Après avoir redécoupé Épisode, Manet a retravaillé ensuite L'Homme mort, et découpé La Corrida de façon à garder trois toreros à la barrière : le premier titre choisi pour cette œuvre était d'ailleurs Toreros en action[1],[2]. Mais s'il voulait garder les hommes en pied, il fallait qu'il coupe pratiquement tout le taureau. L'artiste décida plutôt de couper les pieds du torero de gauche et de rogner sur la foule dans les gradins[2]
« Un des plus beaux, des plus curieux, et des plus terribles spectacles que l'on puisse voir, c'est une corrida. J'espère, à mon retour, mettre sur la toile l'aspect brillant, papillotant et en même temps dramatique de la corrida à laquelle j'ai assisté[3]. »
Fortement impressionné par le spectacle des arènes, Manet précise, dans une lettre à Zacharie Astruc, le , qu'il compte :
« Mettre sur la toile l'aspect rapide de cet assemblage de monde tout bariolé, sans oublier la partie dramatique, picador et cheval renversés, labourés par les cornes du taureau furieux et l'armée de chulos cherchant à écarter l'animal[6]. »
Bibliographie
Françoise Cachin, Charles S. Moffett et Juliet Wilson-Bareau, Manet : 1832-1883, Paris, Réunion des musées nationaux, , 544 p. (ISBN2-7118-0230-2)
Mario Bois, Manet : tauromachie et autres thèmes espagnols, Paris, Plume, , 544 p. (ISBN2-908034-72-7)
Édouard Manet, Lettres d'Édouard Manet sur son voyage en Espagne, Paris, Arts,
Théophile Thoré-Burger et William Bürger, Salons de William Bürger, 1861-1868, avec une préface par Théophile Thoré, vol. 2, t. II, Paris, Jules Renouard,