La classe Hardi a été conçue pour escorter les cuirassés rapides de la classe Dunkerque et pour contrer les grands destroyers des classes Navigatoriitalienne et Fubukijaponaise[1]. Les navires avaient une longueur de 117,2 mètres, une largeur de 11,1 mètres[2] et un tirant d'eau de 3,8 mètres. Les navires avaient un déplacement de 1800 tonnes en charge standard et 2577 tonnes à pleine charge. Ils étaient propulsés par deux turbines à vapeur à engrenages, chacune entraînant un arbre d'hélice, utilisant la vapeur fournie par quatre chaudières à circulation forcée Sural-Penhoët. Les turbines ont été conçues pour produire 58000 chevaux (42659 kW), correspondant à une vitesse maximale de 37 nœuds (69 km/h). Les navires transportaient 470 tonnes de mazout, ce qui leur donnait une autonomie de 3100 milles marins (5700 km) à 10 nœuds (19 km/h). L’équipage était composé de 10 officiers et de 177 hommes du rang[3].
Commandé le 24 mai 1937, Le Flibuster a été construit par les Forges et chantiers de la Méditerranée dans leur chantier naval de La Seyne-sur-Mer. Il a été mis en chantier le 11 mars 1938 et lancé le 19 décembre 1939. Le navire resta à Toulon après la capitulation française le 22 juin 1940 et commença ses essais le lendemain, bien qu’il n’ait toujours pas reçu son armement. Il a ensuite été placé en réserve. Le 1er avril 1941, Le Flibuster a été rebaptisé Bison pour commémorer le grand contre-torpilleurdu même nom qui a été coulé en 1940 pendant la campagne de Norvège[5].
Contrairement à la plupart des navires à Toulon, le Bison n’a pas été endommagé lorsque les Allemands ont tenté de capturer les navires français le 27 novembre 1942, car il était toujours en réserve et n’avait pas d’équipage affecté pour le saborder. Les Italiens rejettent une demande allemande de le terminer et le rebaptisent FR35. Après l’armistice signé par les Italiens en septembre, il a été utilisé par les Allemands comme pontongénérateur de fumée artificielle. Il a d’abord été endommagé lors d’un raid aérien allié au début de l’année 1944, puis par une collision avec un sous-marin allemand le 25 juin. Le navire coule dans le port de commerce de Brégaillon-Toulon. Il a été renfloué l’année suivante et mis au rebut[6],[7].
(en) Roger Chesneau, Conway's All the World's Fighting Ships 1922-1946, New York, Mayflower Books, (ISBN0-8317-0303-2), p. 255-279.
(en) John Jordan et Jean Moulin, French Destroyers: Torpilleurs d'Escadre & Contre-Torpilleurs 1922-1956, Barnsley, UK, Seaforth Publishing, (ISBN978-1-84832-198-4).