Il ne faut pas confondre les commanderies[N 1], chef-lieu administratif d'un ensemble de biens (seigneuries, maisons, étangs, marais salants, granges, moulins, tenures, terres…) et les « simples » maisons du Temple[N 2] qui pouvaient avoir leur propre précepteur (ce n'est pas systématique) mais subordonnées à une commanderie. En sachant que certaines de ces maisons annexes prirent de l'importance et devinrent des commanderies secondaires. Les commanderies relevaient également d'une commanderie principale (baillie), les baillies étant aux ordres d'un maître de province[N 3].
Pour certaines, le rang exact est difficile à déterminer et il faut s'en tenir aux publications récentes spécifiques aux ordres militaires. On citera comme exemple la maison de Peirasson (Peyrassol), qui avait son propre précepteur en 1256 mais qui était rattachée à la commanderie d'Hyères avec un commandeur commun au moment de l'arrestation des templiers. Pour autant, la seigneurie de Cogolin dépendait pendant la seconde moitié du XIIIe siècle de Peirasson. Cette maison devenant un membre de la Commanderie de Beaulieu (Solliès-Pont)[N 4]une fois passée aux Hospitaliers[1] et il s'agit maintenant du domaine viticole connu sous le nom de « commanderie de Peyrassol ».
La liste et la carte ci-dessous distinguent donc les établissements templiers en fonction de ce rang, à savoir les commanderies et les maisons annexes (Maisons du Temple). Elle ne reflète pas l'importance des établissements après leur dévolution aux Hospitaliers.
: Cet édifice est classé/inscrit au titre des Monuments historiques.
* Commanderie principale (baillie) ⇒ B, commanderie ⇒ C, maison du Temple aux ordres d'un précepteur ⇒ M.
L'Île de l'Estel, qui fermait le marais de Peccais en face d'Aigues-Mortes, possession templière de la fin du XIIe siècle, et sur laquelle ils avaient érigé la chapelle Sancta Maria de Astellis, et implanté un établissement désigné Nega Romieu, où se trouvaient des entrepôts maritimes loués à des marchands. La possession de ces biens fut confirmée en août 1258 par le sénéchal de Carcassonne et de Beaucaire, et recopié dans le Chartier du Temple de Saint-Gilles[33],[34]
une chapelle domus templi sur une île au large du Port de Marseille, probablement l'île Saint-Étienne (aujourd'hui île de Ratonneau) dans l'archipel du Frioul, dans laquelle des frères auraient été reçus avant leur embarquement pour la Terre Sainte[35],[36].
Il existe quelques cas où l'on constate au XIIIe siècle la présence d'une commanderie pour chacun de ces deux ordres militaires comme celles de Saint-Gilles mais la liste ci-dessous n'entre pas dans ce cas de figure:
Saint-Raphaël est indiqué comme tel dans la base Mérimée[44] mais cette attribution est sujette à discussion[N 8]
Collioure: en 1207, le roi d’Aragon concède aux Templiers de la terre à l’intérieur du château ainsi qu'à l’extérieur de l’enceinte. Il leur permet d’ouvrir une porte dans les murs et de construire des maisons à l’intérieur ou à l’extérieur du château. Leur établissement semble cependant être resté modeste[45], bien qu'il ait permis l'embarquement d'hommes et de marchandises à destination de la Terre Sainte[46].
Benoît Beaucage, « La saisie des biens provençaux de l'ordre du Temple », dans Normes et pouvoir à la fin du Moyen Âge, Ceres, Montréal, 1989, p. 85-104
Benoît Beaucage, « La fin des Templiers en Provence : l'exemple de la viguerie d'Aix », Provence historique, vol. 49, nos 195-196, , p. 79-91. (ISSN0033-1856, lire en ligne)
Damien Carraz, « Causa defendende et extollende christianitatis. » La vocation maritime des ordres militaires en Provence (XIIe – XIIIe siècles) », dans Michel Balard (dir.) et al., Les Ordres militaires et la mer, Paris, CTHS, coll. « Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques (édition électronique) », (lire en ligne)
Damien Carraz, « La territorialisation de la seigneurie monastique : les commanderies provençales du Temple (XIIe – XIIIe siècle) », Mélanges de l’École française de Rome - Moyen Âge, vol. 123, no 2, 2011 [lire en ligne]
Joseph-Antoine Durbec (préf. Jacques Juillet), Templiers et Hospitaliers en Provence et dans les Alpes-Maritimes, Grenoble, Le Mercure Dauphinois, , 430 p. (ISBN978-2-9138-2613-7, présentation en ligne)
Joseph-Antoine Durbec, « Les Templiers en Provence : Formation des commanderies et répartitions géographiques de leurs biens », Provence historique, t. 9, nos 35/37, , p. 1-35 (lire en ligne), 97-132 (lire en ligne)
↑généralement indiquées dans les chartes comme « grangia, mansus » ou encore « stare » lorsqu'elles se trouvaient en milieu urbain, cf. Carraz 2005, Ibid., p. 98-99 et Carraz 2005, p. 228.
