Son nom varie beaucoup selon les transcriptions : Lipcani, Lipcheni, Lipcani-Tîrg, Tîrgul-Lipcani, Lipceni, Lipchen', Lipcheny, Lipkany, Lipkan', Lipkani, Lipchany, Lypchany, Lipchani, Lipkamya, Lepkan, Lepkany, Lepkani, Lepcan, Lepcany, Lepcani, Linkani, Liptchani, Lipkane, Lipkon et Lipcon.
Histoire
La première mention de la ville apparaît en principauté de Moldavie, le , sous le nom de Boureni. Elle prend son nom actuel en 1699 et devient russe en 1812, au traité de Bucarest, sous le nom de Lipkany. En 1904 est construite la ligne de train Lipcani-Novosselytsia puis, en 1937, le pont Rădăuți-Prut-Lipcani.
Le , lors de l'opération Barbarossa, la ville est bombardée par l'armée allemande. Le , les juifs de Lipcani sont envoyés avec ceux de Secureni à Briceni. Le 11, douze otages juifs sont exécutés et le 20, commence la marche de la mort de 1200 juifs de Lipcani. Le , tous les juifs de Briceni sont envoyés en camp d'extermination. De nombreux meurent en route et sont parfois abattus. À Moguilev, les nazis sélectionnent les personnes âgées et font creuser leurs tombes par les plus jeunes. Les survivants sont ensuite transférés à Otaci puis à Secureni. En outre, accusés par les autorités roumaines, devenues alliées de l'Allemagne nazie, d'avoir été complices de l'invasion soviétique, tous les jeunes juifs réputés communistes ou soupçonnés de l'être, sont ensuite assassinés dans une forêt près de Soroca[2].
En , après la Première offensive Iași-Chișinău, la ville redevient membre de la République socialiste soviétique de Moldavie, mais elle est alors en grande partie dépeuplée. Progressivement, elle se repeuple ensuite, par l'exode des villageois moldaves de l'oblast de Tchernivtsi désormais rattaché à l'Ukraine, et par l'afflux de travailleurs des chemins de fer soviétiques[3]. Au recensement de 2004, Lipcani était peuplée pour moitié de Moldaves, et pour l'autre moitié de Slaves essentiellement Ukrainiens et Russes[4].
Fraydele Oysher (1913-2004), chanteuse, dont la famille d'artistes comprend aussi son époux Harold Sternberg, sa fille Marilyn Michaels ou encore Mark Wilk et Joanna Sternberg
On ajoute parfois à ces noms celui de Măhl Koifman (Lipcani, 1881- New York, 1946), médecin, écrivain, traducteur et père de la romancière américaine Bel Kaufman ou de Vera Hacken (Lipcani, 1912- Cliffside Park, 1988)[5]. Yitzhak Orpaz-Auerbach (1923-2015) y a également vécu.
Bibliographie
Aaron Shuster, Lipcan Fun Amol (Lipcan of Old), Yizkor book in Yiddish, 1957 Lire en ligne (en Yiddish)
Kehilat Lipkany: Sefer Zikaron (Prayer for Lipkany), 1963 Lire en ligne (en hébreu et yiddish)
↑Sergiu Bacalov, (ro) Lipcanii (tătarii lituanieni) și Țara Moldovei : de la mercenari la slujitori, sec. XVII – începutul sec. XIX (« Les Lipcans (tatars lituaniens) et la Principauté de Moldavie : de mercenaires à serviteurs ») in : Studii de istorie și sociologie, vol. 1, Chișinău, 2016, pp. 4-21, (ISBN978-9975-89-018-2), (ISBN978-9975-89-019-9) ; [1].
↑(en) Massacres, déportations & marches de la mort en Bessarabie, en juillet 1941, [2].
↑Irina Beregoi, Igor Munteanu, Ioniță Veaceslav, (ro) Ghidul orașelor din Republica Moldova (« Guide des villes de la République de Moldavie »), éd. Tish, Chișinău 2004, (ISBN9975-947-39-5).
↑Miroslava Metleaeva, Olimpul din Lipcani Un fenomen literar basarabean dans Limbă, literatură, folclor, numéro 1, Chișinău, 2021, Institutul de Filologie Română Bogdan Petriceicu-Hasdeu.