Le Grand Continent est une revue de gauche fondée en 2019 consacrée à la géopolitique[1], aux questions européennes[2], juridiques[3] ainsi qu’au débat intellectuel et artistique[4] qui entend « construire un débat stratégique, politique et intellectuel à l’échelle pertinente »[5].
Histoire
Création
La revue a été créée en par Gilles Gressani, Ramona Bloj et Mathéo Malik[6]. Elle est éditée par le think tank Groupe d'études géopolitiques[7], association indépendante fondée à l’École normale supérieure en [8], chargée de penser le monde et les relations internationales à l’échelle de l’Europe[9].
Au début de la pandémie de Covid-19 en Europe, en , le Groupe d'études géopolitiques a publié sur le Grand Continent un Observatoire géopolitique du Covid-19 comprenant des articles d’analyse ou de fond[10] ainsi que la première cartographie présentant la diffusion de la pandémie à l’échelle régionale en Europe[11],[12].
Le président de la RépubliqueEmmanuel Macron donne au Grand Continent, le , un long entretien en y exposant sa doctrine en matière internationale et sa vision du monde post-Covid[6], lu par 1,5 millions de personnes en français, en italien, en espagnol, en allemand, en polonais ou en anglais[13],[14],[15].
Plurilinguisme
Si depuis sa création, certains articles sont traduits (en anglais ou espagnol, puis en italien ou allemand), le Grand Continent est devenu entièrement bilingue français-espagnol à partir de mars puis entièrement trilingue (français-espagnol-italien) à partir de novembre 2023[5].
La revue prévoit de publier une édition dans les cinq principales langues européennes (français, espagnol, italien, allemand et polonais) d'ici à la fin de l'année , avant de lancer une édition anglophone[16].
Pour Les Echos, « la revue numérique le Grand Continent s'est imposée comme une référence sur les questions de géopolitique ». Pour la journaliste du Financial Times Rana Foroohar, la revue est l'un des « rares endroits où des Américains peuvent lire des articles de qualité sur l'Europe du point de vue continental »[21].
A la fin de l'année 2024, la revue compte 25000 abonnés et son site web enregistre 20 millions de visites par an[9],[20].
Contenu
Les lettres hebdomadaires
La première publication du Grand Continent est une newsletter hebdomadaire, «La lettre du dimanche», qui paraît sans discontinuer depuis[6],[9]. Cette publication « explore les imaginaires politiques et culturels contemporains, en réfléchissant aux grands sujets du débat européen par le prisme des travaux du Grand continent »[5].
L'autre newsletter du Grand Continent est «La lettre du lundi», qui paraît chaque lundi matin[13],[22]. Cette publication « propose une synthèse de tout ce qu’il faut connaître pour comprendre l’agenda géopolitique de la semaine qui vient à l’échelle continentale »[5].
Au croisement du monde universitaire, politique, médiatique
Politiquement, le Grand Continent ne revendique aucun positionnement particulier[6],[13].
Revue papier chez Gallimard
Depuis 2022 la revue paraît en format papier aux éditions Gallimard avec un numéro annuel. Depuis 2024 l’écrivain italo-suisse Giuliano da Empoli en assure la direction.
Le Grand Continent est également à l’origine d’un cycle de débats hebdomadaires , appelés les Mardis du Grand Continent[37],[38], à l’École normale supérieure, qui ont lieu depuis 2019, et connaissent un important succès. Pour Les Echos, l'affluence aux mardis est : «du jamais vu depuis le temps héroïque où Jacques Lacan animait son séminaire dans la petite salle Dussane, bourrée à craquer»[6].
Depuis 2022, les événements hebdomadaires de la revue se déroulent également à Rome, à Madrid et en Pologne, avec une participation d’environ 250 personnes par séance[19].
Colloques et événements
Au printemps 2018, la revue a organisé un cycle de six conférences retransmises depuis Paris dans une vingtaine de villes européennes, qui a touché un public de 30 000 personnes[6]. Ces conférences ont été édité sous la forme d'un livre, Une certaine idée de l’Europe, paru aux éditions Flammarion en .
Sommet Grand Continent
Du 18 décembre au 20 décembre 2023, le Grand Continent a organisé la première édition du Sommet Grand Continent qui a réuni à Saint Vincent et à Courmayeur, dans la Vallée d'Aoste, plus de cent trente politiques, industriels et intellectuels, dont notamment Josep Borrell, Romano Prodi, Enrico Letta, Laurence Boone et Margarita Robles, pour « cristalliser un grand récit européen », autour des transitions écologiques, géopolitiques et numériques en cours[39],[40]. Au cours de cette première édition, Michel Barnier, qui fait partie des participants reçoit le titre d'ami de la Vallée d'Aoste[41].
La revue dispose du soutien financier de la région Vallée d'Aoste pour l'organisation de ce Sommet annuel[20].
Le Prix littéraire Grand Continent
En , la revue organise la première édition de son prix littéraire. Le prix, destiné à récompenser une œuvre marquant un grand récit européen parmi des œuvres en langue française, allemande, italienne, espagnole et polonaise[45]. La dotation du prix est de 100 000 euros pour l’aide à la traduction, l’édition et la promotion[46],[47]. Le choix du Mont Blanc comme lieu de cérémonie fait référence à l’importance de ce lieu tant au niveau européen — de nombreux auteurs y font référence comme Jules Michelet — mais aussi à l’aspect linguistique et de la traduction — le conflit frontalier franco-italien[47].
↑« La fin de la revue « Le Débat » suscite des lectures divergentes dans le milieu de la pensée française », Le Monde, (lire en ligne).
↑« Europe, où trouver des informations sur internet », Toute l'Europe, (lire en ligne).
↑« « La Revue européenne du droit se veut une source de débats critiques autour des principales questions du monde contemporain » », Le Monde du Droit, (lire en ligne).
↑« Mardis du Grand Continent », sur Département d'Histoire de l'Ecole Normale Supérieure (consulté le ).
↑« Mardis du Grand Continent », sur Département de Géographie de l’École Normale Supérieure (consulté le ).
↑Nicolas Truong, « La grande inquiétude des intellectuels européens : populismes, climat, guerres en Ukraine et à Gaza… », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )