élu californien Robert Garcia a accusé Loro Piana d'exploiter des populations andines chargée de tondre la laine de vigogne. À la suite de cette affaire, le Congrès américain aurait demandé à son directeur, Antoine Arnault de venir répondre de ces accusations[15]
Caroline Cox (préf. Cameron Silver), Le luxe en héritage : Secrets d'ateliers des grandes maisons, Dunod, (1re éd. 2013), 285 p. (ISBN978-2-10-070551-1), « 1924 : Loro Piana », p. 232 à 235.