Le Kinu est achevé le aux chantiers Kawasaki Shipbuilding Corporation de Kobe. Il est brièvement commandé par le capitaine Koshirō Oikawa de à . Un an après sa mise en service, il retourne en cale sèche pour remplacer ses quatre turbines à engrenages défaillantes. Les travaux de réparation débutent en . De 1934 à 1935, il sert en tant que navire-école. Il est sous le commandement du capitaine Shigeyoshi Miwa(en) de à . Lorsque la seconde guerre sino-japonaise commence à s'intensifier, il soutient les débarquements des troupes japonaises en Chine centrale et du sud, tout en patrouillant au large des côtes de 1937 à 1938.
De janvier à , le Kinu continue à fournir une couverture pour les débarquements en Malaisie, Sarawak et Java. Le , son convoi est attaqué en mer de Java, à 90 milles (144,84096 km) à l'ouest de Surabaya, par dix Vickers Vildebeest et 15 avions australiens et néo-zélandais. Le Kinu est légèrement endommagé et les trois membres d'équipage sont tués par des éclats d'obus. Le lendemain, au nord de Surabaya, il est attaqué sans succès par quatre torpilles tirées du sous-marinUSS S-38(en).
Le , alors ancré à Makassar, le Kinu et les croiseurs Kuma, Ōi et Kitakami sont attaqués par dix-sept B-24 Liberator de du 319e Escadron/90e Bomb Group du Fifth Air Force. Le Kinu, légèrement endommagé, rentre au Japon pour des réaménagements et des modifications, arrivant à l'arsenal naval de Kure le .
Les canons 140 mm no 5 et no 7 sont retirés, ainsi que sa catapulte et son derrick. Un affût double de canons 12,7 cm/40 Type 89 et un montage triple de canons 25 mm Type 96 sont ajoutés, portant le total à 10 canons de 25 mm. Un radar de recherche aérien type 21 est installé et des rails de lancement de charges de profondeur sont ajoutés à sa poupe. Les modifications s'achèvent le . Le navire prend la mer pour Singapour avec des troupes et des approvisionnements. Il stationne ensuite à Singapour, Malacca, Penang ou Batavia jusqu'en .
Le , il transporte des troupes de Singapour pour Port Blair (Andaman). Lors de retour pour Singapour, le Kinu remorque le Kitakami, endommagé par un sous-marin lors de la traversée. En avril, il patrouille dans l'ouest des Indes néerlandaises tout en escortant des convois entre Saipan via Palaos et Célèbes.
Le , les États-Unis lancent l'opération Horlicks avec pour objectif de reprendre Biak. Les Kinu, Aoba, Shikinami, Uranami et Shigure quittent Tarakan avec 2 300 hommes pour renforcer Biak. Après avoir été repéré par B-24, l'opération est annulée et les troupes sont débarquées à Sorong.
Le , alors à l'ancrage au large de Waigeo, en Nouvelle-Guinée, les Kinu et Aoba sont attaqués sans succès par des B-24 du 380e groupe du Fifth Air Force. Après une semaine, il retourne patrouiller dans l'ouest des Indes orientales hollandaises jusqu'à la fin du mois d'août.
Opérations aux Philippines
Le , au cours de l'opération Sho-I-Go visant à renforcer la défense des Philippines, les Kinu, Aoba et Uranami forment la 1re force d'incursion du vice-amiral Takeo Kurita. Le , l'Aoba percute le Kinu lors d'un accident d'entraînement à Lingga. Les deux navires sont légèrement endommagés.
Le , les deux navires rejoignent la force régionale de la zone Sud-Est, transportant 2 500 soldats du 41e régiment de Cagayan à Ormoc. Le convoi est repéré par le sous-marin USS Bream(en) le . Le sous-marin tire six torpilles sur l'Aoba, dont l'une touche la salle des machines no 2. Le contre-amiral Sakonjo est transféré sur le Kinu, qui remorque l'Aoba à la base navale de Cavite(en) près de Manille. Le jour suivant, les Kinu et Uranami sont attaqués à la sortie de la base par des avions du Task Group 38.3 des porte-avions USS Essex et Lexington. Les deux navires ne sont que légèrement endommagés mais 47 membres d'équipage du Kinu et 25 membres d'équipage du Uranami sont tués dans l'attaque.
Le , le Kinu arrive à Cagayan. Le lendemain, les deux navires sont attaqués par 75 à 80 avions en mer de Visayan par la Task Group 77.4. Ils sont également attaqués par des TBM Avenger du USS Natoma Bay et 12 Avengers et FM-2 Wildcat du USS Marcus Island. Le Kinu essuie des bombes d'un Avenger de l'USS Manila Bay qui tire également plusieurs roquettes sur l'Uranami, qui coule vers midi. À 11 h 30, il subit deux autres vagues de bombardiers. Une troisième bombe touche l'arrière de la salle des machines, provoquant un incendie qui devient incontrôlable. Les transporteurs japonais sauvent 813 hommes, dont le capitaine Kawasaki. À 17 h 30, le Kinu coule par l'arrière à 44 milles (70,811136 km) au sud-ouest de Masbate (Philippines). L'épave repose à 45 mètres de profondeur à la position 11° 45′ N, 123° 11′ E.
Le Kinu est rayé des listes le .
Le , des plongeurs de l'USS Chanticleer(en) explorent l'épave du Kinu, en grande partie intact. Les plongeurs récupèrent des documents classifiés et quatre machines de codage.