L'Automne : bords de la Seine près de Bougival

L'Automne - Bord de la Seine près de Bougival
Artiste
Date
Type
Matériau
Dimensions (H × L)
46 × 62 cmVoir et modifier les données sur Wikidata
No d’inventaire
1945.924Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation
Inscription
Sisley.73Voir et modifier les données sur Wikidata

L'Automne : bords de la Seine près de Bougival est un tableau réalisé en 1873 par l'artiste peintre britannique né en France Alfred Sisley. Cette peinture à l'huile sur toile a été exposée hors catalogue lors de la première exposition des peintres impressionnistes en 1874. Achetée par le collectionneur canadien d'origine américaine William Van Horne, l'œuvre est conservée au musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) au Canada depuis son legs en 1945 par Adaline Van Horne[1], la fille de William Van Horne.

Contexte

A l'époque où Sisley peint Bougival, le village est apprécié des parisiens qui peuvent échapper à la chaleur de Paris après un trajet de 30 minutes. Longeant la Seine, au nord-est de Louveciennes, on y pratique le canotage et la voile, croisant des péniches et des bateaux à vapeur reliant Paris à la Manche. Des magazines décrivent la région en soulignant son calme, sa fraîcheur, son pittoresque et son importance historique : « Les arbres sont de la plus belle venue. Dans l'île ombreuse, on peut se promener sur des gazons frais et doux aux pieds comme de véritables tapis de verdure. Sur les hauteurs qui couronnent le village on n'a que l'embarras du choix pour rencontrer des sites d'un pittoresque ravissant, et par-dessus tout, ces bois, ces collines, ces maisons de plaisance sont remplis de souvenirs historiques, ce qui ne gâte jamais rien. »[2] Dans les années 1870, Sisley peint plus de vingt toiles de la Seine à Bougival. En 1873, il représente Bougival d'un angle opposé, dans Le Pont de Bougival (D86, New York, collection particulière). Dans une autre toile La Seine à Bougival, (Paris, musée d'Orsay), peinte l'été 1872, sous un angle différent, on ne distingue presque aucune maison, donnant l'impression d'un fleuve tranquille, sans trace de civilisation. Un autre tableau, La Seine à Bougival, effet d’automne, est peint en 1873 sous le même angle (D88, Stockholm, Nationalmuseum[N 1]), comme pour former un diptyque[3].

Description

C’est une peinture à l'huile sur toile d'une vue d'un bord de la Seine à Bougival dans les Yvelines en France.

Signée et datée en bas à droite : Sisley.73, elle mesure 46,3 × 61,8 cm[1].

Le tableau figure au numéro 94 du catalogue raisonné de l'œuvre peint de Sisley publié par François Daulte en 1959[4].

Comme celle de Stockholm, la toile est peinte en automne et figure plus nettement le village. Pour voir Bougival, Sisley a posé son chevalet sur un chemin longeant le fleuve, près de la Malmaison. Une chaleur automnale lumineuse inonde la toile, donnant une impression de tranquillité. Des maisons blanchies à la chaux dont les murs brillent sous le soleil semblent longer la rive. Les arbres aux couleurs automnales ont des tons rouges, orangés et jaune-doré, complémentaires du bleu foncé des collines à l'arrière-plan, de l'azur du ciel et du vert de la végétation du premier plan. Sisley évoque un paysage inaltéré par la modernité. En dépit de sa tranquillité, une activité est figurée à proximité du débarcadère, décoré, annoncé au premier plan par un chemin sinueux. Une femme élégante et accompagnée d'une enfant marche vers le ponton. Un autre enfant plus âgé court pour rejoindre le bateau. Une quatrième personne portant un chapeau de paille se trouve sur le canot en partance. Richard Brettell (en) écrit « Ce paysage est doublement un paysage de transition : Sisley a étudié ici un changement de saison et un départ qui troublera les reflets éclatants de l'automne »[3].

  

Provenance

Expositions

Notes et références

Notes

  1. Provenance Paul Antoine Bérard https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1334279/f7.item , Paris, Isidore Montaignac (8.650 fr, en 1905) (Mercure de France: Série moderne - Volume 55, 1905, p. 472 « [...] trois Sisley de la collection Paul Bérard furent aussi fort disputés . M. Georges Petit acquit pour 10.100 fr. les Coteaux d'Argenteuil , M. Rosenberg pour 12.500 fr. l'Abreuvoir de Marly, M. Montaignac pour 8.650 fr. les Bords de l'Oise. ») ; Exposition d'une cinquantaine d'œuvres de Sisley faisant toutes partie de collections particulières : Galerie Rosenberg, Paris, 7-24 novembre 1904, no 2 (sous le titre La Seine à Bougival, effet d'automne)
  2. Alors qu'il s'agit de la Seine.

Références

  1. a b c d e f g h i j et k Janet M. Brooke, Discerning Tastes: Montreal Collectors, 1880-1920, Montreal Museum of Fine Arts, 1989, p. 150
  2. Les environs de Paris, Bougival, L'Illustration, 24 avril 1869, vol. 53, p. 267
  3. a et b Dominique Brachlianoff, Argenteuil, Louveciennes, Bougival [1870-1874], in Alfred Sisley, Ann Dumas, Alfred Sisley : poète de l'impressionnisme : [Exposition] Lyon, musée des beaux-arts, 10 octobre 2002-6 janvier 2003, Réunion des musées nationaux, 2002, (ISBN 2711843696 et 9782711843695), p. 128
  4. François Daulte, Alfred Sisley : catalogue raisonné de l'oeuvre peint, Paris, Durand-Ruel, 1959, 363 p.

Liens externes