Julia Cagé est la fille d'un cadre supérieur[1] et d'une mère au foyer qui s'est consacrée à l'éducation de ses enfants[2]. Elle a une sœur jumelle, Agathe Cagé, haut-fonctionaire et ancienne élève de l'École nationale d'administration[3] et une sœur aînée, cheffe d'entreprise[1]. Par ailleurs, elle est depuis 2014 l'épouse de l'économiste Thomas Piketty[4].
Elle est également chercheuse associée au Centre for Economic Policy Research (CEPR)[10] et co-directrice de l'axe « Évaluation de la démocratie » du Laboratoire interdisciplinaire d'évaluation des politiques publiques[11],[12].
En , Julia Cagé est nommée présidente de la Société des lecteurs (SDL) du Monde et devient la première femme de l'histoire de la SDL à être élue à la fonction[19].
Association Un bout du Monde
En , Julia Cagé lance avec la SDL et le Pôle d’Indépendance du Monde l'association Un bout du monde[20] « pour la reconquête citoyenne de l'actionnariat des médias d'information », dont elle devient présidente. Elle fixe comme objectif de permettre aux salariés, aux journalistes et aux lecteurs de devenir les garants de l’indépendance des médias au cours des mois et des années à venir[21].
Prises de position
Engagée à gauche[22], Julia Cagé signe un appel d'économistes en soutien au candidat François Hollande lors de la campagne présidentielle de 2012, en raison de « la pertinence des options [proposées], en particulier pour ce qui concerne la reprise de la croissance et de l'emploi »[23].
En , dans la perspective de l'élection présidentielle de 2017, Julia Cagé est l'un des onze initiateurs de l'appel « Notre primaire » pour une primaire à gauche[24],[25].
Dans cet ouvrage publié en , elle interroge l'épuisement démocratique et le poids des intérêts privés dans le financement de la vie politique et ses conséquences[30]. L'ouvrage reçoit un prix de l'association Anticor en 2019[31],[32].
Sauver les médias
Dans ce livre publié en , et sous-titré Capitalisme, financement participatif et démocratie[33], elle propose notamment un nouveau modèle pour organiser les médias, la « société de média à but non lucratif » (ou « fondaction »), intermédiaire entre la fondation et la société par actions classique. L'objectif est de permettre un partage et un renouvellement démocratique du pouvoir et des financements. Les lecteurs, journalistes et autres financeurs participatifs verraient leur apport en capital reconnu par des droits de vote majorés, alors que ceux des plus gros actionnaires seraient minorés. Les médias bénéficieraient ainsi de la réduction fiscale ouverte aux dons, ce qui permettrait, selon Julia Cagé, de remplacer le système souvent opaque et inefficace d'aides à la presse par un soutien « neutre, transparent et citoyen »[34]. Selon Éric Fottorino, ce modèle peut difficilement fonctionner pour des médias de grande taille, qui ne peuvent pas se passer de gros actionnaires de référence[35].
Ce livre s'appuie notamment sur une analyse de l'évolution historique des médias et de leur mode de gouvernance et de financements en Europe et aux États-Unis depuis le début du XXe siècle, ainsi que sur des travaux précédemment menés sur l'impact d'une concurrence parfois excessive entre supports médiatiques sur l'émiettement des rédactions, en prenant l'exemple de la presse quotidienne régionale en France depuis 1945[36].
L'information est un bien public
Cet ouvrage, écrit avec Benoît Huet et publié en , est consacré au financement des médias, à leur modèle de gouvernance et de propriété[37]. Elle y propose une « loi de démocratisation de l'information » qui permettrait notamment l'ouverture des instances de direction aux salariés et la mise en place de droit d'agrément pour les nouveaux actionnaires.
Dans la continuité de ses ouvrages précédents, ce livre s'inspire notamment sur le transfert du quotidien Libération à une société à but non lucratif par son actionnaire en 2020[37].
2015 : Sauver les médias : capitalisme, financement participatif et démocratie, Paris, Le Seuil, coll. « La République des idées » (ISBN978-2-02-121955-5) Prix spécial du jury 2016 des Assises du journalisme[38],[39]. Traduit en 10 langues, dont l'anglais, l'allemand, l'italien, l'espagnol, le coréen, le japonais, etc.[40]
↑Arrêté du 10 février 2006 portant nomination d'élèves à l'École normale supérieure (session 2005) (liste), [lire en ligne]..
↑« Julia Cagé », sur www.theses.fr (consulté le ).
↑Julia Cagé, Certification of doctoral defense of "Essays on the Political Economy of Information" (certification), Université Harvard, , [lire en ligne]..
↑Aude Carasco, Julia Cagé, économiste : « L’information est un bien public » (actualité), Bayard Presse, Paris, , [lire en ligne]..
↑Communiqué : Julia Cagé devient présidente de la Société des lecteurs du « Monde » (actualité), Société éditrice du Monde (d), Paris, , [lire en ligne]..