Laurent Martial Stanislas Boutroüe, né le 11 mars 1757 à Chartres (département d'Eure-et-Loir), mort le 28 février 1816 à Cherré (département de la Sarthe)[1], est un homme politique de la Révolution française.
Laurent Boutrouë étudie l'italien auprès de Louis-Henri Horeau, procureur de Chartres, chez qui il côtoie Jacques-Pierre Brissot[2]. Celui-ci le décrit a posteriori dans ses mémoires rédigées en prison comme « vif, pétulant, plein d'esprit » mais déplore « quel mauvais génie le précipita dans le maratisme »[3].
En 1781, il achète la charge notariale à Gréez-sur-Roc. Il demeure, à ce moment-là, dans le bâtiment occupé actuellement par la mairie du village. L'année suivante il est reçu à la sénéchaussée du Maine, dont le siège est alors au Mans.
En septembre 1792, Laurent Boutrouë est élu député du département de la Sarthe, le cinquième sur dix, à la Convention nationale[4]. Il siège sur les bancs de la Montagne. Lors du procès de Louis XVI, il vote la mort et rejette l'appel au peuple et le sursis à l'exécution[5]. En avril 1793, il vote contre la mise en accusation de Jean-Paul Marat : « J'adopte les motifs énoncés par Thirion [député montagnard de la Moselle] ; j'ajoute que je ne puis décréter d'accusation un patriote, pour avoir appelé le glaive vengeur du peuple sur la tête des conspirateurs »[6]. En mai de la même année, il vote contre le rétablissement de la Commission des Douze[7]. En juin, il est élu membre du Comité d'instruction publique[8].
↑Régis Coursin, « Chapitre I. La voie de la sublimation. Brissot, noble d’esprit », dans Jacques-Pierre Brissot : Sociologie historique d’une entrée en révolution, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 25–78 p. (ISBN978-2-7535-9202-5, lire en ligne)
↑Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 62, séance du 13 avril 1793, p. 42.
↑Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 65, séance du 28 mai 1793, p. 535.
↑James Guillaume, « Les premiers travaux du Comité d’instruction publique de la Convention nationale, relatifs à l’organisation de l’instruction, d’octobre 1792 à juillet 1793 (fin) », Revue pédagogique, vol. 21, no 2, , p. 208–225 (lire en ligne, consulté le )
↑Françoise Brunel, « Les derniers Montagnards et l'unité révolutionnaire », Annales historiques de la Révolution française, vol. 229, no 1, , p. 385–404 (DOI10.3406/ahrf.1977.1009, lire en ligne, consulté le )
↑Jean-René Suratteau, « Coups d’État du Directoire (Les) », p. 300-306 in Albert Soboul (dir.), Dictionnaire historique de la Révolution française, Paris, Presses universitaires de France, 1989, réédition collection « Quadrige », 2005, 1132 p.