Les Récits de la demi-brigade est un recueil de six nouvelles de l'écrivain français Jean Giono (1895-1970), publié après sa mort aux éditions Gallimard en 1972.
Analyse
Le titre et l'ordre des six textes, écrits entre 1955 et 1965 : Noël, Une histoire d'amour, Le Bal, La mission, La Belle Hôtesse, L'écossais ou la fin des héros, ont été choisis par l'auteur[1].
Ces nouvelles présentent une forte unité de lieu (la Provence, du pays d'Aix aux Cévennes, souvent dans le vent ou les intempéries), de temps (le règne de Louis-Philippe après 1830) et d'action (enquêtes et interventions de gendarmerie contre les bandits de grands chemins et les activistes légitimistes). Elles sont toutes narrées à la première personne par Martial Langlois : ancien capitaine de dragons qui a participé aux campagnes napoléoniennes sous les ordres du maréchal Soult, il est désormais capitaine de la Gendarmerie royale dans les Bouches-du-Rhône[2]. Célibataire quadragénaire [3], cavalier indépendant d'esprit, mais attaché à la noblesse des comportements, il lutte par l'action contre « cet enfer qu'un homme digne de ce nom porte toujours en lui-même » (Le Bal, dernière page)
[4]. Langlois est aussi le héros du roman Un Roi sans divertissement, publié antérieurement (en 1947), mais dont l'action se situe à une époque postérieure (les années 1843-1848), et dans lequel il finit par se suicider. Un autre personnage du recueil reparaît également ailleurs dans l'œuvre de Giono : la marquise Pauline de Théus du Hussard sur le toit et de Mort d'un personnage. Ces textes courts (15-20 pages[5]) s'inscrivent ainsi dans le groupe d'œuvres appelé « cycle du Hussard », ainsi nommé parce que certains des personnages du Hussard sur le toit y réapparaissent, et qui rassemble, dans l'ordre de leur diégèse (qui ne correspond pas à l'ordre de publication) :
- Le Bonheur fou (action vers 1820 ; publié en 1957) ;
- Les Récits de la demi-brigade (action vers 1830 ; publication posthume en 1972) ;
- Angelo (action en 1832 ; publié en 1953) ;
- Le Hussard sur le toit (action en 1832 ; publié en 1951) ;
- Mort d'un personnage (action à la fin du XIXe siècle ; publié en 1948).
La densité du style de Giono seconde manière, économe de moyens, brille dans ces nouvelles dynamiques et plaisantes au style dégraissé et allègre, à l'esprit stendhalien[6].
Éditions
- Les Récits de la demi-brigade, éditions Gallimard, coll. "Blanche", Paris, 1972.
- Les Récits de la demi-brigade, dans Jean Giono. Œuvres romanesques complètes, tome V, Gallimard, coll. "Bibliothèque de la Pléiade", Paris, 1980 ; édition établie par Robert Ricatte avec la collaboration de Pierre Citron, Henri Godard, Janine et Lucien Miallet et Luce Ricatte (ISBN 9782070109777).
Notes et références
- ↑ "Note de l'éditeur" en ouverture de l'édition originale, p. 5.
- ↑ Le casernement de la demi-brigade de Langlois est placé par Giono entre Aix et Saint-Maximin, à « Saint-Pons », village fictif, mais que les indications géographiques fournies permettent d'identifier approximativement à Trets.
- ↑ Puisqu'il aura environ 56 ans à la fin d'Un roi sans divertissement, vers 1848.
- ↑ Jean Giono, "un roi sans divertissement", Paule Andrau, éd. Bréal 2003 p. 135 [1]
- ↑ Sauf pour le dernier — mais premier écrit —, "L'Écossais", qui fait 45 pages.
- ↑ Guri Ellen Barstad - Jean Giono: Récits de la demi-brigade. Martial ou la route parallèle [2]
|
Bibliographie |
Romans |
|
Recueils de nouvelles |
|
Nouvelles |
|
Autres œuvres |
|