Le sujet du tableau est le chemin de l'Étarché, une allée étroite partant de la rue de La Princesse où habitat Sisley à Louveciennes[3].
Sisley a peint deux autres toiles représentant le chemin de l'Étarché depuis sa maison au 2 rue de La Princesse, Un jardin à Louveciennes en 1873 (D. 95) et Le Chemin de l'Étarché sous la neige à Louveciennes en 1874 (D. 146)[3]. Pour réaliser la toile décrite ici ainsi que Coin du village de Voisins (D. 142), Sisley s'est placé à l'autre extrémité du chemin de l'Étarché[4]. Ces quatre tableaux peuvent être considérés comme une série ou un thème[4]. Les maisons à l'arrière plan de D. 142 sont celles de la rue de la Grande Fontaine qui figurent dans La Neige à Louveciennes[3], toile presque monochromatique avec ses tons bleu-gris qui contrastent avec l'ocre et le blanc[3].
La Neige à Louveciennes est décrite dans le catalogue de la collection du comte Armand Doria : « Un chemin montant; sur le sol, sur la haie qui le borde à gauche, sur le mur qui se dresse à droite, sur les arbres, sur les toitures aperçues entre les branches, la neige froide et silencieuse; le ciel, au-dessus de la nature endeuillée, plane gris, ouaté de tristesse. Sur le chemin, une paysanne s'éloigne, un panier au bras. »[5]
Un jardin à Louveciennes, 1873, 65 x 46 cm, collection particulière, Tokyo.
Le Chemin de l'Étarché sous la neige à Louveciennes, 1874, 55.9 x 45.7 cm, Phillips Collection.
David Schiff(en) suggère que la source d'inspiration, pour le titre de la composition musicale de Claude DebussyDes pas sur la neige écrit entre la fin de 1909 et au début de 1910, pourrait provenir de ce tableau[6].
Jean-Michel Maulpoix évoque la toile en 2004 dans son ouvrage poétique Pas sur la neige : « À l'entrée du village, une femme marche sur un chemin gelé, entre des murs, au pied de grands arbres. Plus loin, quelques toits, un clocher... La peinture délimite un espace de vie calme. Dans le tableau se rééquilibre et s'apaise un monde ailleurs de plus en plus pressé, avide, et qui va s'enlaidissant. »[7].
1908, legs du Comte Isaac de Camondo pour le musée du Louvre accepté par l'Etat
de 1911 à 1986, musée du Louvre,
1986, affecté au musée d'Orsay, Paris
Notes et références
↑Richard Shone, Éditions Phaidon, (ISBN0714894117), 2004, p. 88 : « Until very recently the date on the picture was read as 1878 (when Sisley had already left Louveciennes). But a recent inspection shows it as 1875 thus returning it to the great period of his snow scenes. »
↑ abcd et eChristopher Lloyd(en), in Sisley: Royal Academy of Arts, Londres, 3 juillet-18 octobre 1992, Musée d'Orsay, Paris, 28 octobre 1992-31 janvier 1993, Walters Art Gallery, Baltimore, 14 mars-13 juin 1993, Réunion des musées nationaux, 1992, p. 188
↑ a et bMaryAnne Stevens(en), Sisley: Royal Academy of Arts, Londres, 3 juillet-18 octobre 1992, Musée d'Orsay, Paris, 28 octobre 1992-31 janvier 1993, Walters Art Gallery, Baltimore, 14 mars-13 juin 1993, Réunion des musées nationaux, 1992, p. 155
↑Germain Bazin, Trésors de l'Impressionnisme au Louvre, 1958, p. 188 « Collections Doria, Feydeau ; à la vente Feydeau, le 4 Avril 1903, le comte Isaac de Camondo achète ce tableau pour la somme de 11.100 francs ; legs Camondo au Louvre en 1908 ; entré au Louvre en 1911 ; exposé en 1914. »