L'holotype, qui est abrité dans les collections du musée Field à Chicago, se compose d'un crâne fragmentaire et désarticulé et de restes post-crâniens incomplets. Après sa mort spécimen a été probablement transporté par une rivière vers la mer qui couvrait le centre de l'Amérique du Nord à cette époque, la Voie maritime intérieure de l'Ouest, où il s'est sédimenté dans des calcaires silteux.
Étymologie
Le nom Lophorhothon signifie « nez d'aigrette » (le nom lophos signifiant « aigrette » en grec et rhothon signifiant « nez »). L'unique espèce (et espèce type) est Lophorhothon atopus. Le nom spécifique est dérivé du grec atopos : « rare » ou « étrange ».
Description
La longueur totale du spécimen holotype a été estimée à 4,50 mètres par son inventeur Wann Langston en 1960[1]. Cependant il précise que les restes de squelette retrouvés ne montent pas une ossification complète. Il en déduit qu'il s'agit d'un individu immature, et considère qu'adulte, il aurait pu concurrencer en taille les grands hadrosaures[1]. Thomas Holtz en 2011 évalue la taille adulte de Lophorhothon à 8 mètres pour une masse de l'ordre de 2 tonnes[3].
Classification
La taxonomie de Lophorhothon a été très fluctuante. Dès la création du genre, plusieurs paléontologues ont émis des doutes sur la validité du genre qui cumulait le fait de n'être connu que par un seul spécimen, mal conservé et découvert dans une région où aucun autre hadrosaure n’était connu. Il a été envisagé qu'il s'agisse d'un jeune Prosaurolophus. En 1998, James Lamb propose de le reclasser comme un iguanodontebasal[4], une interprétation qui n'est pas suivie. En 2004, Horner, Weishampel et Forster le positionnent comme un hadrosauriné basal[5]. Ce n'est qu'à partir de 2010 que Lophorhothon est classé comme un hadrosauroïde basal[6],[7].
D'autres analyses phylogénétiques ultérieures ont fourni le même résultat[8], dont celle construite par Prieto-Márquez et ses collègues en 2016 qui conduit au cladogramme suivant[2] :
↑ a et b(en) Albert Prieto-Marquez, Gregory M. Erickson et Jun A. Ebersole, « A primitive hadrosaurid from southeastern North America and the origin and early evolution of 'duck-billed' dinosaurs », Journal of Vertebrate Paleontology, vol. 36, no 2, , e1054495 (DOI10.1080/02724634.2015.1054495)
↑(en) Holtz, Thomas R. Jr. (2011) Dinosaurs: The Most Complete, Up-to-Date Encyclopedia for Dinosaur Lovers of All Ages, Winter 2010 Appendix.
↑(en) Lamb, J. P. 1998. Lophorothon, an iguanodontian, not a hadrosaur. Journal of Vertebrate Paleontology, 18 (3 Abstracts): 59A
↑(en) Horner, J. R., Weishampel, D. B., and Forster, C. A. 2004. Chapter Twenty: Hadrosauridae. in The Dinosauria (2nd edition), Weishampel, D. B., Dodson, P., and Osmólska, H., editors. University of California Press
↑(en) A. Prieto-Marquez and G. C. Salinas, 2010, "A re-evaluation of Secernosaurus koerneri and Kritosaurus australis (Dinosauria, Hadrosauridae) from the Late Cretaceous of Argentina", Journal of Vertebrate Paleontology30(3): 813–837
↑(en) Albert Prieto-Márquez et Mark A. Norell, « Anatomy and Relationships of Gilmoreosaurus mongoliensis (Dinosauria: Hadrosauroidea) from the Late Cretaceous of Central Asia », American Museum Novitates, vol. 3694, , p. 1-49 (DOI10.1206/3694.2, lire en ligne)
↑(en) P. Cruzado-Caballero and J. E. Powell. 2017. Bonapartesaurus rionegrensis, a new hadrosaurine dinosaur from South America: implications for phylogenetic and biogeographic relations with North America. Journal of Vertebrate Paleontology 37(2):e1289381:1-16