Espèces relativement petites à très grandes (jusqu'à 55 mm), souvent brillamment colorées, au corps ovoïde plus ou moins allongé, ou allongé-rectangulaire, à l'exception d'espèces myrmécomorphes. Les antennes sont insérées en-dessous du milieu des yeux, les ocelles sont absentes. Les marges latérales du pronotum sont peu explanées et au bord émoussés (plus explanées et tranchantes chez les Pyrrhocoridae). Les membranes ont des cellules basales et au moins 7 veines qui en rayonnent. L'ouverture de la glande métathoracique odorante est réduite. La femelle a un long ovipositeur placé dans une fente du dernier sternite abdominal[2],[3].
Répartition et habitat
Les Largidae sont présents dans toutes les grandes zones biogéographiques, avec la plus grande diversité dans les régions tropicales et subtropicales[3].
Biologie
Dans la mesure de ce qu'on en connaît, les Largidae semblent se nourrir de graines et de sucs végétaux, Une partie d'entre eux se nourrissent de graines au sol, les autres se rencontrent dans les buissons et les arbres[3].
Chez Largus californicus, les œufs sont pondus au sol, d'un nombre moyen de 130 par ponte. Il y a deux générations par année. Les juvéniles et adultes changent de couleur de manière spectaculaire, rouge au premier stade, noir aux stades II à V, et l'adulte est noir à bordures orange. Les juvéniles se réunissent par groupe pouvant dépasser 100 individus. L'espèce se nourrit de plantes, mais complète son régime par des excréments et des charognes[4].
Une espèce (Thaumastaneis montandoni) est myrmécomorphe, ressemblant à des fourmis. D'autres (genres Arhaphe, Pararhaphe) semblent imiter des Mutillidae (Hyménoptères). Par ailleurs, l'aposématisme est fréquent dans cette famille[5].
Certaines espèces ont un mécanisme de stridulation, entre le rebord de l'hémélytre et un plectre sur le fémur postérieur[3].
Les Largidae possèdent dans l'intestin un microbiote avec des souches d'une bactérie particulière associée à des plantes (Bukholderia, Betaproteobacteria), acquise dans l'environnement par chaque génération, et non par transmission verticale[6].
Systématique
Le rang de famille a été attribué en 1843 par Amyot et Serville, mais depuis 1916, les Largidae également ont été considérés comme une sous-famille des Pyrrhocoridae (Van Duzee) ou des Alydidae (Bliven), avant d'être à nouveau considérés comme une famille à part entière, statut accepté par la plupart des auteurs modernes. Elle est considérée comme monophylétique, mais une analyse cladistique reste encore à faire[3]. Elle constitue, au sein de la super-famille des Pyrrhocoroidea, le groupe-frère des Pyrrhocoridae, dont elle se serait séparée il y a environ 125 millions d'années (Crétacé)[7].
Deux sous-familles sont distinguées, les Larginae (Hémisphère ouest) et les Physopeltinae (Hémisphère Est), sur la base des rainures séparant les segments abdominaux, droits chez les premiers, et fortement sinués chez les seconds. Une troisième, les Arhaphinae, est fréquemment considérée comme une tribu au sein des Larginae[3],[5].
Elle compterait à ce jour 24 genres, et environ 222 espèces[3].
Macrocheraia grandis (Physopeltinae, Lohitini).
Physopelta robusta, Physopeltinae, Physopeltini
Largus californicus, Largini
Largus davisi, Larginae, Largini
Largus davisi, accouplement
Liste des sous-familles tribus et genres
Selon BioLib (12 juillet 2022)[8], corrigé et complété à partir de Schuh et Weirauch, 2020[3] et Stehlík et Brailovsky, 2011[9] :
↑Henri-Pierre Aberlenc (coordination), Les insectes du monde : biodiversité, classification, clés de détermination des familles, Plaissan & Versailles, Museo Éditions & Éditions Quae, , 1848 p. (ISBN978-2-37375-101-7 et 2-37375-101-1, OCLC1250021162, lire en ligne), tome 1, p. 517, tome 2 pp. 210 et 254
↑Carey L. Booth, « Biology of Largus californicus (Hemiptera: Largidae) », The Southwestern Naturalist, vol. 35, no 1, , p. 15 (DOI10.2307/3671980, lire en ligne, consulté le )
↑(en) Eric Robert Lucien Gordon, Quinn McFrederick et Christiane Weirauch, « Phylogenetic Evidence for Ancient and Persistent Environmental Symbiont Reacquisition in Largidae (Hemiptera: Heteroptera) », Applied and Environmental Microbiology, vol. 82, no 24, , p. 7123–7133 (ISSN0099-2240 et 1098-5336, PMID27694238, PMCIDPMC5118923, DOI10.1128/AEM.02114-16, lire en ligne, consulté le )
↑(en) Sailendharan Sudakaran, Franziska Retz, Yoshitomo Kikuchi et Christian Kost, « Evolutionary transition in symbiotic syndromes enabled diversification of phytophagous insects on an imbalanced diet », The ISME Journal, vol. 9, no 12, , p. 2587–2604 (ISSN1751-7370, DOI10.1038/ismej.2015.75, lire en ligne, consulté le )
↑(en) Jaroslav L. STEHLÍK et Harry BRAILOVSKY, « Two new genera of the tribe Largulini (Hemiptera: Heteroptera: Largidae) from Greater Antilles », Acta Entomologica Musei Nationalis Pragae, vol. 51, no 2, , p. 449-456 (lire en ligne [PDF])