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L'histoire se concentre sur la vie du narrateur dont le nom n'est pas précisé, jeune homme désœuvré habitant la banlieue lyonnaise, et sa rencontre avec Victorien Salagnon, un vétéran des guerres d'Indochine et d'Algérie. Les deux hommes vont se lier d'amitié et Victorien Salagnon va initier le jeune narrateur à la peinture tout en lui livrant ses souvenirs sur son passé de militaire.
La narration alterne entre des passages se déroulant dans le passé racontant les expériences de Victorien Salagnon pendant la guerre et des passages dont l'action est contemporaine qui présentent l'évolution du narrateur ainsi que ses réflexions sur la France, ses rapports à l'armée, son héritage colonial ou encore son racisme ambiant.
Réception critique
La critique a été partagée. Frédéric Beigbeder, dans Le Figaro Magazine, compte parmi les plus enthousiastes louant un « chef-d'œuvre que tous les Français devraient lire[5] ». Dominique Guiou du Figaro souligne que le projet « ne sombre jamais dans le discours ou la thèse grâce au talent romanesque de l'auteur qui sait donner vie à son personnage principal, un vieux militaire hanté par ses combats »[6]. Le Magazine littéraire parle d'un « coup de maître », d'un « chef-d’œuvre » de mesure porté à « des hauteurs spirituelles, avec un style parfait d’équilibre[7] ».
Plus mesuré, Le Monde parle d'une « réflexion complexe et profonde sur "la pourriture coloniale", sa manière d'infecter, encore et toujours, la société française » doublée d'un « roman d'aventures », d'un livre « à haute teneur romanesque, bourré de personnages et d'histoires », au style « classique », « lisible mais exigeant[8] », mais dont « le souffle ébouriffant vire parfois à l'emphase »[9]. Claire Devarieux, dans Libération salue l'ambition de ce projet, « plus attachant » que Les Bienveillantes de Jonathan Littell (auquel il fait penser), mais « un peu barbant ». Le vocabulaire « riche, précis et original » utilisé par l'auteur vire « parfois au ronronnement rhétorique » selon Claire Devarieux [10].
Nelly Kaprièlian, dans Les Inrockuptibles, y voit une « fresque pompière et académique[11] », ennuyeuse et marquetée pour le prix Goncourt (son obtention y est d'ailleurs qualifiée de « défaite pour la littérature »)[12]. L'hebdomadaire culturel déplore la lourdeur et la boursouflure du style (« emploi continu du passé simple pour faire "classique" ; phrases alambiquées pour prouver que c'est "écrit" ») et une construction jugée « simplette » au service d'un truisme (« la guerre, c'est mal »)[13]. Télérama y voit une « fresque indigeste », émaillée « de lourdeurs et de digressions »[14].
Le roman s'est vendu à près de 105 000 exemplaires à la fin de . Il s'agit d'un score relativement décevant pour un prix Goncourt[16], d'autant que le livre est surpassé par le roman de Delphine de Vigan, Rien ne s'oppose à la nuit (sélectionné par l'Académie Goncourt au premier et au second tour de vote, mais pas au troisième)[17], qui culmine, à la même époque, à près de 165 000 exemplaires vendus[18]. Le livre sera finalement vendu à 177 000 exemplaires[16].
Texte abrégé en collaboration avec l'auteur ; narrateur : Philippe Caubère ; support : 2 disques compacts audio MP3 ; durée : 20 h environ ; référence éditeur : Gallimard A 13727.
↑Voir par exemple l'article de Alex Demeulenaere, « Narration et mémoire. Lecture comparée de Les bienveillantes et de L’art français de la guerre », Études françaises, volume 57, numéro 2, 2021, p. 65–80 (lire en ligne).