↑« magister domorum militiae templi » que l'on traduit par « maître des maisons (commanderies) du Temple ».
↑Le siège de la commanderie templière de Saint-Gilles ne se trouvait pas intra-muros mais sur un îlot du Petit-Rhône, au sud-est de la vieille ville, cf. Carraz 2005, p. 201-202. 43° 40′ 27″ N, 4° 26′ 03″ E. Le siège de la commanderie hospitalière, étant lui encore plus au sud.
↑Venrella est un toponyme disparu. Laure Verdon[30] puis Damien Carraz[31] l'ont situé à proximité des lieux-dits Petit Astoin et Cabanes-Cambon sur la commune des Saintes-Maries-de-la-Mer. Trudon des Ormes n'était pas parvenu à localiser la maison du Temple de Verenrellus [sic][32]. L'interrogatoire du commandeur et du bouteiller de la domus Templi de Vencella / Verencella a été publié par Ménard 1744, p. 203.
↑La base Mérimée le mentionne comme tel mais les historiens locaux affirment que non et ceux spécialistes de l'ordre du Temple n'y font jamais référence.
↑Damien Carraz, « L’emprise économique d’une commanderie urbaine : l’ordre du Temple à Arles en 1308 », dans Arnaud Baudin (dir.), Ghislain Brunel (dir.), Nicolas Dohrmann (dir.) et al. (préf. Philippe Adnot & Agnès Magnien), L'économie templière en Occident : patrimoines, commerce, finances, Éditions Dominique Guéniot, , 543 p. (ISBN978-2-8782-5520-1, présentation en ligne), p. 141-176 [lire en ligne]
↑Bruno Tadeu Salles, « Les commanderies d’Arles et de Bayle et leurs conflits avec les moines de Sylvéréal et de Saint-Antoine : considérations sur la « seigneurialisation » du Temple en Basse-Provence (1176-1244) », dans Arnaud Baudin (dir.), Ghislain Brunel (dir.), Nicolas Dohrmann (dir.) et al. (préf. Philippe Adnot & Agnès Magnien), L'économie templière en Occident : patrimoines, commerce, finances, Éditions Dominique Guéniot, , 543 p. (ISBN978-2-8782-5520-1, présentation en ligne), p. 177-206 [lire en ligne]
↑Noël Coulet, « Les Templiers de Bayle au XIIe siècle : un document inédit », Provence historique, vol. 54, no 215, , p. 27-34. (ISSN0033-1856, lire en ligne)
↑Christelle Carron et Laurent Lautier, « Bouyon, Broc et Carros », dans Alpes Méditerranée Mémoires : travaux de l'Institut de Préhistoire et d'Archéologie, t. 40, Editions IPAAM, , p. 125-138
↑(la) Paul Guillaume, Chartes de N.-D. de Bertaud, monastère de femmes de l'ordre des Chartreux, diocèse de Gap / publiées sous les auspices de la Société d'études des Hautes-Alpes, , p. 118 (n°110), lire en ligne sur Gallica
02 juillet 1279 ⇒ Frère Osilier, commandeur des maisons du Temple dans le Gapençais, acte signé dans la maison du Temple de Tallard.
↑Laure Verdon, « Les acaptes consenties aux ordres militaires dans les terres du Bas-Rhône aux XIIe – XIIIe siècles : un enjeu politique et économique », Mélanges de l'école française de Rome. Moyen Âge, vol. 113, no 1, , p. 412, 421-423 (lire en ligne)