La classe Hardi a été conçue pour escorter les cuirassés rapides de la classe Dunkerque et pour contrer les grands destroyers des classes Navigatoriitalienne et Fubukijaponaise[1]. Les navires avaient une longueur de 117,2 mètres, une largeur de 11,1 mètres[2] et un tirant d'eau de 3,8 mètres. Les navires avaient un déplacement de 1800 tonnes en charge standard et 2577 tonnes à pleine charge. Ils étaient propulsés par deux turbines à vapeur à engrenages, chacune entraînant un arbre d'hélice, utilisant la vapeur fournie par quatre chaudières à circulation forcée Sural-Penhoët. Les turbines ont été conçues pour produire 58000 chevaux (42659 kW), ce qui était destiné à donner aux navires une vitesse maximale de 37 nœuds (69 km/h). Les navires transportaient 470 tonnes de mazout, ce qui leur donnait une autonomie de 3100 milles marins (5700 km) à 10 nœuds (19 km/h). L’équipage était composé de 10 officiers et de 177 hommes du rang[3].
Commandé le 4 mai 1936, le Lansquenet a été mis en chantier par les Forges et chantiers de la Gironde à leur chantier naval de Bordeaux le 17 décembre 1936. Il a été lancé le 20 mai 1939 et est entré en service en 1940. Le navire a été armé pour essais le 1er juin et il était encore en cours d’armement le 27 juin lorsqu’il navigua (pour la première fois par ses propres moyens) de Bordeaux à Casablanca, au Maroc français. Durant sa remontée de la Gironde, il fut pris pour cible par l’artillerieallemande, mais sans succès. Les mois suivants, cinq des navires de la classe Hardi ont reçu l’ordre de se rendre à Oran pour escorter le cuirasséProvence. Le Lansquenet y arriva le 5 novembre. Repartis ce jour-là, les navires arrivèrent à Toulon trois jours plus tard. Après cela, le Lansquenet fut placé en réserve, toujours pas complètement achevé[5].
Lorsque les Allemands envahirent la France de Vichy et tentèrent de s'emparer des navires français à Toulon le 27 novembre 1942, le Lansquenet était en réserve à proximité de La Seyne-sur-Mer. Il fut sabordé par son équipage. Les Italiens le renflouèrent le 24 avril 1943 et le rebaptisèrent FR34. Après l’armistice signé par les Italiens le 9 septembre, le navire est capturé par les Allemands à Imperia, en Italie[6], et rebaptisé TA34[7]. Il a été sabordé le 24 avril 1945 à Gênes, Italie[8]. Récupéré et remorqué à Toulon le 19 mars 1946, le navire a été rebaptisé Cyclone. Bien qu’il n’ait jamais été réparé, il n’a été rayé de la liste de la marine que le 22 septembre 1958 et a ensuite été mis au rebut[6].
(en) John Jordan et Jean Moulin, French Destroyers: Torpilleurs d'Escadre & Contre-Torpilleurs 1922-1956, Barnsley, UK, Seaforth Publishing, (ISBN978-1-84832-198-4).
(en) Jürgen Rohwer, Chronology of the War at Sea 1939–1945: The Naval History of World War Two, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN1-59114-119-2).
(en) M. J. Whitley, Destroyers of World War Two: An International Encyclopedia, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN0-87021-326-1).