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Le Dictionnaire khazar retrace la naissance et la disparition des Khazars, un peuple venu d'Orient[évasif], à travers les principaux mots de son histoire. Il se présente sous une forme originale, puisque de n'importe quel endroit d'où le lecteur commence, il peut comprendre le récit — ou du moins une signification possible du récit. Il existe par ailleurs trois versions de ce livre : une version féminine, une version masculine et une version androgyne.
Les Khazars
Les Khazars étaient un peuple turcique semi-nomade d’Asie centrale ; leur existence est attestée entre les VIe et XIIIe siècles. Le nom « Khazar » semble dériver d'un mot turc signifiant errant, nomade (gezer en turc moderne). Au VIIe siècle les Khazars s'établirent en Ciscaucasie aux abords de la mer Caspienne où ils fondèrent leur Khaganat. À leur apogée, les Khazars, ainsi que leurs vassaux, contrôlaient un vaste territoire qui pourrait correspondre à ce que sont aujourd'hui le sud de la Russie, le Kazakhstan occidental, l'Ukraine orientale, la Crimée, l'est des Carpates, ainsi que plusieurs autres régions de Transcaucasie telles que l'Azerbaïdjan et la Géorgie.
Les Khazars remportèrent plusieurs séries de succès militaires sur les Sassanides, puis sur le califat, établi en deçà de la Cicscaucasie, empêchant ainsi toute invasion arabo-islamique du sud de la Russie. Ils s'allièrent à l'Empire byzantin contre les Sassanides et le Rus' de Kiev. Lorsque le Khaganat devint une des principales puissances régionales, les Byzantins rompirent leur alliance et se rallièrent aux Rus' et Petchénègues contre les Khazars. Vers la fin du Xe siècle, l'Empire khazar s'éteignit progressivement et devint l'un des sujets de la Rus' de Kiev.
Au VIIIe siècle, pris en tenaille entre les Orthodoxes et les Musulmans, les Khazars invitèrent un moine, un derviche et un rabbin à débattre des mérites de chaque religion. À la suite de cette polémique, selon une tradition historiquement contestée, le roi et une partie de la noblesse des Khazars se seraient convertis au judaïsme[1]. Le livre de Milorad Pavić reflète cette évolution puisque l'essentiel du « dictionnaire » est constitué de trois parties : le Livre Rouge (sources chrétiennes sur la question khazare), le Livre Vert (sources islamiques sur la question khazare) et le Livre Jaune (sources hébraïques sur la question khazare).
Accueil
Le Dictionnaire khazar a inspiré un groupe d’auteurs amateurs ayant produit un livre collectif dans le cadre d’un atelier d’écriture créative Rémanence des mots. L’auteure de ce livre, Hôtel Virginia, est Dorothéa Schultz (Schultz), apparue dans le même Dictionnaire khazar[2].
La source principale, directe ou indirecte, du thème, est le Kitâb al-hujja wa-l-dalîl fî nusr al-dîn al-dhalîl, "Livre de la réfutation et de la preuve concernant la religion méprisée", ou Kitâb al-Khazari, "Livre du khazar", ou en hébreu Sefer al-Khazari (Kuzari), de Juda Halevi (1075-1141), un des grands poètes de l'âge d'or andalou.
Le site de Maria Bejanovska, traductrice en langue française des romans Le Dictionnaire khazar et Le Lévrier russe (avec des extraits d'ouvrages de l'auteur pas encore publiés en France).